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Question : PEUT-ON APPRENDRE A VIVRE ?

Publié le 10/07/2016

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question

Pour un monde qui ne sait pas ce qu’il veut, ni ce que vouloir veut dire, la philosophie peut nous apprendre à vivre. Vivre dangereusement... vivre avec le danger de comprendre en ouvrant à la philosophie toutes les portes. Le danger de se méprendre en lui interdisant l’accès.

 

Pascal l’avait compris : “Il est dangereux de trop faire voir à l’homme combien il est égal aux bêtes sans lui montrer sa grandeur; il est encore dangereux de lui faire voir sa grandeur sans sa bassesse; il est encore plus dangereux de lui laisser ignorer l’un sans l’autre”.

 

La philosophie repose la même question :

 

“Quelle vie a-t-on choisie pour s’aveugler ainsi et pour tirer jouissance de son aveuglement ?”

Alimentation, développement et reproduction d’un côté, âme et odyssée de l’âme de l’autre; la vie apparaît autant physiologique que métaphysique. Vivre serait d’abord d’“être” assez fort, pour se tremper dans l’un et dans l’autre, sans se dissoudre.

 

Il suffit de l’interroger pour assister à l’effondrement de toute expérience, à la déroute de toute réalité et à la débâcle de toute intellection.

 

Or, ici et maintenant il ne s’agit pas d’elle, mais de vivre et de penser s’il est seulement possible d’apprendre à vivre. Possible ou guère possible de se diriger soi-même vers on ne sait où. Permis ou non permis de se diriger dans ce lieu où s’exerce un incessant trafic entre soi, le monde, les choses, les autres. L’interrogation porte explicitement sur les conditions de possibilité d’un savoir-vivre (selon l’usage ou l’apprentissage, les valeurs admises ou promises).

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« DEUXIEME MOMENT : CONTENU IMPLICITE DE L'ENONCE II ne saurait être question de définir la vie : c'est l'idée première de l'énoncé.

Mais chercher à savoir comment vivre et s'il est possible de codifier ce "comment".

Sous cet aspect, le fait de vivre semble entièrement étranger à l'instruction du concept et la prescription d'une règle.

Celle-ci en effet est tout autre chose qu'un donné : elle transcende ce qui est, comme l'idéal transcende le réel et comme la valeur transcende l'être.

Ce n'est point un argument contre l'instruction quelle qu'elle soit, de dire que la vie, lorsqu'il s'agit de vivre, n'y est point conforme.

Il en découle un double présupposé : - Ou bien considérer qu'il est possible d'introduire un sens, un ordre et une valeur rectrice dans sa propre vie et donc soutenir l'idée d'un art de vivre ou d'un savoir-vivre.

-Ou bien estimer la vie comme une puissance de métamorphose, source et œuvre d'un échange d'une infinie variété et d'une dérive indescriptive; donc rebelle par définition au bon usage et aux vieilles valeurs.

TROISIEME MOMENT : CONTENU ELUDE DE L'ENONCE Le moyen terme, éludé dans l'énoncé, tombe pourtant sous le sens.

Ni vie sau­ vage, ni règle de vie n'intéressent le sens commun.

Mais quelque chose d'inter­ médiaire : à savoir "l'école de la vie".

Cette expression signifie qu'aucune règle n'arrête ce qu'est la vie, qu'il faut vivre pour dire la vie, que la vie est rebelle par la force des choses à toute prescrip­ tion ; parce qu'au fond, c'est la vie elle-même qui produit et s'auto-produit dans ses propres préceptes.

La vie ne s'instruit pas car c'est elle qui instruit.

Tout ce qui n'est pas elle, tout ce qui se produit, sans elle, œuvre d'art ou d'âme, renonce à la vie.

Apprendre à vivre est une exigence qu'elle ne peut accomplir et qu'elle ne cesse de brûler.

Car toute exigence vient d'elle et provient de cet élan qui ne peut être figé.

Il n'y a pas de système pour la vie.

Ou du moins si ! le seul système c'est la vie.

QUATRIEME MOMENT: CONTENU FONDAMENTAL DE L'ENONCE En l'absence de toute règle de vie objectivement fondée, de tout précepte d'une loi pratique ou morale universelle, c'est à chaque "existant" singulier qu'il appar­ tient de poser et résoudre son problème moral, existentiel ou quotidien, en inven­ tant en chaque cas les valeurs qui orientent sa conduite, et en créant en toutes circonstances sa raison-d'être libre et responsable de ce qu'il est, de ce qu'il fait et de ce qu'il dit.

Aux fameuses et heureuses questions : "que dois-je faire?", "comment dois-je vivre ?" et "par rapport à quoi régler sa vie ou sa conduite?" il n'y a pas de réponse universelle et nécessaire mais seulement une certitude singulière.

Autrement dit :tout est existentiellement requis car "on peut tout choisir si c'est sur le plan de l'engagement libre".. »

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