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Rappelez les diverses critiques formulées contre Boileau, et dites si vous les approuvez.

Publié le 16/02/2012

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boileau

Dès son apparition, l'oeuvre de Boileau a exercé la sagacité de commentateurs malveillants et provoqué les représailles des victimes dont elle jetait les noms au public. Depuis, et mêmè au xvme siècle, où l'on estime avec Voltaire que « dire du mal de Nicolas cela porte malheur «, elle n'a point cessé d'être l'objet de vives attaques. 0n s'en prend, tour à tour, à l'écrivain et au poète, à l'historien et au législateur, au critique et au satirique....

boileau

« Sa sensibilite ne fut pas debordante; d'un temperament frigide, « tres peu voluptueux >>, it n'a point chante la passion, it n'a point aline en poke la nature.

Mais it a sincerement aime la raison et la verite; it a hal la sottise et le faux.

Il a combattu spirituellement, fougueusement ses ennemis; it a defendu chaleureusement ses amis.

Des quinze ans it a ressenti « la haine d'un sot livre 3 eta vingt-quatre it part en guerre precisement contre ceux qui abusent de l'imagination (burlesques et precieux) et de la sensibilite (auteurs de romans et de pastorales). ...Quand it faut railter, j'ai ce que je souhaite, Alors, certes, alors je me connais poete. Les vers fremissants adresses a Racine pour le consoler de la chute de Phedre (Epitre VII) et ceux qu'il consacre a la memoire de Moliere : Avant gu'un pen de terre obtenu par priere Pour jamais sous la tombe eut enferme Moliere... revelent une ame genereuse et capable des plus nobles epanchements.

Il ne fut point un grand penseur, pas plus qu'un grand ,poete, et nous n'essaierons pas de le comparer a Pascal ni meme a La Bruyere.

Ses disser- tations sont d'un bon rhetoricien, incapable de sortir de la tradition sco- laire, qui repete avec application les antiques banalites sur l'Honneur et la Noblesse, sur l'Homme et sur le yrai et qui use consciencieusement de tous les procedes catalogues dans les manuels.

Sa composition manque de vigueur et de vie; elle presente des morceaux bien venus, mais l'ensemble ne satisfait pas : son genie est fragmentaire; ses transitions sont souvent penibles, tout cela est exact.

Du moins reconnaissons l'excellence de cer- taines tirades, avouons qu'il a trouve, pour exprimer les regles de l'art d'ecrire, des formules definitives, et qu'il a fixe en des alexandrins heureux maintes verifies courantes ...Tout doit tendre au bon sens mais pour y parvenir Le chemin est glissant et penible a tenir... ...Surtout qu'en vos ecrits la langue reveree Dans vos plus grands exces volts soit toujours sacree... ...Le vers se sent toujours des bassesses du cceur... ...Le moment oit je pane est déjà loin de moi... ...La vertu sans argent est un meuble inutile... Et combien d'autres, qui s'accrochent pour jamais a notre memoire et qui, a (Want de profondeur, s'imposent par leur justesse elegante! Repeterons-nous, apres Cotin : J'appelle un chat un chat et Boileau traducteur... ou avec Regnard : Si par malheur un jour son livre etait perdu, A le chercher bien loin, passant, ne t'embarrasse : Tu le retrouveras tout entier dans Horace? Non.

Reprenant l'image de Pascal, nous dirons que Boileau, s'il n'imite pas de genie, a la maniere d'un Moliere, d'un Racine ou d'un La Fontaine, « place mieux la balle 2> que la plupart des envieux qui s'exercaient alors, eux aussi, a l'imitation des Anciens.

Aucun n'a traduit Futile dulci d'Horace en des vers comme ceux-ci, que repetent les generations : Heureux qui, dans ses vers, sait d'une voix legerePasser du grave au doux, du plaisant au severe! ...Qu'en savantes lecons votre muse fertile Partout joigne au plaisant le solide et futile... Historien et theoricien de la poesie, it presente de graves lacunes. Il se trompe sur les genres anciens : l'epopee homerique, expression de Fame hellenique; sur le merveilleux palen, pour lui simple ornement, artifice poetique; sur la tragedie grecque dont it ignore l'evolution; sur la comedie attique, lode pindarique...

It confond les origines de la tragedie avec celles de la comedie.

Son histoire du theatre au moyen age : « Chez nos devots Sa sensibilité ne fut pas débordante; d'un tempérament frigide, « très peu voluptueux », il n'a point chanté la passion, il n'a point aimé en poète la nature. Mais il a sincèrement aimé la raison et la vérité; il a haï la sottise et le faux. Il a combattu spirituellement, fougueusement ses ennemis; il a défendu chaleureusement ses amis. Dès quinze ans il a ressenti « la haine d'un sot livre » et à vingt-quatre il part en guerre précisément contre ceux qui abusent de l'imagination (burlesques et précieux) et de la sensibilité (auteurs de romans et de pastorales).

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Quand il faut railler, j'ai ce que je souhaite, Alors, certes, alors je me connais poète.

Les vers frémissants adressés à Racine pour le consoler de la chute de Phèdre (Epître VII) et ceux qu'il consacre à la mémoire de Molière : Avant jju'un peu de terre obtenu par prière Pour jamais sous la tombe eut enfermé Molière...

révèlent une âme généreuse et capable des plus nobles épanchements.

Il ne fut point un grand penseur, pas plus qu'un grand poète, et nous n'essaierons pas de le comparer à Pascal ni même à La Bruyère.

Ses disser­ tations sont d'un bon rhétoricien, incapable de sortir de la tradition sco­ laire, qui répète avec application les antiques banalités sur l'Honneur et la Noblesse, sur l'Homme et sur le yrai et qui use consciencieusement de tous les procédés catalogués dans les manuels.

Sa composition manque de vigueur et de vie; elle présente des morceaux bien venus, mais l'ensemble ne satisfait pas: son génie est fragmentaire; ses transitions sont souvent pénibles, tout cela est exact.

Du moins reconnaissons l'excellence de cer­ taines tirades, avouons qu'il a trouvé, pour exprimer les règles de l'art d'écrire, des formules définitives, et qu'il a fixé en des alexandrins heureux maintes vérités courantes : ... Tout doit tendre au bon sens mais pour y parvenir Le chemin est glissant et pénible à tenir...

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Surtout qu'en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée...

...Le vers se sent toujours des bassesses du cœur...

...

Le moment où je parle est déjà loin de moi...

...

La vertu sans argent est un meuble inutile...

Et combien d'autres, qui s'accrochent pour jamais à notre mémoire et qui, à défaut de profondeur, s'imposent par leur justesse élégante! Répéterons-nous, après Cotin : J'appelle un chat un chat et Boileau traducteur...

ou avec Regnard : Si par malheur un jour son livre était perdu, A le chercher bien loin, passant, ne t'embarrasse : Tu le retrouveras tout entier dans Horace? Non. Reprenant l'image de Pascal, nous dirons que Boileau, s'il n'imite pas de génie, à la manière d'un Molière, d'un Racine ou d'un La Fontaine, «place mieux la balle» que la plupart des envieux qui s'exerçaient alors, eux aussi, à l'imitation des Anciens. Aucun n'a traduit l'utile dulci d'Horace en des vers comme ceux-ci, que répètent les générations : Heureux qui, dans ses vers, sait d'une voix légère Passer du grave au doux, du plaisant au sévère! ...

Qu'en savantes leçons votre muse fertile Partout joigne au plaisant le solide et l'utile...

Historien et théoricien de la poésie, il présente de graves lacunes.

Il se trompe sur les genres anciens : l'épopée homérique, expression de l'âme hellénique; sur le merveilleux païen, pour lui simple ornement, artifice poétique; sur la tragédie grecque dont il ignore l'évolution; sur la comédie attique, l'ode pindarique... Il confond les origines de la tragédie avec celles de la comédie.

Son histoire du théâtre au moyen âge : « Chez nos dévots. »

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