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RAPPORTS DE L'ATTENTION AVEC LE PASSÉ ET L'AVENIR

Publié le 15/03/2011

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   A) Attention et passé    1° L'attention et les états affectifs : nous traiterons cette question à propos de la mémoire affective.    2° L'attention et le souvenir. L'acte d'attention est un acte de concentration de la conscience : la conscience se rassemble, se ramasse sur elle-même : faire attention, c'est s'ouvrir à une idée, pour la comprendre, et comprendre signifie prendre avec. Il faut donc prendre le présent, surprenant par sa nouveauté, avec un passé, qu'on a eu le temps d'assimiler et qui aide à saisir le présent. La conscience dans l'attention fait appel à la mémoire : l'attention c'est la présence vigilante du passé; ce n'est que grâce à notre mémoire que nous pouvons être effectivement attentifs. Il n'est pas question de nier l'originalité du présent; mais l'idée même du nouveau nécessite l'intervention de la mémoire pour nous permettre de vérifier que ce n'est pas du déjà vu. Dans l'attention sensorielle, par exemple, pour identifier un objet (pour savoir que tel objet rond est une pièce de 1 euro) on ne peut interpréter des impressions qu'en les rattachant aux événements passés qu'elles peuvent signifier. Cet appel à la richesse du passé implique un paradoxe apparent puisque l'attention, sensibilité aiguë au présent, doit prendre appui sur le passé pour comprendre le présent et cela dès l'attention la plus sensorielle. L'attention est donc une activité intellectuelle de synthèse qui consiste à faire peser sur le présent toute l'expérience du passé. Bergson écrit dans Matière et mémoire :

« continue, et qui serviront de cadres communs à la perception et aux images remémorées.

» Bergson, Matière et Mémoire, pp.

102-105 (Alcan-P.U.F.).

B) Attention et avenir : attente et attention 1° De même que l'attention prend appui sur la mémoire, elle s'oriente vers l'avenir, elle est attente.

On ne peut êtreattentif sans attendre, sans s'attendre à. La mémoire fournit les moyens d'une expectative féconde à l'égard de l'avenir : l'image fournie par la mémoire,empruntée au passé, m'aide à former des conjectures sur ce que pourrait être l'avenir.

« L'attention au donné estdonc dévorée par la représentation de l'avenir, on se concentre non sur ce qui est, mais sur ce qui pourrait être : «Soyez bien attentif » ne signifie pas le plus souvent peut-être : « Remarquez ce qui se passe » mais : « Prenezgarde au possible, au probable, — à la consécution ordinaire des faits — qui peut cependant aujourd'hui fairedéfaut, se marquer de quelque imprévu.

» On peut donc faire attention à ce qui n'est pas : c'est même une forme d'attention enveloppée dans presque toutesles autres.

Même l'attention aux idées est l'attention du chasseur qui guette la fuite du gibier et la provoque enbattant les fourrés.

« Nous attendons » beaucoup de certaines idées, qui, en raison de cela, nous retiennent, etpeu de certaines autres qui manquent visiblement de fécondité, de force explosive » (Pradines). 2° Cette présence de l'attente dans l'attention explique les attitudes motrices qui l'accompagnent : c'est en raisonde ce que l'attention comporte d'attente — s'attendre à, c'est se disposer à faire face — que le corps réagit et seprépare à l'avenir, tout en s'inspirant de ce que sa perception comporte de reconnaissance.

Les accommodationssensorielles, surtout visuelles, permettent de suivre dans l'œil du méditatif le caractère et presque l'objet de laméditation.

Aussi fermons-nous les yeux pour nous concentrer, pour sauver des curiosités importunes le secret denos réflexions. En résumé, l'attention, qui est toujours intellectuelle de nature, est toujours plus ou moins motrice et sensorielledans son expression : c'est que l'attention, comme la perception, est reconnaissance et, comme le mouvementvolontaire, anticipation.

C'est aussi que le premier emploi de l'attention est de diriger les sens, les muscles : lesautomatismes mis alors en jeu subsistent dans les activités de réflexion pure. Mais il reste une grande différence entre attente et attention.

S'il est vrai que l'attente est le plus souvent orientéecomme l'est l'attention, elle remarque le temps qui fait barrage et qui s'écoule, lui semble-t-il, avec une superbeindifférence, ou même avec hostilité devant notre désir impatient.

Au contraire, même sous sa forme expectante,l'attention, non seulement est un état de vigilance, et d'alerte dans une direction définie, mais elle se complète parl'exploration et se déploie en activité.. »

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