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Religion et philosophie pour Hegel

Publié le 24/03/2015

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religion

La pensée appartient certes aussi déjà, pour une part, à la représentation religieuse, mais celle-ci la contient mélangée à un contenu ordinaire, extérieur. [...] La différence propre à la philosophie est alors que, en elle, le même contenu est appréhendé sous la forme de la pensée. Dans la religion sont présents les deux moments que voici : 1) une forme ou détermination objective de la conscience, où l'esprit en son essence, l'absolu, est en tant qu'extérieur à l'esprit subjectif, c'est-à-dire en tant qu'objet, où il vient faire face à la représentation comme figure historique ou figure créée par l'art, éloignée dans le temps et l'espace, 2) la détermination ou le stade du recueillement, de l'intimité fervente ; ici, l'éloignement dont on vient de parler est écarté, la séparation est supprimée ; alors l'esprit ne fait qu'un avec l'objet, l'individu est rempli de l'esprit. Dans la philosophie et la religion, il y a le même objet, contenu et but. Mais ce qui constitue, dans la religion, deux stades, les deux modes de l'objectivité, de l'art, de la foi, et du recueillement, est, dans la philosophie, ramené à l'unité. Car la pensée est a) objective selon la première détermination ; elle a la forme d'un objet, — mais b) elle a aussi perdu la forme de son objectivité ; dans la pensée, contenu et forme sont réunis. Dans la mesure où ce que je pense, c'est-à-dire le contenu de la pensée, est dans la forme de cette pensée, il ne me fait plus face.

EGP, op. cit., p. 184 sq., traduction originale.

 

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« Textes commentés 49 Religion et philosophie ont, pour Hegel, le même contenu : l'esprit absolument présent à lui-même (l'« esprit absolu ») ; du moins quand elles sont pleinement elles-mêmes, c'est-à-dire parvenues à leur vérité : la religion chrétienne d'un Dieu comme unité mystérieuse de lui-même et de l'homme, et la philosophie spéculative (hégélienne) de l'universel comme identité rationnelle de l'universel et du particulier, de l'identité et de la différence.

Mais l'énoncé de ces deux versions du même contenu manifeste l'insertion de celui-ci, par la religion, dans la forme de la représentation, et, par la philosophie, dans la forme de la pensée pure ou du concept.

La représentation, qui libère de la présence sensible, ici et main­ tenant, universalise ce qu'elle offre et, par là, comporte bien de la pensée, mais ce qu'elle pense demeure un contenu de type sen­ sible : ainsi la religion chrétienne se représente l'unité de Dieu et de l'homme dans l'Incarnation comme un événement éloigné dans l'espace et le temps.

Pour le rendre présent en son contenu ainsi absent, elle l'exprime dans un sensible lui-même plein de sens, transfiguré, l'œuvre d'art, laquelle reste un objet pour le croyant.

La représentation religieuse nie, de la sorte, le lien, constitutif de la religion même, entre Dieu et l'homme.

Elle ne reste religieuse que parce qu'elle est celle d'un être qui, dans le recueillement subjectif et pratique du culte, jouit de son unité avec Dieu.

Il est vrai qu'une telle tension entre la détermination objective repré­ sentée d'une unité disparue et l'unité vécue dans un sentiment privé de détermination objective anime la vie même de la religion.

La philosophie, qui suppose, pour être et être ce qu'elle est, cette vie religieuse, la comprend -et par la même rétablit l'unité entre la conscience pieuse fidèle à sa tradition et une conscience profane excitée par le progrès culturel -en saisissant conceptuellement son contenu.

Le contenu conceptuel, dont la détermination procède du sens universel qui se totalise en lui­ même, et non de sa traduction en un sensible qui extériorise et sépare, est présent distinctement à lui-même, sans éclater dans le face-à-face d'un sujet (croyant) et d'un objet (de foi).. »

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