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« Rire, pour quoi faire? »

Publié le 15/11/2011

Extrait du document

Il est également vrai que l'on a du mal à interpréter le rire. Celui-ci est parfois, voire souvent ambigu et pas toujours clair, car on ne sait pas exactement quelle en est la signification. En effet, nous avons pu voir, dans la première partie, que le rire n'était pas univoque et qu'il existait différentes raisons de rire. Celui-ci n'est pas fixé, inscrit dans une parole. Ainsi, face à ce doute, il faut s'abstenir de rire.  Dans cette troisième sous-partie, nous pouvons remarquer que le rire est perçu comme le reflet de Lucifer, c'est-à-dire, du diable. Baudelaire, dans le document 3, souligne que « le rire est une des expressions les plus fréquentes de la folie. «. De plus, le moine Jorge (document 2) déteste le rire. Pour lui, il est incongru, inutile et correspond à une activité futile. De ce fait, tout rire s'oppose à Dieu. C'est alors le diable.   

« Rire : Pour quoi faire ? Le rire est à l’homme ce que la bière est à la pression.

Ici Alphonse Allais délivre une définition du rire somme toutepleine de sens.

Le rire est, par essence, le propre de l’homme.

Une subtilité que seul l’être humain, par sa supérioritéintellectuelle, s’approprie naturellement. Ce réflexe psychomoteur joue un rôle important dans les relations interpersonnelles.

Pour le meilleur et pour le rire,pourrait-on dire.

Car en effet beaucoup d’érudits s’accorde à dire que le rire, par sa spontanéité comme sapréméditation, revêt un rôle social certain.

Synonyme de partage comme de rejet. Dans un des écrits du corpus qui nous est présenté, on peut facilement se rendre compte de l’essai auquel s’estadonné Henri Bergson.

Il y donne une définition du comique, comme pour revenir à l’origine même du rire.

Comiquequi dans un autre écrit, celui de Charles Baudelaire, est essentiellement déclenché par le rieur lui-même.

Jim Holt yvoit lui une liaison obligatoire entre rire et humour.

Enfin l’image, affiche de film, démontre à quel point le rire peutêtre communicatif et donc synonyme de lien social, voire de complicité. À travers les différents éléments du corpus on peut distinguer qu’il est donc question de définir le rire.

C’estpourquoi il est intéressant de se poser cette question : Dans quelle mesure le rire joue-t-il son rôle sociabilisant ? C’est donc après avoir définit le rire comme un outil d’expression du lien social, que nous traiterons des effetsnéfastes que le rire peut provoquer dans les relations interpersonnelles. Henri Bergson, dans Le Rire : essai sur la signification du comique parut en 1900, parvient à définir l’essence d’unréflexe psychomoteur, le rire.

Selon lui, le rire est le propre de l’homme.

L’être humain rit d’un animal car celui-cipossède des caractéristiques d’hominidé, et uniquement pour cela.

D’après lui, l’homme ne peut rire d’un paysage carcelui-ci est figé, aucune ressemblance possible avec l’humain qui le contemple.

C’est en ce point que CharlesBaudelaire, dans son discours De l’essence du rire communiqué en Salon en 1846, rejoint le point de vue d’HenriBergson et le complète par ailleurs.

Selon ce poète reconnu, c’est par sa supériorité que l’homme tire l’essencemême du rire.

Supériorité par rapport à quoi ? C’est donc ici qu’il complète Henri Bergson, car pour lui l’être humainest infiniment grand vis-à-vis du règne animal mais infiniment petit par rapport à l’Être absolu.

Ce qui explique bien laraison pour laquelle l’homme ne peut rire d’un paysage, d’un objet, d’un végétal, que si celui-ci porte la trace del’imagination d’un être humain, ou d’une ressemblance avec celui-ci.

C’est ensuite que Jim Holt, dans Quinze musclesfaciaux et quelques bruits involontaires traduit d’une publication dans The Guardian, en vient à donner une définitiondu rire qui complète les définitions de ses deux confrères.

Pour l’auteur, le rire est évidement un réflexe humainavant tout.

Pour lui l’aspect social que revêt le rire est dépendant de la volonté de l’homme, bien que le rire soitbénéfique dans les relations interpersonnelles car susceptible de créer de la complicité et du lien social.

Et c’est encela que l’affiche du film Le Corniaud, film parut en 1965 et réalisé par Gérard Oury, est significative.

Elle complètebien l’idée selon laquelle le rire est communicatif et synonyme de lien social.

Même si pour ce film, l’un des acteursrit pour se moquer de l’autre, un personnage naïf dont il profite pour mener son objectif à terme.

C’est donc une deslimites du rire que représente l’affiche du film. On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.

En effet le rire est un phénomène sociabilisant devant être adaptéà chaque situation dans lequel il se manifeste.

La notion de bienséance est primordiale et tous les éléments ducorpus s’accordent à dire que si le rire rend le lien social plus important, il peut également devenir sujet de discorde,ou du moins d’incompréhension. Henri Bergson définit les limites du rire.

Pour cet auteur le rire est partagé lorsque des liens sont déjà établis entreles personnes.

Il estime que le rôle sociabilisant du rire peut être altéré par l’incompréhension de l’interlocuteur.Incompréhension que Bergson fonde sur la différence des mœurs, et des cultures.

Charles Baudelaire complète l’idéeprécédente, selon laquelle le rieur peut s’isoler s’il ne choisit pas les bons interlocuteurs et le bon moment pour rire.En effet, il complète l’idée de Bergson et apporte l’élément fondateur de son idée du comique, la supériorité face àl’animal et l’infériorité face à l’Être absolu.

Selon lui, si l’homme rit, c’est de la situation comique qu’il déclenche sonrire.

En effet on peut y comprendre que le rire est réservé aux personnes peut cultivées, et que les sages sont pardéfinition supérieurs aux autres individus.

Le rire devient alors sujet de méprise et de rupture.

Jim Holt, par lespersonnalités qu’il mentionne, nous montre que le rire est contrôlable.

Il explique d’ailleurs que l’on peut rire sanshumour, l’inverse restant impossible selon lui.

C’est donc un élément complétant la pensée de ses confrères quenous livre Jim Holt.

Le rire n’est pas forcément partagé.

Pour l’être, il est nécessaire que les rieurs soient liés etportent de l’intérêt à la situation comique.

L’affiche du film présente dans le corpus permet de se rendre compte qu’ilexiste plusieurs signaux cachés dans le rire.

Ceci complète l’idée selon laquelle le rire peut être manipulé et blessant.Le personnage naïf joué par Bourvil pense à une complicité avec son interlocuteur, joué par Louis de Funès.

Ce qui,pour l’homme d’affaire, est une pure manipulation de l’homme par le lien social établit grâce à l’humour. Le rire apparaît donc comme un déclencheur de lien social.

Il permet de communiquer, de lier des affinités, maiségalement de se moquer.

En effet le rire doit être jaugé en fonction de la situation, le respect de la bienséancereste la notion primordiale pour ne pas affecter un individu.

Ce réflexe psychomoteur est donc l’un des outils decommunication les plus répandu dans les échanges interpersonnels.

Tout en étant l’un des outils de discriminationles plus utilisés.. »

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