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ROUSSEAU: Ce passage de l'etat de nature a l'etat civil.

Publié le 17/04/2009

Extrait du document

rousseau
Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l'instinct, et donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant. C'est alors seulement que, la voix du devoir succédant à l'impulsion physique et le droit à l'appétit, l'homme, qui jusque-là n'avait regardé que lui-même, se voit forcé d'agir sur d'autres principes, et de consulter sa raison avant d'écouter ses penchants. Quoiqu'il se prive dans cet état de plusieurs avantages qu'il tient de la nature, il en regagne de si grands, ses facultés s'exercent et se développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme tout entière s'élève à tel point que, si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l'instant heureux qui l'en arracha pour jamais et qui, d'un animal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme. ROUSSEAU

Le texte est tout entier consacré au passage de l’état de nature (c’est-à-dire le degré zéro de la civilisation) à l’état civilisé.

  • Le Plan :

  -Ce que provoque ce passage  -Le bilan positif de ce passage    Dans la mesure où Rousseau reprend à son compte, à titre d’hypothèse, l’existence de ces deux états successifs (état de nature, état civil), il est tenu de produire pour son argumentation une description tout imaginaire de l’état de l’homme dans la nature. Tout imaginaire à double titre : d’une part parce que ce qui s’offre empiriquement à son regard ne saurait être que l’homme dans la société, l’état de nature étant totalement révolu : d’autre part, et plus fortement, parce que état de nature, tout supposé qu’il soit par rousseau, n’a jamais existé et n’est qu’un mythe.  Mais ce mythe a sa fonction. Elle est d’abord classification sous le signe de l’avant (l’état de nature) et de l’après (l’état civil). Dans la conduite, l’avant, c’est l’instinct (dans l’état de nature l’homme n’est qu’un animal parmi d’autres). L’après, c’est la justice (qui implique de peser un pour et un contre selon des principes). Plus, dans la mesure où il s’agit expressément d’une « substitution «, l’homme, dans l’état civil, n’agira plus jamais (dans ses « conduite «) selon la poussée unique de l’instinct ; il aura désormais toujours la capacité de se référer aux principes qui commandent la justice (de se présenter la dualité es actions possibles et faire son choix).  

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