Devoir de Philosophie

ROUSSEAU: Croire et Savoir

Publié le 26/04/2005

Extrait du document

rousseau
Les premiers mouvements naturels de l'homme étant de se mesurer avec tout ce qui l'environne, et d'éprouver dans chaque objet qu'il aperçoit toutes les qualités sensibles qui peuvent se rapporter à lui, sa première étude est une sorte de physique expérimentale relative à sa propre conservation, et dont on le détourne par des études spéculatives avant qu'il ait reconnu sa place ici-bas. Tandis que ses organes délicats et flexibles peuvent s'ajuster aux corps sur lesquels ils doivent agir, tandis que ses sens encore purs sont exempts d'illusion, c'est le temps d'exercer les uns et les autres aux fonctions qui leur sont propres ; c'est le temps d'apprendre à connaître les rapports sensibles que les choses ont avec nous. Comme tout ce qui entre dans l'entendement humain y vient par les sens, la première raison de l'homme est une raison sensitive ; c'est elle qui sert de base à la raison intellectuelle : nos premiers maîtres de philosophie sont nos pieds, nos mains, nos yeux. Substituer des livres à tout cela, ce n'est pas nous apprendre à raisonner, c'est nous apprendre à nous servir de la raison d'autrui ; c'est nous apprendre à beaucoup croire, et à ne jamais rien savoir. ROUSSEAU
rousseau

« La perception semble être la base de notre connaissance du réel À la lecture du texte de Rousseau, on peut penser que c'est uniquement la « physique expérimentale» de lajeunesse qui peut établir un savoir qui ne soit pas une croyance.

La distinction entre savoir et croyance repose surl'idée de vérification : nous croyons ce que nous ne pouvons pas vérifier par nous-mêmes, nous savons ce dontnous pouvons apporter la démonstration ou présenter l'évidence.

Ainsi, un savoir qui serait uniquement fondé surdes lectures ne serait que de seconde main, par ouï-dire.

C'est ainsi que Socrate condamnait l'écriture qui donne aulecteur l'illusion de savoir vraiment ce qu'il lit alors qu'il ne fait plus véritablement l'effort de connaître la chose elle-même. Mais elle se révèle insuffisante et peu fiable Socrate ne pensait pourtant pas que la perception suffit à fonder un savoir : elle ne permet selon lui que de formerune opinion.

La perception n'est en effet pas toujours fidèle à la réalité.

Nous pouvons être victimesMusions (d'optique par exemple, comme lorsque nous voyons un mirage) ; et voyons la réalité par rapport à notrepoint de vue subjectif, en fonction de nos besoins, de notre taille, de l'acuité de nos sens ...

On voit donc que lesavoir procuré par la perception est nécessairement limité et peu fiable.

Si on en restait à la perception, il faudraitadmettre que c'est le Soleil qui tourne autour de la Terre et qu'il est une petite pastille qui glisse sur le ciel.

Ledéveloppement des sciences depuis Descartes repose sur l'idée que la théorie, qui est l'oeuvre de la «raisonintellectuelle », est indispensable pour dépasser le simple témoignage des sens et organiser une connaissancevéritablement rigoureuse qui ne soit plus soumise à une appréciation subjective mais à des calculs mathématiques.Le scientifique ne cherche plus vraiment à interpréter ce qu'il perçoit, il cherche à mettre en évidence parl'expérience ce que la théorie prédit. La perception fonde pourtant notre image du monde La science moderne ne suit pourtant pas Descartes qui pensait que la certitude scientifique repose sur despremières vérités «innées» mises en notre esprit par Dieu.

Hume a proposé une interprétation «empiriste» du savoir,selon laquelle toute connaissance provient de l'expérience sensible.

La théorie donne plus de rigueur à cetteexpérience, elle permet de se débarrasser de certaines faiblesses, elle favorise la fabrication d'instruments qui nouspermettent de percevoir des choses que nos sens ne pourraient pas détecter; mais notre perception a contribué àforger notre image du monde et c'est à partir d'elle que nous envisageons les questions que la théorie devrarésoudre. Conclusion Il serait sans doute un peu rapide de dire que la perception suffit à fonder un savoir, sauf s'il s'agit seulement dusavoir pratique qui nous permet de survivre ; mais il y a longtemps que toutes nos possibilités d'existence supposentdes techniques qui résultent d'un savoir bien plus élaboré que ce qui est rendu possible par la perception spontanée.De façon générale, la perception est donc la source première du savoir, mais ne permet pas véritablement de fonderun savoir rigoureux. ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé la propriété.

Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.

Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sa. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles