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Rousseau, Du contrat social, livre 1, chapitre IV

Publié le 11/04/2012

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rousseau

« Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs. n n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme; et c'est ôter toute moralité à ses actions que d'ôter toute liberté à sa volonté. Enfin c'est une convention vaine et contradictoire de stipuler d'une part une autorité absolue, et de l'autre une obéissance sans bornes. N'est-il pas clair qu'on n'est engagé à rien envers celui dont on a droit de tout exiger? Et cette seule condition, sans équivalent, sans échange, n'entraîne-t-elle pas la nullité de l'acte? Car quel droit mon esclave aurait-il contre moi, puisque tout ce qu'il a m'appartient et que, son droit étant le mien, ce droit de moi contre moi-même est un mot qui n'a aucun sens? «

Questions

1. Dégagez la thèse de l'auteur et l'argumentation qui la justifie.

2. Expliquez :

a) «Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme«;

b) «ce droit de moi contre moi-même est un mot qui n'a aucun sens «.

3. En quoi la «convention« dont parle Rousseau peut-elle être qualifiée de «vaine et contradictoire« ?

4. Essai critique : la liberté est-elle inaliénable?

rousseau

« une autorité absolue, et de l'autre une obéissance sans bornes.

N'est-il pas clair qu'on n'est engagé à rien envers celui dont on a droit de tout exiger? Et cette seule condition , sans équivalent, sans échange, n'entraîne-t -elle pas la nullité de l'acte? Car quel droit mon esclave aurait-il contre moi, puisque tout ce qu'il a m'appartient et que, son droit étant le mien, ce droit de moi contre moi-même est w1 mot qui n'a aucun sens?» Questions 1.

Dégagez la thèse de l'auteur et l'argumentation qui la justifie.

2.

Expliquez : a) «Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme»; b) «ce droit de moi contre moi-même est un mot qui n'a aucun sens ».

3.

En quoi la «convention» dont parle Rousseau peut-elle être qualifiée de «vaine et contradictoire » ? 4.

Essai critique : la liberté est-elle inaliénable? Réponses rédigées 1.

La thèse soutenue par Rousseau est la suivante : l'asservissement dit volontaire par lequel un homme renonce à sa liberté ne peut avoir aucune valeur juridique, car il est sans aucun fondement et relève d'un non-sens.

L'argumentation qui la justifie peut être analysée de la façon suivante : • Dans un premier temps, une affirmation centrale : pour un homme, rien ne peut être pire que de renoncer à sa liberté.

Celle-ci n'est pas un attribut parmi d'autres, mais l'essence même de l'homme.

• Dans un deuxième temps, la caractérisation juridique de l'affirmation : aucune contrepartie n'est sérieusement concevable dans l'hypothèse d'un tel renoncement.

Celui-ci ne peut donc fonder un contrat, sinon de dupes.

Un contrat suppose un minimum d'é quilibre, ce qui n'est pas le cas si tout le pouvoir est d'un côté et toute la soumission de l'a utre.

• Dans un troisième temps, la «nullité juridique » d'un tel déséquilibre correspond à l ' impossibilité d'é tablir une sorte de réciprocité dans ce qu 'apportent les deux parties prétendument contractantes.

L'exemple final de l'es clave , figure même de la soumission absolue et unilatérale, illustre bien un tel non-sens (dernier temps du texte }.

2.

a) «Une telle renonciation est incompatible avec la nature humaine » : si l'o n pose , comme semble le faire Rousseau , que la liberté n'es t pas n 'importe quel attribut de l'homme, mais ce qui constitue son essence distinctive, on doit comprendre que la perte de liberté est une véritable dénaturation, « déshumanisation ».

On voit mal d'a illeurs comment de son plein gré un homme pourrait y consentir (renoncer est un acte de la. »

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