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Explication de texte philosophique: Livre I, chapitre IV, Du Contrat social, Rousseau

Publié le 10/06/2012

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Après avoir expliqué le texte de Rousseau, écrit à l’époque des Lumières et de l’esclavagisme, on peut se demander s’il est toujours d’actualité et si sa thèse résiste à un examen critique à travers les situations modernes. L’esclavage a en effet théoriquement presque disparu, mais il a été remplacé par d’autres abus. On pourra aussi contester certaines affirmations non démontrées dans ce texte, sur lesquelles Rousseau assoit sa démonstration.  L’esclavage au sens premier du terme subsiste encore de façon marginale, par exemple avec les cas d’ambassadeurs ramenant dans des pays occidentaux de jeunes africains et les faisant travailler pour le gîte et le couvert, cachés. Souvent, leurs parents croient leur offrir une vie meilleure et la possibilité de faire des études en les confiant à ces nouveaux esclavagistes, et aliènent en fait leur liberté sans toujours en être conscients. Mais la liberté, qui comme on l’a vu n’appartient pas même à celui qui en bénéficie, ne peut certainement pas être aliénée par un tiers.

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« une seule des parties s'engage envers l'autre et, de plus, lui cède ce qui ne lui appartient pas.

Les deux parties quiconcluent une convention doivent le faire de leur libre volonté, or ici la ‘convention' consiste pour l'une de cesparties à renoncer à cette liberté, ce qui rend la convention sans valeur.La seconde question rhétorique exprime que "mon esclave n'a aucun droit contre moi, puisque tout ce qu'il am'appartient", c'est-à-dire que s'il construit une maison, elle appartient à son maître, s'il a des enfants, ils sont lapropriété de son maître, et tous les droits qu'il pourrait avoir appartiennent aussi au maître : "son droit étant lemien, ce droit de moi contre moi-même est un mot qui n'a aucun sens".

En effet, l'esclave renonce à tout en faveurde son maître, y compris à son droit.

Le droit de l'esclave est donc celui du maître.

Et le maître ne va certainementpas utiliser ce droit contre lui-même ! Après avoir expliqué le texte de Rousseau, écrit à l'époque des Lumières et de l'esclavagisme, on peut se demanders'il est toujours d'actualité et si sa thèse résiste à un examen critique à travers les situations modernes.

L'esclavagea en effet théoriquement presque disparu, mais il a été remplacé par d'autres abus.

On pourra aussi contestercertaines affirmations non démontrées dans ce texte, sur lesquelles Rousseau assoit sa démonstration.L'esclavage au sens premier du terme subsiste encore de façon marginale, par exemple avec les cas d'ambassadeursramenant dans des pays occidentaux de jeunes africains et les faisant travailler pour le gîte et le couvert, cachés.Souvent, leurs parents croient leur offrir une vie meilleure et la possibilité de faire des études en les confiant à cesnouveaux esclavagistes, et aliènent en fait leur liberté sans toujours en être conscients.

Mais la liberté, qui commeon l'a vu n'appartient pas même à celui qui en bénéficie, ne peut certainement pas être aliénée par un tiers.Dans de nombreux pays, les travailleurs n'ont presque aucun droit et ne sont quasiment pas payés, comme en Chineoù certains vivent sur leur lieu de travail et reçoivent pour seul salaire le gîte et le couvert, condition proche decelle des anciens esclaves.

On peut donc effectivement parler de "pacte de soumission", "librement consentie" selonles employeurs, mais imposée par les circonstances économiques.

Peut-on alors aliéner sa liberté en échange, ici, desa simple survie? Mais ces travailleurs étaient-ils libres auparavant, puisqu'ils n'avaient pas assez pour vivre ?Dans ces conditions, l'homme naît-il vraiment libre ? C'est ce que Rousseau sous-entend quand il commence sonraisonnement par une affirmation : "renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme", ce qui présupposeque la liberté est la qualité, l'essence même de l'homme, sans le montrer dans ce texte.

Il considère comme évidentque tout homme naît "libre".

Or, à son époque – et, à moindre mesure, encore aujourd'hui – le milieu dans lequel onnaît conditionne le devenir d'un être humain.

Celui-ci est-il vraiment toujours libre de ses choix ? En dehors d'uneliberté théorique, n'y a-t-il pas un frein purement économique qui l'empêche de disposer de lui-même comme ill'entend ? Le milieu social influerait alors sur l'exercice de la liberté, sur la ‘liberté d'exercer sa liberté'.De plus, Rousseau montre qu'un maître n'utilise jamais son droit de lui-même contre lui-même.

Mais il oublie quel'intérêt du maître peut être, dans une certaine mesure, celui de l'esclave.

Le maître a quasiment droit de vie et demort sur son esclave, mais l'employer ne lui serait d'aucune utilité : la survie de l'esclave est dans son intérêt, ainsique son relatif bien-être, pour éviter qu'il tente de s'évader et pour qu'il travaille mieux.

Il ne considère aussi leproblème que sous l'aspect de la domination absolue du maître sur l'esclave ; pourtant, Hegel avance, dans sadialectique du maître et de l'esclave, que le maître, inactif, s'enferme lui-même dans une dépendance par rapport àson esclave, qui par son travail se transforme et s'accomplit jusqu'à pouvoir renverser le rapport de servitude etatteindre l'égalité.

Spinoza a une opinion similaire : selon lui, tout homme aveugle sur son véritable intérêt estesclave, et l'obéissance sous la contrainte n'entraîne pas automatiquement la condition d'esclave.

Un maître quin'écoute que ses désirs immédiats agit comme n'importe quel animal et est esclave de lui-même – Bakouninel'exprime ainsi : la bestialité de l'esclavage est une négation de la liberté et de l'humanité du maître.

Un esclave quiagit dans son intérêt propre, bien qu'étant sous les ordres d'un autre, est plus libre que celui-ci. La liberté est ce qui définit l'homme, elle ne lui appartient pas et ne peut donc pas être aliénée.

Une convention quiimpose à un homme de renoncer à sa liberté ne peut être que nulle.

Au-delà de la critique évidente de l'esclavage,ce texte représente aussi une remise en question de la monarchie absolue "de droit divin", que certains justifient parun prétendu pacte de soumission conclu entre le souverain et ses sujets.

Rousseau apporte un regard nouveau surla condition humaine en ce sens qu'il montre que tous les hommes sont a priori dotés de liberté : tous les hommessont donc égaux.

Il ébranle les fondations de la monarchie.. »

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