Rousseau et l'éducation
Publié le 09/09/2018
Extrait du document
> Expliquer le texte suivant :
On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l’éducation. Si l’homme naissait grand et fort, sa taille et sa force lui seraient inutiles jusqu’à ce qu’il eût appris à s’en servir ; elles lui seraient préjudiciables, en empêchant les autres de songer à l’assister ; et, abandonné à lui-même, il mourrait de misère avant d’avoir connu ses besoins. On se plaint de l’état de l’enfance ; on ne voit pas que la race humaine eût péri, si l’homme n’eût commencé par être enfant.
Nous naissons faibles, nous avons besoin de force ; nous naissons dépourvus de tout, nous avons besoin d’assistance ; nous naissons stupides, nous avons besoin de jugement. Tout ce que nous n’avons pas à notre naissance, et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l’éducation.
Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes ou des choses. Le développement interne de nos facultés et de nos organes est l’éducation de la nature ; l’usage qu’on nous apprend à faire de ce développement est l’éducation des hommes ; et l’acquis de notre propre expérience sur les objets qui nous affectent est l’éducation des choses.
Chacun de nous est donc formé par trois sortes de maîtres. Le disciple dans lequel leurs diverses leçons se contrarient est mal élevé, et ne sera jamais d’accord avec lui même ; celui dans lequel elles tombent toutes sur les mêmes points, et tendent aux mêmes fins, va seul à son but et vit conséquemment. Celui-là seul est bien élevé.
Rousseau. Emile
Bien comprendre le texte
Plan du texte
• Premier paragraphe : l'enfance est une période nécessaire.
• Deuxième paragraphe : c'est par l'éducation que l'on acquiert ce qui nous fait initialement défaut.
• Troisième paragraphe : les trois formes d'éducation (la nature, les hommes, les choses) concernent trois domaines différents (maturation, orientation, expérience).
• Quatrième paragraphe : l'éducation est réussie lorsque ces trois formes convergent.
Analyse du texte
• Rousseau s'intéresse ici, non au contenu détaillé de l'éducation, mais à son processus général. L'enfance est d'abord définie favorablement, comme période nécessaire de développement : puisque nous n'avons rien à la naissance, tout est acquis dans l'enfance par l'éducation.
• Les trois sources qu'en distingue Rousseau couvrent toutes les possibilités : nature, hommes et choses. Il ne s'agit pas ici de réfléchir sur les apports possibles de la société ou de la religion (éventuellement inclus dans « l'éducation des hommes »), mais il suffit de comprendre ce qu'est finalement un « disciple >> bien élevé, grâce à la convergence des trois << maîtres >>.
► Utiliser ses connaissances
• Si Rousseau affirme l'utilité de l'enfance, c'est parce qu'on la conçoit trop souvent, au xviiie siècle, comme une période vaine, de simple attente, sans intérêt spécifique.
• Rousseau place l'expérience après l'apprentissage de la pensée :
on peut (éventuellement) faire une comparaison avec le jugement de Descartes sur l'éducation qu'il a reçue.
Les pièges à éviter
• Ne faites pas de discours sur Rousseau en général, l'« homme de la nature >>, etc. : hors sujet.
• Il est inutile que vous récitiez un cours sur les innovations pédagogiques de Rousseau : elles ne sont pas en cause ici.
p Élaborer un plan
I. L'enfance comme période formatrice
II. D'où peut venir l'éducation ?
III. Les questions en suspens
«
Bien
comprendre le texte
Plan du texte
• Premier paragr aphe : l'e nfance est une période nécessaire.
• Deuxième paragr aphe : c'est par l'éducation que l'on acquier t ce qui
nous fait initialement défaut.
• Tr ois ième par agraphe : les trois formes d'éducation (la natu re, les
homme s, les choses) concernent trois domaines différents (matu rat ion,
orien tation, expéri ence).
• Quatrième paragraphe : l'éd ucation est réussie lorsque ces trois
formes convergent.
Analyse du texte
• Rous seau s'intéresse ici, non au contenu détaillé de l'éducation, mais
à son processus général.
!:enfance est d'abord définie favo rableme nt,
comme période nécessaire de dével oppement : pui sque nous n'avons
rien à la na issance, tout est acquis dans l'enfance par l'éduc ation.
• Les trois sources qu'en distingue Rousseau couvrent toutes les possi
bil ités : natur e, hommes et choses.
Il ne s'agi t pas ici de réfléch ir sur les
apport s poss ibles de la société ou de la religion (éventuelleme nt inclus
dans « l'édu cation des homm es»), mais il suf fit de comprendr e ce qu'est
finaleme nt un « di sci ple >> bien éle vé, grâce à la convergence des trois
>.
Utiliser ses conna issances
• Si Rous seau affirme l'uti lité de l'en fance, c'est parce qu'on la conçoit
trop souvent, au xvm• siècle, comme une période vaine, de simp le attente,
sans intérêt spécif ique.
• Rousseau place l'expérience après l'appr entissage de la pensée :
on peut (éven tuelle ment) faire une compar aison avec le jugeme nt de
Desca rtes sur l'éducation qu'il a reçue.
Les pièges à éviter
• Ne faites pas de discours sur Rousseau en général, l'« homme de la
na tur e >>, etc.
: hor s sujet.
• Il est inutile que vous récitiez un cours sur les inno vations pédago
giques de Rousseau : el les ne sont pas en caus e ici.
Élaborer un plan
1.
!:e nfance comme période formatrice
Il.
D'où peut venir l'édu cation ?
Ill.
Les questions en suspens.
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