Devoir de Philosophie

Rousseau et l'idéal démocratique

Publié le 04/01/2004

Extrait du document

rousseau

Toute l'oeuvre politique de Rousseau est commandée par une seule et même question: à quelle condition un pouvoir est-il légitime? Pour répondre à cette question, il ne s'agit surtout pas de s'appuyer sur ce qui est déjà: \"l'homme est né libre et partout il est dans les fers\" (Contrat social, livre I, chapitre 1, première phrase). C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas ici de savoir ce qui est, mais ce qui doit être. Comme dans toute démarche philosophique, il s'agit d'éclairer ce qui par ce qui devrait être. a) premier constat: la force ne fait pas droit Contrat social, liv. 1, chap. 3

rousseau

« ce mot de droit n'ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout.(...) Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes.

Ainsi maquestion primitive revient toujours. ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin àErmenonville.

Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sabrouille avec Grimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur sonexistence malheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, maisune vision de la condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, estnaturellement bon et juste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquementpréoccupé des soins matériels de la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé lapropriété.

Sont venus l'inquiétude d'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La sociétéa corrompu l'homme, en l'élevant à la moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doitse rapprocher le plus possible de la vie naturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités moraleset religieuses, qui lui permet de goûter aux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant,naturellement bon, doit être éduqué de façon« négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.Rousseau prône les vertus de l'intuition et de l'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social,par lequel chaque contractant renonce à sa propre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volontégénérale.

Rousseau pose ainsi le principe de la souveraineté populaire.

Tant en littérature qu'en philosophie ou enpolitique (la Révolution française le revendiqua), l'influence de Rousseau fut considérable.

Il a véritablementtransformé la sensibilité humaine. RETENIR : comment Rousseau démonte-t-il l'argument de la "loi du plus fort"? Il faut commencer par distinguer lesdeux termes force/droit.

Force désigne une puissance actuelle qui s'exerce sur un corps à un moment donné.

Droitdésigne une obligation morale à laquelle on ne peut pas se soustraire.

Vouloir fonder un droit du plus fort revient àvouloir donner à la force un pouvoir de contrainte qui dépasse le moment de l'usage de la force. Plusieurs résultats: la force en elle-même n'a pas besoin du droit ( s'il faut obéir par force..obéir par devoir) .

Mais en plus, si c'est la force qui fait le droit, le droit en question ne sera fondé, légitime, qu'aussi longtemps que la force quile soutient existe ( l'effet change avec la cause ).

L'obligation que crée la force n'a rien de moral ( sitôt qu'on peut désobéir impunément, on le peut légitimement ). De quelque manière qu'on s'y prenne, la force reste un fait, ne peut pas se dépasser vers un droit.

Le droit du plusfort reste de la force, n'est pas un droit.

On en revient toujours à la même question: qu'est-ce qui fait qu'unepuissance est légitime? De toute façon, cela ne peut pas être la puissance. b) la seule solution, le seul pouvoir légitime, c'est celui auquel on aura soi-même librement souscrit.

Je ne suis tenud'obéir qu'aux lois à l'élaboration desquelles j'aurai participé. Et comme "obéir aux lois qu'on s'est prescrites, c'est liberté", le problème de la légitimité du pouvoir politique devient celui de la liberté politique .

Sera légitime la constitution civile qui réunit un "pouvoir irrésistible" et "la liberté individuelle" (formulation de Kant, Idée d'une histoire universelle... ).

Le pouvoir politique n'est légitime que s'il s'agit d'une libre contrainte que je me suis imposée à moi-même. N.B.

la liberté politique ainsi entendue ne peut pas consister à "faire ce qu'on veut".

Il ne s'agit pasd'indépendance (ne pas avoir de maître).

Ce serait l'anarchie: obéir aux lois quand cela me convient et à condition que cela me convienne et seulement aussi longtemps que cela me conviendra... La liberté politique est ici définie comme autonomie (se donner à soi-même ses propres lois, être son propre maître). Tout autre pouvoir que celui-ci ne sera qu'un despotisme plus ou moins supportable, plus ou moins édulcoré, plus oumoins déguisé.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles