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Rousseau: La force ne fait pas le droit

Publié le 04/01/2004

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 La force ne peut fonder le droit Le contrat social est une réflexion sur les fondements du droit : d'où vient l'autorité d'une règle de droit ? La force ne peut fonder le droit. D'abord parce que, par nature instable, elle ne peut fixer que des relations précaires entre les hommes. Mais surtout, force et droit renvoient à des réalités hétérogènes. Si le droit a besoin de la force pour se maintenir (dans son application), il ne peut y avoir recours pour se fonder (dans son principe). Cette hétérogénéité renvoie en dernier ressort à la disjonction soutenue par Rousseau entre le droit et le fait. Le droit exige une obéissance volontaire et non contrainte : la force me fait toujours plier, jamais consentir. En critiquant le droit du plus fort (1, 3), Rousseau récuse d'un même coup le droit d'esclavage et le droit de conquête. Au-delà, il cherche à renverser le vieux principe hérité de l'Ecclésiaste selon lequel on doit obéissance aux puissances établies.

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"' c 0 - "' - 150 « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir.» Jean-Jacques Rousseau, Du contrat soc ial ' Souvent le pouvoir se conquiert par la force, du nombre ou des armes, ma is il ne saura it com pter sur elle pour régner.

En effet, remarque Rous­ seau, la domination engendre son propre renversement: en Imposant la l ogique des rapports de force, ell e est nécessairement exposée à ren cont rer, puis à êt r e remplacée, par p lus fo rt qu'ell e.

Comment, d ès lors, fo nde r du rableme nt un pouvoir? La loi du p lu s fort est précaire car elle n'est pas un droit .

Sans cesse contestée dans son b ie n-fondé, elle s'épu ise à se ma intenir en p l ace en déployan t l'arsenal de la violen ce (int imi dat ion, répress ion, terreur) pour endiguer les rébellions qu'elle suscite.

En revan che, une puissance autor i sée , parce que reconnue dans sa just ice, peut s'assurer l'adhés ion volontaire de ses su j ets.

Ceux - cl n'obéissent plus alors par contrainte, mals par devoir, et c'est leur vertu qui les conduit au respect des lois.

Pourtant, si cette formule s'adresse à ce u x qui asp irent à fonder un État lég it ime , elle peut également être entendue par les tyrans et despotes de toute sorte.

À leurs yeux, peu Importe que les raisons d'obéir soient véritablement j ustes, pourvu qu'elles appa raiss ent comme telles.

Si bie n qu 'en prenant le masque du droit , le po uvo ir p e ut d issimuler l'arb i­ t raire ou la brutalité de son or ig ine, et récolter les fr uits d'une légit i mité inventée .

L'avantage est lo in d'être négligeable.

L'histo i re pol iti que montre que ce sont les dictateurs qui ne cessent de se prétendre démo­ crates ...

mais jamais le contraire! 1.

Garnie r-F l amma rion, 200 1 , Liv re 1, chap.

3 .

p.

49.. »

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