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ROUSSEAU: la volonté générale est toujours droite

Publié le 27/02/2008

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Il s'ensuit de ce qui précède que la volonté générale est toujours droite et tend toujours à l'utilité publique : mais il ne s'ensuit pas que les délibérations du peuple aient toujours la même rectitude. On veut toujours son bien, mais on ne le voit pas toujours : jamais on ne corrompt le peuple, mais souvent on le trompe, et c'est alors seulement qu'il paraît vouloir ce qui est mal. Il y a souvent bien de la différence entre la volonté de tous et la volonté générale ; celle-ci ne regarde qu'à l'intérêt commun, l'autre regarde à l'intérêt privé, et n'est qu'une somme de volontés particulières : mais ôtez de ces mêmes volontés les plus et les moins qui s'entredétruisent, reste pour somme des différences la volonté générale. Si, quand le peuple suffisamment informé délibère, les Citoyens n'avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites différences résulterait toujours la volonté générale, et la délibération serait toujours bonne. Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépends de la grande, la volonté de chacune de ces associations devient générale par rapport à ses membres, et particulière par rapport à l'État ; on peut dire alors qu'il n'y a plus autant de votants que d'hommes, mais seulement autant que d'associations. Les différences deviennent moins nombreuses et donnent un résultat moins général. Enfin quand une de ces associations est si grande qu'elle l'emporte sur toutes les autres, vous n'avez plus pour résultat une somme de petites différences, mais une différence unique ; alors il n'y a plus de volonté générale, et l'avis qui l'emporte n'est qu'un avis particulier. Il importe donc pour avoir bien l'énoncé de la volonté générale qu'il n'y ait pas de société partielle dans l'État et que chaque citoyen n'opine que d'après lui. ROUSSEAU
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« puisque l'intérêt commun appartient effectivement aux individus, toute sommation partielle, ne rassemblant pas enune seule et même opération toutes les différences,produirait moins d'annulation de ces différences et masqueraitl'identité de la volonté générale.Rousseau retrouve ainsi en conclusion un thème déjà développé dans l'article « Économie politique' ».

Le Contratsocial, qui ne doit plus rien à la volonté générale telle que Diderot l'expose dans l'article « Droit naturel » del'Encyclopédie, précise la condition dont nous comprendrons le sens anthropologique dans le chapitre suivant, et quirésume ces considérations mathématiques : « que chaque citoyen n'opine que d'après lui ».

Voilà donc,paradoxalement, ce qui rend raison de la rectitude de la volonté générale.

Et ne cherchons pas à atténuer ceparadoxe en faisant appel au début du deuxième paragraphe mentionnant que le peuple doit être « suffisammentinformé » : c'est de la question posée, du fait qu'elle concerne le bien général, et du fait qu'il puisse en décider quele peuple doit être bien informé.

Ces informations ne se substituent pas au fait que chaque individu sache en lui-même ce qui est bon, c'est-à-dire le sente.

Les lumières qui éclairent la volonté générale à la fin de ce chapitreproviennent du coeur et non d'un savoir que la raison de chacun essaierait d'acquérir.

Le coeur au contraire exprimecette réunion, en la nature humaine également partagée par tous, de l'amour de soi et de la liberté. ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé la propriété.

Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.

Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.

Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.

Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.

Il a véritablement transformé la sensibilité humaine.. »

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