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Rousseau : L'invention de la démocratie moderne

Publié le 26/03/2015

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Pour comprendre la formule, il faut se souvenir qu'il existe déjà à l'époque de Rousseau et de Kant trois conceptions 1 de l'éducation, trois visions de l'enfance qui commencent à s'affronter entre elles.

 

1. Là encore, il faut se référer à la belle introduction d'Alexis Philonenko aux réflexions sur l'éducation de Kant.

 

À un extrême, on trouve la pédagogie du dressage : c'est l'éducation à l'ancienne, celle qui correspond aux yeux de Rousseau, sur le plan politique, à l'absolutisme.

 

Cette éducation ne convient en vérité qu'aux animaux.

 

Comme dans l'absolutisme, l'être humain y est traité comme un pur sujet, comme un être de part en part plongé dans la sujétion, dans la soumission, dépourvu de toute liberté.

 

À l'inverse de la pédagogie du dressage, la pédagogie du jeu considère que l'enfant est un être si totalement libre qu'on ne doit rien lui imposer.

 

Par exemple, on n'enseignera plus les mathématiques : on les remplacera par des jeux intelligents, comme le jeu d'échecs ou le whist, des jeux de société ou de cartes sophistiqués.

 

Elle va mobiliser tout ce que Paris compte de mélomanes et de musiciens, à commencer par Rameau, mais aussi plusieurs grands intellectuels, dont d'Alem-bert, Grimm et Diderot.

 

La controverse est déclenchée par la représentation d'un opéra italien de Pergolèse, La Serva padrona (La Servante maîtresse), le 1" août 1752 à l'Académie royale de musique (qu'on n'appelle pas encore l'Opéra de Paris).

 

dans la vanité, dans la logique de la distinction, dans la recherche de la supériorité artificielle et arrogante, dans cette espèce de compétition que la société capitaliste est d'ailleurs en train de généraliser.

 

Mais il est avec les autres quand il est seul au sens où, quand il rentre chez lui et ne cherche plus à briller dans les salons, il ne cesse de penser aux autres, au regard qu'ils ont sur lui, aux jugements, admiratifs ou malveillants, qu'ils portent sur sa petite personne.

 

Venons-en maintenant à la pensée de Tocqueville.

 

Notons tout d'abord une grande divergence avec Rousseau : alors que ce dernier est un partisan de la démocratie directe, Tocqueville ne défend que la démocratie représentative.

 

Tocqueville est, par excellence, un penseur de la tradition libérale, dans le sillage de Sieyès (1748-1836) et de Benjamin Constant (1767-1830).

 

Je les indique brièvement pour mieux vous faire comprendre la nature exacte de cette première grande divergence.

 

Rousseau a beau affirmer qu'on est à la fois actif et passif face à la loi, et que, dans ces conditions, on retrouve aussitôt tout ce qu'on a donné au corps social, il y a néanmoins un moment où on aliène à son profit l'ensemble de ses droits.

 

Or, pour les libéraux, une telle opération est illégitime : il y a des droits individuels inaliénables et indiscutables (le droit à la sécurité, à la liberté d'expression, etc.), bref, ce que l'on appellera bientôt les droits de l'homme.

 

Ils sont inaliénables car il s'agit de droits naturels, inhérents à l'essence même de l'homme, et par là même destinés à rester hors du jeu politique.

 

Du coup --- deuxième caractéristique qui se déduit de la première ---, l'État libéral est limité, pour ne pas dire réduit à ses seules fonctions régaliennes, ce que le socialisme «interventionniste« reprochera d'abord et avant tout aux libéraux.

 

avec un État qui n'a pas de bornes, justement, et qui se permet d'intervenir sans cesse dans la vie privée des individus.

 

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« ROUSSEAU ET LA DÉMOCRATIE IDÉALE Nous allons aborder les œuvres de deux philosophes politiques que je tiens pour les deux plus grands penseurs de la démocratie : Jean-Jacques Rousseau et Alexis de Tocqueville.

Rousseau est né en 1712 et il est mort en 1778 : c'est, comme nous allons le voir, un penseur tout à fait à part parmi les autres grands philosophes du XVIIIe siècle.

Tocqueville, lui, appartient au XIXe siècle, mais tous deux sont de grands théoriciens de la démocra­ tie moderne dont les analyses nous parlent encore aujour­ d'hui, ainsi que je vais tenter de vous le montrer dans ce qm SUlt.

Commençons par Rousseau, qui occupe, comme je vous le disais, une place très particulière au siècle des Lumières par la dimension à la fois hypermoderne et pourtant déjà antimoderne de son œuvre.

Hypermo­ derne, parce qu'il fut un des pères spirituels de la Révolu­ tion française; antimoderne, parce qu'il deviendra simultanément un des grands inspirateurs du romantisme qui s'est développé en réaction à la Révolution et aux Lumières.

Le mot « romantisme » est à entendre ici non pas au sens ordinaire où on parle d'une « histoire d'amour romantique» pour désigner une aventure amou­ reuse passionnée, mais au sens philosophique et poli­ tique, comme la première réaction d'hostilité au monde moderne, démocratique et industriel -réaction animée par une volonté proprement nostalgique de retourner en arrière vers un âge d'or, vers des paradis perdus par la. »

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