Saint Augustin et le mensonge
Publié le 26/03/2005
Extrait du document

Objet : qu’est-ce que le mensonge ?
Partition :
- 1 à 2 : mentir n’est pas dire quelque chose de faux.
- 2 à 5 : exemple de l’opinion et de la croyance.
- 6 à 10 : un énoncé faux mais de bonne foi n’est pas mensonger.
- 11 à 12 : mentir c’est vouloir dire faux.
Thèse : un mensonge résulte de la volonté de dire quelque chose de faux.
Problématique :
- Si mentir c’est ne pas être sincère, alors on ne peut pas savoir si l’autre nous ment. Peut-on encore le juger ?
- Dire la vérité, est-ce dire ce qui est vrai ou ce que l’on pense être vrai ? Qu’est-ce réellement que le vérité ?

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- Si mentir c'est ne pas être sincère, alors on ne peut pas savoir si l'autre nous ment.
Peut-on encore le juger ?
- Dire la vérité, est-ce dire ce qui est vrai ou ce que l'on pense être vrai ? Qu'est-ce réellement que le vérité ?
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Réponse 1
Alors qu'il cherche à définir ce qu'est le mensonge, Saint Augustin construit cet extrait, en quatre points.
Tout d'abord il remarque dans les deux premières lignes que mentir ne consiste pas à dire quelque chose de faux,c'est-à-dire qui ne correspond pas à la vérité, si toutefois l'on est sincère.
Puis il rajoute dans une seconde partie (lignes 3 à 5) qu'on peut le constater dans l'opinion et dans la croyance,qui sont deux types de jugements bien différents.
Cela entraîne Saint Augustin (lignes 6 à 10) à l'idée qu'unénoncé faux mais de bonne foi n'est pas mensonger ; d'où la conclusion des deux dernières lignes : mentir c'estvolontairement ne pas être sincère.
En défendant cette thèse qu'un mensonge résulte de la volonté de tromper, l'auteur nous oblige à revenir sur l'idée très commune selon laquelle mentir n'est pas dire la vérité.
C'est une des fonctions de la philosophie que de rectifier les incertitudes du sens commun pour éviter qu'on setrompe dans nos rapports avec autrui, le monde, le sacré et soi-même.
Et pour ce qu'il en est du mensonge, enle distinguant de la vérité, mais aussi de l'erreur, Saint Augustin montre à la fois sa portée morale, à la foisl'impossibilité de savoir si autrui nous ment, puisqu'on ne peut savoir s'il est ou non sincère, même dans seserreurs.
Finalement, le seul mensonge identifiable est celui que l'on commet, à l'égard de l'autre comme de soimême.
Réponse 2
Parmi les différentes formes de jugements, l'opinion est sans doute la plus courante.
Elle consiste à penser ou dire quelque chose de façon immédiate, c'est-à-dire sans y avoir réfléchi, parce quecette opinion nous semble tellement certaine qu'on ne voit pas la nécessité de la mettre en doute.
Ainsi, l'homme qui a une opinion croit savoir avec certitude ce qu'en fait il ignore, puisqu'il ne fait que dire etrépéter quelque chose qu'il n'a pas vérifié par lui même.
Ainsi l'opinion s'oppose à la connaissance, qui elle estjustifiée et lucide.
Réponse 3
Dire la vérité consiste d'abord à dire quelque chose, c'est-à-dire à porter un jugement sur quelque chose. Ainsi lorsqu'on dit que la table est blanche on met en rapport l'idée de table et celle de blancheur.
On reconstruitdonc grâce à l'intelligence le réel, par nos mots.
Ce jugement peut être une opinion.
On dit alors quelque chose qu'on ne maîtrise pas, puisqu'une opinion estimmédiate.
Tant qu'on ne sait pas exactement ce qu'est une table et ce que c'est qu'être blanc, nous sommesdans l'opinion.
On peut donc dire la vérité sans s'en rendre compte.
Avec la croyance, le jugement est plus lucide, car on n'a pas la certitude de savoir ce que l'on dit.
Ainsi on peutcroire que la table est blanche tout en sachant clairement qu'on ne maîtrise pas, par exemple, l'idée deblancheur.
Car après tout la couleur est-elle dans la table ou dans l'œil qui la regarde ? La croyance n'est doncpas plus vraie que l'opinion, mais elle est plus lucide.
Seule la connaissance, justifiée, démontrée, universelle,prouvée peut atteindre, semble-t-il, à la vérité, c'est-à-dire à la bonne interprétation parmi toutes celles quisont possibles.
Cependant, il ne suffit pas d'avoir une connaissance pour dire la vérité, comme nous le montre Saint Augustin.
Il faut en plus vouloir la dire, vouloir être authentique, vouloir ne pas mentir.
Aussi le texte nous obligeà nous demander si la vérité peut réellement être définie comme un discours en accord avec le réel, un jugementqui décrit les choses comme elles sont.
Ne faut-il pas aussi, et même surtout, que ce soit un jugementauthentique, sincère, qui décrit moins le monde tel qu'il est, que tel qu'on le voit ? Car qui peut se vanter deconnaître le monde ? Qui peut penser sua sa connaissance est absolument vraie, éternellement vraie ?.
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