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Sans théorie, l'expérience suffirait-elle à constituer la connaissance scientifique ?

Publié le 15/07/2009

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Il est courant d'opposer l'expérience, dans laquelle ou toucherait du doigt la réalité elle-même et la théorie qui ne serait qu'une construction abstraite de l'esprit (cf l'expression "ce n'est qu'une théorie" en dit long sur les doutes qui présent sur la capacité de la théorie de nous informer fidèlement sur la réalité). Tirée du grec "theoria" le mot théorie signifie chez Platon "contemplation", "vue de l'esprit". Mais que vaut une simple vue de l'esprit si elle ne renvoie pas a une expérience ? C'est souvent avec mépris qu'on qualifie de théoriques des idées qu'on juge trop éloignées des faits ou de l'expérience. L'expérience sensible semble donc nous instruire quelles que soient les acceptions du mot. (rappel: au sens le plus courant, l'expérience est l'ensemble des savoirs et savoir faire acquise par la pratique de la vie. Dans une deuxième sens plus philosophie le concept d'expérience renvoie aux données de la sensibilité et de l'affectivité. Dans le troisième sens, expérience = expérimentation) Pourtant que serait une expérience dont on ne tirerait aucune conclusion ? Et inversement, qu'est ce qu'une théorie sinon l'effort fourni par l'esprit humain pour expliquer la réalité ? Comment s'articulent dans la science moderne, théorie et expériences? Y a t-il des expériences sans théorie? Peut il se produire des expériences qu'aucune théorie ne permet de penser ? Si oui, ces expériences sont elles stériles ou fécondes??

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« - Mais rien ne permet de prétendre que cette théorie soit la seule a pouvoir rendre compte de cet ensemble derésultats. 2) Les théories font appel a des concepts et a des lois mathématiques qui ne peuvent être déduites de l'expérience. - la "masse" ne peut être directement observée dans aucune expérience.

Concept et équations sont des élémentsde la théorie et non des éléments de la réalité dont elle doit rendre compte.Un concept peut être essentiel dans une théorie, inutile dans une autre sans qu'il y ait lieu de se demander laquellea raisonSelon Galilée, un objet livré a lui-même tournerait indéfiniment dans un mouvement circulaire.

Galilée n'a pas besoinde la force gravitationnelle pour expliquer l'orbite des planètes, qu'il croit circulaires.

Pour Newton au contraire, unobjet livré à lui-même continuerait sa course en ligne droite: il doit donc pour expliquer le mouvement circulaire desplanètes, associer au principe d'inertie la force gravitationnelle. 3) Les théories ne sont pas des descriptions de la réalité telle qu'elle est, mais des reconstitutions a l'aide d'outilsconceptuels et mathématiques. - C'est la théorie dans son ensemble qui renvoie à l'ensemble de la réalité, non par élément.

Un concept scientifiquen'a de sens que relié aux autres concepts de la mm théorie.- Une théorie n'est qu'un modèle conçu pour être compatible avec les faits observés et en rendre compte de lafaçon la plus satisfaisante , la plus simple (thèse rationaliste, Einstein) Elle n'est pas une réduction tirée de cesfaits:Par exemple; La théorie des sauts quantiques de Niels Bohn en 1913, prouvera mathématiquement que les électronspouvaient changer d'orbites, sauter de l'une a l'autre.

Le phénomène vient seulement d'étre observé.

Ce n'est pas leréel qui nous l'a d'abord communiqué mais bien l'abstraction mathématique ainsi que la théorie. Se passer de théorie, ce serait renoncer a voir le monde comme intelligible.

"Les théories ne procédant jamais desfaits.

Les théories ne procèdent que de théories antérieures.

Les faits ne sont que la voie rarement droite, parlaquelle les théories procèdent les une des autres." Canguilhem (1904-1995) III.

Théorie et expérience ne s'éclairent elles pas réciproquement ? 1) En l'absence d'une théorie pour la penser , l'expérience reste lettre morte. - L'observation des faits ne fournit que des évènements singuliers jamais de lois universellesex : découverte fortuite de cellules vivantes par Hoor.

Il faut attendre le XIX e siècle pour que se prouve la théoriecellulaire« la cellule apparait plus au bout de la théorie qu'au bout du microscope » François Jacot, la logique du vivant - Un fait scientifique est un fait polémique = contradiction avec la théorie de l'époqueL'orbite observée d'Uranus fais problème car elle contredit l'orbite calculée d'après la théorie de Newton => c'est lathéorie qui rend le fait polémique. Les faits qui font progresser la science ne sont pas des faits quelconques : ce sont des faits-problèmes, ce queBachelard appelait des « faits polémiques », à savoir des faits nouvellement découverts, qui sont en contradictionavec le système du monde précédemment admis : les fontainiers de Florence constatent que l'eau ne monte pasdans les pompes vides au delà de 10,33 m ( 1643 ), à une époque où tout le monde pense que la nature a horreurdu vide.

Lavoisier, ayant fait brûler un morceau de plomb, constate (octobre 1772) que le résidu, le plomb calcinéque l'on nommait alors la chaux de plomb, a augmenté de poids, à une époque où l'on croit que tout métal estcomposé d'une chaux et de « phlogistique » et que la combustion libère le phlogistique; comment se fait-il alors quecette chaux résiduelle soit plus lourde que le morceau de plomb initial ? Claude Bernard observe (1843) que deslapins qu'on vient de lui apporter du marché ont une urine acide et claire alors que les herbivores ont communémentune urine trouble et alcaline.

Le Verrier constate (1846) que l'orbite décrit par la planète Uranus n'est pas ce qu'il devrait être d'après les lois de Kepler et Newton en tenant compte de l'attraction exercée par les planètes voisinesconnues : Jupiter et Saturne.

Dans toutes ces observations le fait se présente comme un écart, comme unedifférence, comme une contradiction entre l'idée et le donné. Nous comprenons maintenant ce que peut être une théorie.

Ce n'est pas une conjecture fortuite, c'est, dit ClaudeBernard, « une interprétation anticipée et rationnelle des phénomènes de la nature ».

L'hypothèse rétablitl'intelligibilité harmonieuse que le fait polémique avait rompue.

Le savant ne répond pas directement etdéfinitivement à la question « pourquoi ? » par une proposition affirmative.

Mais il procède par le détour d'unequestion nouvelle.Il demande (pour reprendre l'expression de Bachelard) « Pourquoi pas ? ».

L'hypothèse est une invention del'intelligence pour résoudre la contradiction posée par le fait-problème.

L'hypothèse est un effort pour comprendre,autrement dit pour prendre ensemble tous les faits, pour les systématiser (sun-istemi, en grec, signifie je poseensemble).

Par exemple, l'hypothèse de la pression atmosphérique permet de comprendre que l'eau monte dans lespompes vides jusqu'à une hauteur de 10,33 m et qu'elle ne monte plus au delà.

On saisit que la pression. »

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