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Sartre, L'existentialisme est un humanisme: l'universalité humaine de condition

Publié le 11/04/2012

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S'il est impossible de trouver en chaque homme une essence universelle qui serait la nature humaine, il existe pourtant une universalité humaine de condition. Ce n'est pas par hasard que les personnes d'aujourd'hui parlent plus volontiers de la condition de l'homme que de sa nature. Par condition, ils entendent avec plus ou moins de clarté l'ensemble des limites a priori qui esquissent sa situation fondamentale dans l'univers. Les situations historiques varient ; l'homme peut naître esclave dans une société païenne ou seigneur féodal ou prolétaire. Ce qui ne varie pas, c'est la nécessité pour lui d'être dans le monde, d'y être au travail, d'y être au milieu des autres et d'y être mortel. Les limites ne sont ni objectives ni subjectives, ou plutôt elles ont une face objective et une face subjective. Objectives parce qu'elles se rencontrent partout, et sont partout reconnaissables, elles sont subjectives parce qu'elles sont vécues et ne sont rien si l'homme ne les vit, c'est-à-dire ne se détermine librement dans son existence par rapport à elles.

 

Questions

1. Dégagez la thèse soutenue par l'auteur et les articulations essentielles du texte.

2. Que signifie: «limites objectives et subjectives« de l'existence?

3. Selon Sartre, quels sont les éléments variables et invariables dans l'existence humaine?

4. Discussion de la thèse du texte: Sartre a-t-il raison de parler d'universalité humaine de condition ? La variation, le changement des situations historiques modifient-ils ou non la condition humaine?

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« Réponses rédigées l.La thèse du texte peut être formulée de la façon suivante: la diversité des données historiques et sociales s'inscrit sur le fond d'une universalité humaine de condition, dont il est possib le de dégager les caractéristiques invariantes.

Cette thèse est développée en quatre mo me nts principa ux : • Les deux premières lignes ( « [ ...

] condition») proposent un énoncé succinct de la thèse en deux temps : -une critique (d'une thèse traditionnelle); -une affirmation (de la conception propre à l'a uteur).

• Dans les trois lignes suivantes ( « [ ...

] univers»), Sartre propose une définition générale de la condition humaine.

• Puis, dans les quatre lignes qui suivent ( « [ ...

] mortel»), il explicite cette définition à travers une double caractérisation de la condition humaine : -diversité (historique et sociale); -unité (universalité).

Cette unité renvoie à quatre données communes à tous les hommes: présence au monde, activité productive (travail), relation à autrui, caractère mortel.

• La fin du texte (cinq dernières lignes) dégage les implica tions de la défi­ nition en ce qui concerne la liberté humaine : les «limites» ne sont des obstacles que virtuellement.

Vécues, elles prennent sens, et l'homme se détermine par rapport à elles sans renoncer à sa liberté, qui n'est pas autre chose qu'un pouvoir d'initiative inscrit dans des conditions qui, elles, ne sont pas choisies .

2.

De façon générale, les «limites objectives et subjectives» semblent recouvrir, dans le texte, les données fondamentales à partir desquelles toute existence singulière va se constituer, se spécifier et se définir.

Ces données correspondent à ce qui «esquisse» la situation de l'homme dans l'univers.

Le terme «esquisse» implique l'idée que la vie de chacun est la résultante d'une sorte d'action combinée, où les données «objectives», extérieures, n'ont de sens que par rapport à celui qui les vit, et en fait telle ou telle utilisation.

C'est pourquoi, semble-t-il, une limite objective (tenant par exemple aux circonstances extérieures ou plus généralement aux données qui ne sont pas choisies) n'a de sens que par rapport à un être humain, un sujet conscient et agissant, qui l'appréhende.

En ce sens, les limites objectives« deviennent» des limites subjectives si elles sont reconnues comme telles.

3.

Selon Sartre, les éléments variables sont les suivants : ·les situations historiques (époque, contexte, etc.); • la place au sein de rapports sociaux eux-mêmes variables.

Quant aux éléments invariables, ils sont explicitement définis dans le texte; en tant que traits fondamentaux de la condition humaine :. »

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