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Savoir et se souvenir

Publié le 19/02/2004

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Le questionnement du jeune garçon par Socrate est l'exemple-type de ce que Socrate appelle la «maïeutique», ou art de faire accoucher les âmes des vérités qu'elles portent en elle. Car la réminiscence, ou souvenir de la vérité, ne vient pas spontanément ou par hasard. Elle vient sous la stimulation d'un autre, celui qui vous «titille» (comme un taon sur un cheval, dit Socrate) et sait vous poser les bonnes questions. Dans le «mythe de la caverne» de la même manière, l'homme enchaîné depuis son enfance ne se libère pas tout seul, mais il faut le libérer et le traîner dehors, malgré lui. Ce que dit Platon, c'est que l'accès à la vérité - et à la connaissance la plus haute, celle de l'idée du Bien - ne peut se faire que par la médiation d'autrui. C'est une relation de désir, une érotique de la connaissance qui fait passer de l'amour des corps à l'amour des Idées, puis à l'amour de l'idée la plus haute, le Bien. Dans cette relation spécifique, autrui n'est pas une fin, puisque ce qui est visé, c'est l'idée du Bien; mais il n'est pas non plus un moyen pour moi, puisqu'il ne s'agit pas de l'utiliser pour un but qui serait simplement mon intérêt propre. Autrui est donc ici une médiation vers un dépassement de moi-même dans la connaissance du Bien. C'est ce que l'on appelle l'«amour platonique». Tout au moins peut-on admettre qu'en certains cas du moins, il nous est devenu tellement familier qu'il peut en donner l'illusion.

« SOCRATE: Chez l'homme qui ne sait pas, il y a donc des opinionsvraies au sujet des choses qu'il ignore, opinions qui portent sur leschoses que cet homme en fait ignore?MÉNON : Apparemment.SOCRATE: Et maintenant en tout cas, ce sont bien ces opinions-làqui ont été, à la manière d'un rêve, suscitées en lui; puis, s'il arrivequ'on l'interroge à plusieurs reprises sur les mêmes sujets, et deplusieurs façons, tu peux être certain qu'il finira par avoir sur cessujets-là une connaissance aussi exacte que personne.MÉNON: C'est vraisemblable.SOCRATE : En ce cas, sans que personne ne lui ait donnéd'enseignement, mais parce qu'on l'a interrogé, il en arrivera àconnaître, ayant recouvré lui-même la connaissance en la tirant deson propre fonds. Dans le Ménon de Platon, Socrate démontre que les hommes ont en euxdes connaissances sans le savoir, même si cela paraît paradoxal.

Eneffet, questionnant un jeune garçon qui n'a reçu aucune éducation enmathématiques, Socrate fait résoudre à celui-ci le problème suivant:comment construire un carré dont la surface soit le double d'un autre carré? Le jeune garçon parvient à la solution sans que Socrate lui ait rien «soufflé», seulement guidé par lesquestions de Socrate.Conclusion: les vérités mathématiques ont été «vues» par l'âme avant la naissance, et elles sont en nous.

Cene sont pas des inventions ou des opinions arbitraires, mais des vérités éternelles qu'il est possible de seremémorer si l'on est correctement aiguillé, et même aiguillonné. Le questionnement du jeune garçon par Socrate est l'exemple-type de ce que Socrate appelle la «maïeutique»,ou art de faire accoucher les âmes des vérités qu'elles portent en elle.

Car la réminiscence , ou souvenir de la vérité, ne vient pas spontanément ou par hasard.

Elle vient sous la stimulation d'un autre, celui qui vous«titille» (comme un taon sur un cheval, dit Socrate) et sait vous poser les bonnes questions.

Dans le «mythede la caverne» de la même manière, l'homme enchaîné depuis son enfance ne se libère pas tout seul, mais ilfaut le libérer et le traîner dehors, malgré lui.

Ce que dit Platon, c'est que l'accès à la vérité - et à laconnaissance la plus haute, celle de l'idée du Bien - ne peut se faire que par la médiation d'autrui.

C'est unerelation de désir, une érotique de la connaissance qui fait passer de l'amour des corps à l'amour des Idées, puisà l'amour de l'idée la plus haute, le Bien.

Dans cette relation spécifique, autrui n'est pas une fin, puisque ce quiest visé, c'est l'idée du Bien; mais il n'est pas non plus un moyen pour moi, puisqu'il ne s'agit pas de l'utiliserpour un but qui serait simplement mon intérêt propre.

Autrui est donc ici une médiation vers un dépassementde moi-même dans la connaissance du Bien.

C'est ce que l'on appelle l'«amour platonique». Tout au moins peut-on admettre qu'en certains cas du moins, il nous est devenu tellement familier qu'il peut endonner l'illusion. Conclusion .

Savoir et se souvenir ne s'opposent pas autant qu'il le semble à première vue.

Les deux termes expriment des actes de l'esprit qui tous deux impliquent une certaine organisation mentale.

Savoir implique uneconnaissance que nous pouvons tenir du dehors, mais que nous nous efforçons de réorganiser selon un ordrelogique.

Le souvenir désigne un savoir que nous tirons de notre propre fonds, mais organisé selon l'ordre du temps.. »

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