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Se libérer du travail constituerait-il un accomplissement ?

Publié le 16/04/2012

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travail

Le travail révèle la liberté. En travaillant, en affrontant la résistance des choses (intellectuelles ou matérielles), je produis donc une oeuvre qui révèle ma propre liberté, ou tout au moins, un désir de liberté. J'ai déjà pris conscience que je pouvais être libre, mais si le chemin est encore long pour être totalement libre.  Karl Marx a dit : « Ce qui distingue le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche «.

Les animaux supérieurs passent peut être la plus grande partie de leur existence à ne rien faire, mais cette inactivité ne dépend pas d'un libre choix. Ils sont soumis à la nécessité, tandis que l'homme parce qu'il a toujours travaillé, a pu conquérir cette liberté dont, de toutes les créatures vivantes, il est le seul à disposer.

C'est parce que l'homme travaille qui est libre. Contrairement à ce que pouvait penser Kant, la liberté n'est pas l'indépendance à l'égard des lois de la nature. Elle est bien plus, selon Engels, connaissance de ces lois. Grâce au travail, l'homme est parvenu à tirer le meilleur parti des principes qui gouvernent le monde naturel. C'est en quoi il a pu se séparer du règne animal.

 

travail

« productivité.

Le travail entrave donc le développement de la raison individuel; pire, non seulement on ne me demande pasde réfléchir, mais on souhaite que je ne réfléchisse pas, car cela pourrait perturber la production.

Vive le taylorisme ! Mêmele travail manuel n'a plus rien de créateur; l'automatisation m'empêche d'avoir un contact avec les objets que je fabrique :j'appuie sur des boutons, et c'est tout.

Je ne fais que surveiller la machine qui travaille ou l'ordinateur qui donne des ordres.La production de richesse est aliénante.

Ainsi que le dit Marx : « L'ouvrier n'a le sentiment d'être lui-même qu'en dehors dutravail, il se sent en dehors de soi.

Il est comme chez lui quand il ne travaille pas et, quand il travaille, il ne se sent pas commechez lui » (Manuscrit de 1844).Or, n'est pas libre celui qui est dépossédé de sa propre personne, qui ne se reconnaît pas dans l'objet qu'il fabrique.Etre libre, c'est être libre de paresser.

« Ne rien faire, écrit Rousseau dans son Essai sur l'origine des langues, est la premièreet la plus forte passion de l'homme après celle de se conserver ».

Constat dont tout le monde peut apprécier la pertinence.

Letravail nous fatigue parce qu'il contraint notre nature.

Les animaux supérieurs, qui ne travaillent pas, passent la plus grandepartie de leur existence à ne rien faire.Nous ne sommes libres que pendant nos loisirs.

Lorsque je m'attelle à mon travail le lundi, j'ai pour seul objectif le vendredi.L'homme n'est donc libre qu'à partir du moment où, son travail fini, il se livre, pour son plaisir, à des activités ludiques danslesquelles il trouve enfin l'occasion de se découvrir lui-même.

Le loisir intelligent et heureux dont nous prive le travail est laseule possibilité pour l'homme de réaliser pleinement sa liberté.

Le travail nous impose des règles que nous n'avons pas librement choisies.

Il est fatigant et il ne fait pas appel à la réflexion.

Al'opposé le temps des loisirs est un temps de liberté.

Je peux choisir de m'occuper, tout comme je peux choisir de ne rienfaire.

Seul lui peut libérer l'homme de l'esclavage du travail.

Le domaine de la liberté semble donc commencer seulement làoù cesse le travail.

Se libérer du travail constituerait donc un accomplissement puisque qu'il me permet d'échapper à cetteexploitation, à cette activité pénible qui ne me permet de me développer et de m'épanouir.

Je ne semble être libre quelorsque je ne travaille pas, c'est-à-dire lors des loisirs.Pourtant, on peut se demander si le travail n'est pas pour autant synonyme d'humanisation et de libération.

En effet, letravail me permet de transformer la nature et se transformer soi-même; il est la seule façon pour l'homme d'accéder à la plushaute liberté.

L'humanité s'affirme par le travail.

Le travail fait passé l'homme de l'animalité à l'humanité.

C'est dans le travail seul que serévèlent l'ingéniosité et les capacités humaines.

Je peux certes considérer que le travail m'est imposé, mais il me procuretout de même une maîtrise des choses : je crée, je transforme, j'agis.Le travail permet à l'homme de se réaliser.

Selon un processus historique baptisé « dialectique du maître et de l'esclave »Hegel montre que l'esclave, par son travail, acquiert, son indépendance et impose à terme sa domination sur le maître, lequelreste, quant à lui, passif devant la nature.

Lorsque le « maître » me donne ou m'impose un travail, je suis un « esclave » maisje possède dès lors un pouvoir.

L'idéal, évidemment serait de n'être dépendant de rien ni de personne, mais cela est uneliberté abstraite.

Dans le concret, et comme Hegel l'a montré, travailler n'est pas seulement être aliéné aux ordres d'un autre,c'est oeuvrer à la transformation de la nature (ou d'un objet) et de soi-même.

J'ai entre les mains un travail qui me permetd'agir; j'échappe ainsi à la domination absolue du « maître », j'acquiers un espace de liberté.

Comme le dit Sartre :« L'élément libérateur de l'opprimé, c'est le travail ».Mais pour Hegel, le travail a une autre fonction : il libère de l'angoisse de la mort.

En permettant à la conscience des'extérioriser , de se transformer en actes concrets, le travail donne à l'homme la preuve positive de son existence, face àl'idée négative de la mort.

Je travaille, donc j'existe.

Hannah Arendt reprend cette idée : pour elle, le travail est une forcecréatrice et innovatrice qui s'oppose à la loi universelle de la mortalité.Le travail peut être un accomplissement de soi.

Comme l'affirme Nietzsche, le travail peut être une fin en lui-même s'il estvéritablement créateur.

La création, qu'elle soit artistique ou d'une autre sorte, apporte un sentiment de satisfaction et deplénitude.

Elle personnalise le travail et permet ainsi à l'homme d'exprimer quelque chose de lui-même.Le travail révèle la liberté.

En travaillant, en affrontant la résistance des choses (intellectuelles ou matérielles), je produisdonc une oeuvre qui révèle ma propre liberté, ou tout au moins, un désir de liberté.

J'ai déjà pris conscience que je pouvaisêtre libre, mais si le chemin est encore long pour être totalement libre.

Karl Marx a dit : « Ce qui distingue le plus mauvaisarchitecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche ».Les animaux supérieurs passent peut être la plus grande partie de leur existence à ne rien faire, mais cette inactivité nedépend pas d'un libre choix.

Ils sont soumis à la nécessité, tandis que l'homme parce qu'il a toujours travaillé, a pu conquérircette liberté dont, de toutes les créatures vivantes, il est le seul à disposer.C'est parce que l'homme travaille qui est libre.

Contrairement à ce que pouvait penser Kant, la liberté n'est pasl'indépendance à l'égard des lois de la nature.

Elle est bien plus, selon Engels, connaissance de ces lois.

Grâce au travail,l'homme est parvenu à tirer le meilleur parti des principes qui gouvernent le monde naturel.

C'est en quoi il a pu se séparerdu règne animal.

Le travail rend l'homme maître des choses et de lui-même, il permet à ses capacités de s'exprimer.

Celui permet également àl'homme se réaliser et même de se libérer ainsi que d'agir, donc d'être libre.

Agir, c'est ne plus être soumis à la nécessité.Pour ne plus être soumis à cela, l'homme doit travailler, confronter sa volonté à la résistance que lui oppose tout ce quirévèle de la nature.

De plus, le travail est une négation de la mort, et s'il est créatif, il procure un sentiment de plénitude.. »

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