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Second traité du gouvernement civil

Publié le 28/01/2013

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Toute la démarche de Locke consiste à abolir les deux limites qu'il a d'abord posées. Quant au premier point, on ne peut pas ici parler proprement d'une obligation, d'une limite morale ou politique. Ce qui ne serait pas "approprié" par la cueillette, en plus ne serait pas approprié, mais bien plutôt gaspillé et donc perdu. Maintenant, supposons que je trouve un moyen d'éviter ce gaspillage, en convenant avec mes semblables d'un équivalent incorruptible des biens naturels corruptibles, par exemple l'or ou l'argent, alors l'accumulation pourra être sans limites puisqu'elle n'impliquera plus de gaspillage. Quant au second point, la difficulté est ici plus grande. En réalité, en m'appropriant une portion de terre par mon travail, loin d'enlever au bien commun de l'humanité, je lui ajoute : je lui ajoute tous les fruits de la terre qui doivent leur existence à mon travail. C'est le travail humain, et non pas la nature, qui donne la valeur aux choses. La nature, en son état naturel, si l'on peut dire, ce n'est pas ...

« propriété est de conserver cette valeur, de l'empêcher de périr ou d'être gaspillée.

Cette valeur est mieux conservée quand sa conservation est un prolongement du désir de conservation de l'individu.

Ainsi Locke commence par une justification strictement individualiste et morale du droit de propriété et termine par une justification "collective" et "utilitariste" : la justification terminale du droit de propriété est dans son utilité économique. Il est absurde de s'interroger sur la justice du droit de propriété, puisque l'idée même de justice présuppose la propriété.

La seule discussion concevable sur la justice ne fait qu'un avec le débat qui fixe le taux d'échange des propriétés sur le marché, débat dont l'issue est toujours "juste" puisque fondée sur le consentement des deux parties.

Hayek poursuit cette inspiration originelle du libéralisme en considérant comme dépourvue de sens la notion de "justice sociale". Jusque là l'homme avait été pour chacun l'ojet premier de son action.

Désormais ce sera la nature.    •  Premièrement, c'est le travail et non la simple occupation des sols qui représente le seul titre légitime de propriété.

de sorte que chacun n'a de droit que sur cette seule portion de terre qu'il est en mesure, lui et sa famille, de faire fructifier (cf John Locke, Second traité du gouvernement).                •  La seconde limite est le besoin.

Les fruits de la propriété doivent servir uniquement à assurer l'indépendance de chaque famille en pourvoyant aux besoins de chacun de ses membres, et en dégageant le surplus nécessaire pour se procurer les outils auprès du métallurgiste.

La raison d'être de la propriété est donc l'indépendance et non le mercantilisme ni les échanges économiques.                •  Dernière limite qui découle des deux premières, la propriété du sol n'est pas une propriété absolue ; elle n'est que la condition de l'appropriation des fruits du travail.

Laisser une terre en friche, ou simplement ne pas avoir les moyens de ne pas avoir les moyens de la travailler soi-même, c'est renoncer à ses titres.

C'est pourquoi Rousseau préconisera dans du Contrat social d'accorder aux citoyens le seul usufruit des terres, réservant la nue-propriété à la communauté tout entière. . »

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