Devoir de Philosophie

sécurité et insécurité

Publié le 29/11/2011

Extrait du document

La pluralité des définitions tournant autour du concept de sécurité donne naissance à une diversité de points de vue chez les sociologues et autres hommes de lettres. Ces définitions ne vont pas forcément dans le même sens, mais ne s’excluent pas non plus complètement. Il en ressort l’importance des attributs de cette mission régalienne de l’Etat, traduisant par là même, non seulement les enjeux liés au phénomène de la sécurité publique, bien que perçue de part diverses approches, mais aussi les enjeux rattachés à la construction de l’Etat Camerounais à travers les piliers d’ordre et de sécurité impliquant ici  création, l’instauration et la restauration de l’ordre et de l’autorité pour un milieu  plus équilibré de l’Etat.

Pour rentrer dans le vif du sujet à travers une version typique de la sécurité, appelons ici Max Weber qui met en relief le concept de Léviathan comme fondement de la société, mais aussi comme fondement de la sécurité et de la souveraineté des citoyens. Les citoyens, touchant pleinement la responsabilité politique se doivent d’être mise dans toutes les conditions leur garantissant confort et aisance. L’Etat s’approprie  alors cette obligation de sécurité en imposant aux citoyens des règles de conduites et des lois contraignantes à respecter pour leur propre épanouissement social et sécuritaire.

« comportements sociaux, notamment l'appauvrissement général et sans cesse croissant des individus, l'effroiincontrôlable, la panique générale, un sentiment grandissant de méfiance, des déferlements de haine, la tristesse,les enfants de la rue aux conditions de vie minables.

Raisons pour lesquelles l'un des indicateurs récent de laviolence de l'urbanisation qui a lieu en Afrique est le taux élevé de la criminalité qui y est plus important parrapport aux autres continents.

Dans ce rapport de l'Office des Nations Unies pour la drogue et le crime [4], le taux d'agression physique est très élevé en Afrique en 2000.

Ainsi les Africains se sentent de plus en plus en insécuritéla nuit sur un échantillon de 55%, inquiétude générale qui trouve une certaine objectivité dans les faits. Selon ISMAILA TOURE et NGUESSAM KOUAME, [5] « la criminalité violente a augmenté à Abidjan en 1989 et 1994, le taux de criminalité est passé de 4,34 faits à 5,37 pour 1000 habitants ».

Cela s'explique par la dépréciation desconditions de vie et du contexte spatial du développement de la ville.

OLAMA ALBERT [6] montre que la mutation de la composante démographique de la ville de Kano, de la période précoloniale à nos jours a favorisé lacommission de nouvelles formes de violences ethnique, religieuse, scolaire surtout contre les femmes.

Cesviolences dérivent des fictions et des tensions occasionnées par la modernisation.

Aussi à la suite d'une enquêtede victimisation, TUNCLE AGBOLA, [7] souligne que près 17,5% de ménages de Lagos ont été victimes de la violence urbaine.

A Douala, le taux de concubinage du domicile obtenu en 2003 s'élève à 16,7% (Projet Doualaplus sure). En outre, les rencontres avec les forces de police et la population ont concouru à la confirmation ou au rejet decertains délits.

En effet, l'enquête a été faite sur une base participative.

Au bout d'une semaine nous avonsorganisé une collecte de données auprès des forces de l'ordre (commissariat de Nkolbisson) de la population deNkolbisson et des Etudiants de l'Université Catholique.

D'après cette étude, les délits les plus fréquents sont :escroquerie, vol à la tire, cambriolages à domicile, les agressions physiques multiples.

Les vols commis à l'armeblanche ou à balle réelle, les violences conjugales, les braquages des véhicules et les agressions sexuellesappartiennent au groupe des délits peu fréquents.

Parmi les personnes interrogées, la majorité se sent eninsécurité, tandis que les autres ont un avis partagé.

Les femmes, elles s'estiment un peu plus en insécurité queles hommes.

Aussi selon cette majorité, le niveau d'insécurité et de criminalité s'explique par l'inefficacité desactions des forces de l'ordre et le manque de confiance d'une grande partie de la population vis-à-vis de lajustice.

Le système juridique est corrompu, compliqué pour la population, les honoraires d'avocat, et autresdémarches extrajudiciaires représentent des frais hors de portée. L'insécurité, tout comme la délinquance et la violence est une réalité complexe qui présente des effets néfastesdans le processus de développement local et du continent.

Le Pasteur RETO GMUNDER [8] dans son analyse argue que: « aussi diverses que les causes, les conséquences peuvent être également reparties en plusieurs catégories.Il y a des conséquences psychologiques qui se caractérisent par une impression d'abandon, d'impuissance etd'incompréhension pouvant mettre en péril la paix sociale, voir même le fondement démocratique d'un pays.

Il y aensuite les conséquences architecturales.

La peur du grand banditisme a fait naitre un besoin de protection quipasse souvent par l'aménagement du système de sécurité intérieure, des barres de fer en travers des portes, desverrous intérieurs, des chaînes ou des crochets internes que l'on puisse cadenasser.

Les conséquencesinstitutionnelles sont marquées par le développement massif des entreprises de sécurité.

Celles-ci ont atteint unecroissance annuelle dans les dernières années de 30 % dans les pays du Sud.

Ainsi dans beaucoup de pays, lenombre d'agents de sécurité privée a dépassé celui des policiers de l'Etat.

Les comités d'autodéfensesdeviennent également de plus en plus nombreux, principalement dans les quartiers résidentiels des grandes villes.Alors que les entreprises de sécurité constituent une réaction somme toute compréhensible face aux atteintes àla sécurité des biens et des personnes, leur efficacité reste plutôt relative.

Une telle situation inquiétante au vudes développements politiques qu'ont pu connaitre récemment des pays proches tels que le Congo Brazzaville, oùles milices privées sont devenues les actrices d'une guerre civile extrêmement sanglante. Au regard des effets néfastes engendrés par l'insécurité et la violence urbaine dans le processus dedéveloppement local, les participants pour l'Afrique préparatoire au 11ème congrès des Nations Unies pour lapromotion du crime et la justice pénale [9] ont convenu que la création ou la promotion des programmes et le projet de prévention des crimes représentent une stratégie efficace pour la lutte contre une insécuritégrandissante. Il serait plus judicieux d'apporter une définition à ce concept de sécurité publique.

Comme le définissaient M.Christian Bonnet (Ministre de l'Intérieur du Gouvernement Français): « la sécurité individuelle constitue un Droitfondamental du citoyen que lui doit la sécurité, mais il exige, en retour, le concours de tous et il a pour limite lerespect de l'ordre public » [10] .

Ainsi, il se dégage de cette définition que les actions possibles pour prévenir l'insécurité relèvent soit du pouvoir public (l'Etat), soit des particuliers, et il ne peut y avoir des interférencesentre les responsabilités publiques et privées dans le domaine de la sécurité d'après Jean Vaujour. PAUL PONDI met l'accent sur le rapport entre organes sécuritaires et citoyens.

Ainsi, il part du constat selonlequel « les organes sécuritaires ont grandi avec le corps social sans que l'on puisse fixer une date à sonapparition.

La seule certitude est qu'à l'origine, ces institutions ont répondu aux besoins d'une communauté et auxnécessités de l'autorité » [11] .

D'après cette pensée se dégage donc les « besoins d'une communauté » qui apparaissent dans les lieux où les hommes se rassemblent et où leur nombre et leurs divergences créent à la foisdes risques, des troubles et un profond désir de paix ; les « nécessités de l'autorité », par ailleurs s'expriment auniveau du pouvoir dont la police constitue le bras sécuritaire.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles