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Sens et connaissance

Publié le 22/02/2012

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Notons au passage que les objets de la connaissance légitime, ce sont pour Démocrite, les atomes et le vide : impossible, autrement dit, d'avoir à propos des atomes et du vide, une connaissance par les sens. De même, à la fin de la deuxième Méditation métaphysique, Descartes prend l'exemple d'un morceau de cire, « qui vient d'être tiré de la ruche » : il est dur, il est froid, relativement solide et si on le touche, il rend un son. Mais dès qu'on approche du feu ce même morceau de cire, tout change : sa forme se modifie, il devient liquide, s'échauffe et ne rend plus aucun son. La cire n'est donc conçue que par une « inspection de l'esprit » en conclut Descartes, qui soutient par là que les sens ne fournissent jamais que des informations fugitives, disparates. En fait, pour pouvoir généraliser, évoquer, comparer, identifier, distinguer, analyser, établir des relations, etc., il faut supposer l'exercice de fonctions de l'esprit qui diffèrent de la sensibilité, de la simple réceptivité passive des sens. On est donc amené à dire que, bien que les sens ne suffisent pas à eux seuls à fournir des connaissances élaborées et fiables, ils ont besoin d'un apport intellectuel et raisonné pour tirer d'une moindre chose une connaissance objective. Mais a-t-on alors nécessairement besoin d'un raisonnement, d'une démarche intellectuelle et réfléchie pour acquérir des connaissances ? Si l'on réduit les sens à une fonction de pure réceptivité passive, ils ne peuvent rendre compte de façon effective d'aucune de nos connaissances, si simples soient-elles. Pour fournir la moindre connaissance, les sens ont besoin de la coopération des principales autres fonctions de l'esprit, comme en a témoignée l'expérience d'Alain avec le cube.

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