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Sensation et perception

Publié le 16/01/2004

Extrait du document

perception
Chaque chose perçue parle « à tous mes sens ». C'est pourquoi je peux parler, c'est-à-dire employer des mots, pour décrire des couleurs qui sont du registre visuel. Rimbaud avait donné des couleurs aux voyelles : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu [...] » (« voyelles »). QUESTION 3 (réponse rédigée) Ma perception est-elle une somme de sensations ? Ce texte souligne comment l'être humain s'inscrit dans un monde intersubjectif : la perception est le « retour aux choses mêmes » qui se réalise dans le jaillissement d'un sens immanent aux choses. Percevoir, c'est opérer une synthèse vivante et en acte qui m'ouvre au monde et à autrui. « Chercher l'essence de la perception, c'est déclarer que la perception est non pas présumée vraie, mais définie pour nous comme accès à la vérité [...]. Il ne faut donc pas se demander si nous percevons vraiment le monde », écrit Merleau-Ponty, « il faut dire au contraire : le monde est cela que nous percevons ».
perception

« 4.

Percevoir, c'est unifier.

La perception n'est pas d'une somme de sensations Merleau-Ponty dira: « Il ne faut donc pas se demander si nous percevonsvraiment le monde […] il faut dire au contraire : le monde est cela que nouspercevons » Merleau-Ponty reprend ici une interrogation centrale au problème de laperception, celle du rapport entre la perception du monde et sa réalité.

End'autres termes, le monde est-il tel que nous le percevons ou notreperception est-elle une reconstruction, voire une déformation du monde ? Eneffet, nous pouvons nous demander ce qui nous assure que le monde est bientel que nous le percevons.

Si percevoir implique une activité de l'esprit, il sepourrait bien que notre perception comme construction modifie le monde.Face à cette question qui parcourt l'histoire de la philosophie, Merleau-Pontyva opérer un renversement : se demander si nous percevons vraiment lemonde, c'est poser l'existence d'un monde en soi, indépendant de nous etface à ce dernier un sujet qui perçoit.

Or, c'est ce postulat que Merleau-Ponty va renverser : le monde est en fait « cela que nous percevons ».

C'estdonc à partir d'une redéfinition du monde que Merleau-Ponty va penser laperception.

En faisant de la perception un jugement, on oublie une dimensionessentielle de nous-mêmes à savoir notre corps.

Notre exploration du mondese fait d'abord par notre corps qui n'est pas dans le monde comme les chosesmais qui est « au monde », qui l'habite ; l'homme n'est pas un sujet face à unobjet qu'il juge, mais il est d'emblée plongé dans le monde.

Exister, pour nous ne consiste pas à être un simple sujet pensant mais à pouvoir sortir de nous-mêmes.

Tel est le sens premier de lanotion d'existence : « être hors de soi ».

En tant que tel, nous habitons un monde dans lequel nous nous savonsfinis (nous sommes mortels).

Percevoir, c'est d'abord faire l'épreuve de notre finitude, de notre « être-au-monde ».Mais le monde ne prend sens, n'existe que parce que nous l'habitons avec notre corps.

C'est par lui que l'espaceexiste, puisqu'il est ce que mon corps me donne comme toujours déjà-là dans l'expérience du monde.

Notreperception nous donne ainsi la dimension de notre « être-au-monde ».

La dimension sensible et les sensations secoordonnent entre elles pour nous donner le monde.

C'est pourquoi c'est une erreur de se demander si nouspercevons vraiment le monde puisqu'il n'y a de monde que par la perception qui est le jaillissement d'un sensimmanent aux choses et dans lequel s'oriente le vécu.

La perception est notre savoir primordial du réel. C'est un lieu commun de dire que nous avons cinq sens et, à première vue, chacun d'eux est comme un monde sanscommunication avec les autres.

La lumière ou les couleurs qui agissent sur l'oeil n'agissent pas sur les oreilles ni surle toucher.

Et cependant on sait depuis longtemps que certains aveugles arrivent à se représenter les couleurs qu'ilsne voient pas par le moyen des sons qu'ils entendent.

Par exemple un aveugle disait que le rouge devait êtrequelque chose comme un coup de trompette.

Mais on a longtemps pensé qu'il s'agissait là de phénomènesexceptionnels.

En réalité le phénomène est général.

Dans l'intoxication par la mescaline', les sons sont régulièrementaccompagnés par des taches de couleur dont la nuance, la forme et la hauteur varient avec le timbre, l'intensité etla hauteur des sons.

Même les sujets normaux parlent de couleurs chaudes, froides, criardes ou dures, de sonsclairs, aigus, éclatants, rugueux ou moelleux, de bruits mous, de parfums pénétrants.

Cézanne disait qu'on voit levelouté, la dureté, la mollesse, et même l'odeur des objets.

Ma perception n'est donc pas une somme de donnéesvisuelles, tactiles, auditives, je perçois d'une manière indivise avec mon être total, je saisis une structure unique dela chose, une unique manière d'exister qui parle à la fois à tous mes sens.

MERLEAU-PONTY 1.

mescaline : substance provoquant des troubles hallucinatoires. QUESTIONS 1.

a.

Quelle est la conception de la perception réfutée par Merleau-Ponty dans ce texte et quelle thèse soutient-il ?b.

Quels sont ses arguments ?2.

a.

Expliquez : « chacun [des cinq sens] est comme un monde sans communication avec les autres.

»b.

En vous appuyant sur les exemples dans le texte, expliquez : « une unique manière d'exister qui parle à la fois àtous mes sens.

»3.

Ma perception est-elle une somme de sensations ? Mots clés • lieu commun : banalité, cliché.• communication : « vient du latin communicatio qui signifie « relations, commerce » et communicare, « mettre encommun ».Communiquer, c'est établir une relation avec quelqu'un ou avec quelque chose.

C'est donc échanger des signes.C'est pourquoi communication et information sont étroitement liées.• se représenter quelque chose : former dans son esprit l'image d'une réalité absente, la concevoir, l'imaginer, se lafigurer.• perception : vient du latin perceptio, « action de recueillir ».

En psychologie, c'est l'acte par lequel l'esprit. »

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