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Serions nous plus libre sans machine?

Publié le 13/04/2005

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Et la liberté ne se situe pas dans la sphère de l'intérêt.Les impératifs techniques, dit Kant, sont des impératifs hypothétiques : au service de l'intérêt. Peut-on alors lier liberté et machines ? La machine, qui a effectivement libéré l'homme de certaines tâches aliénantes, a-t-elle à ce point envahi notre vie qu'il faille s'en protéger ?On dirait que se joue un combat entre machine et liberté : choisir un monde de machines annihilerait ma liberté, définitivement. Mais, me séparer des machines me rendrait-il plus libre ? Donc, au-delà de l'efficacité se pose le problème de la moralité, des fins de toute activité humaine.La technique engage l'homme et l'action de l'homme sur la nature. Rien n'échappe à la technique, pas même l'homme. Dans le film de Stanley Kubrick, 2001, Odyssée de l'espace (1968), l'ordinateur du vaisseau spatial se met à devenir autonome et se révolte contre l'homme.

• La technique consiste en la fabrication d'outils, de machines qui remplacent les hommes dans les tâches fastidieuses (pensez à la robotisation des usines automobiles) mais elle a aussi pénétré la science (cœur artificiel, scanner, conservation d'organes, etc.). • On a coutume de parler aujourd'hui de prolifération de techniques. Les relations de l'homme à la machine sont complexes : - La machine permet à l'homme de maîtriser davantage la nature, mais en même temps elle accroîtrait les relations de domination et de servitude entre les hommes. - Peut-on alors penser que sans machines les relations de domination et de servitude entre les hommes seraient inexistantes ? - Est-ce la technique qui engendre la servitude ?

« automobiles, avions, etc.

Qu'en est-il alors de ce rapport : pas de machines, plus de liberté ? [III.

Savoir mieux utiliser les machines pour être libre] Nous venons de voir que si la machine libère, elle aliène tout autant.

Le problème n'est donc pas : plus ou moins demachines, mais : comment être libre ? Car la technique est une activité spécifiquement humaine.

Cependant, devantles dangers que font courir à l'humanité les progrès techniques, on peut se poser le problème de l'applicationperverse des résultats.Il existe des dangers réels : Est-ce la mauvaise utilisation des machines qui est en cause, ou, plus tragiquement, ladestruction de l'homme est-elle inscrite au coeur du désir de connaître ?La nouvelle idéologie que représente la civilisation machiniste a des conséquences sur la liberté humaine : il fautengager un dialogue, des discussions qui débouchent sur des conséquences politiques pour rester libre.

Il fautdésormais « faire avec » le machinisme.

Cela ne signifie pas abandonner sa liberté.Nous pouvons alors utiliser les objets, les machines, sans être asservis par eux : il suffit, comme le dit Heidegger, de« conserver nos distances à leur égard ».

Ainsi, ils ne nous accaparent pas, ils ne réduisent pas notre liberté.Vivre aujourd'hui sans machines est impensable.

Nous retournerions à un âge préhistorique.

Où est le « plus » deliberté ? Par contre, il faut rester vigilant pour que le développement, la prolifération des machines ne nous aliènentpas.Ce n'est pas l'absence de machines qui augmente ma liberté.

Ce n'est pas leur prolifération.

C'est mon implicationcitoyenne qui détermine ma liberté. Pour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et dedomination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleurla technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation.Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée,mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'enest que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'estplus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée dese livrer (La Question de la technique).Cette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasionde s'inquiéter pour l'homme, au sens où il le croirait menacé par descatastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Êtrequi s'annonce.

D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de selivrer sous une forme calculable (ainsi, le scientifique questionne tel ou telphénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part,l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifieret soumettre à ses calculs.

Le danger de la technique est l'illusion qu'ellesuscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, etdonc de ne jamais pouvoir exister authentiquement. Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le mondemoderne oblige à repenser les rapports que l'homme entretient avec elle :primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passede faire de l'homme son instrument.

Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nousinvite à réfléchir [Conclusion] Les machines, qu'elles existent ou non, ne définissent pas la valeur de l'humanité.

Le progrès matériel est irrésistible,on ne peut raisonnablement s'y opposer.

Qui voudrait retourner à l'ère du silex ?L'homme doit rester méfiant vis-à-vis du progrès technique mais vouloir « plier l'homme à la nature est la pire desaliénations », écrit F.

Dagognet.Les techniques, les machines ont plus souvent sauvé l'homme qu'elles n'ont compromis son avenir.

Il restemaintenant, comme toujours, à vouloir être libre.. »

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