Seul ce qui résiste au temps a-t-il de la valeur ?

« L'épreuv e du temps n'e st pa s un crit ère de valeur Ce n'est pas parce que certaines croyances et superstitions remontent à plusieurs siècles qu'elles ont de la valeur.

En science, ce sont les théories réformées qui l'emportent sur les certitudes.

La tradition s'op­ pose au progrès C, est le critère du temps que les tra­ ditionnalistes invoquent pour s'opposer au pro­ grès de la connaissance.

•Tourner alor s le ration a­ lisme du passé de l'esprit à l'avenir de l' esprit.

du sou­ ven ir à la tentative ( ...

), voilà des taches Indispensables à une révolution spirituelle .• Gaston Bachelard , L'E ngage men t rationaliste Or , ce t a pp el a u t e mp s n e justifi e ra tio nn e l­ lemen t rie n .

En effet, une croyance peut être absurde et être prati­ quée, au nom de la tra­ dition, depuis des siècles.

Ici, le temps est plutôt un indicateur de la sot­ tise humaine.

En scien«:c, les certitudes sont provisoires C e n' est pas parce qu'elle résiste au temps qu'une théorie scientifique a de la valeur, mais bien parce que l'expérience la cor­ robore.

Selon Karl Pop ­ p er, tant qu 'une théo­ rie n'est pas contestée par une autre , tant qu'on ne parvient pas à la mettre en défaut expé­ rimentalement, on peut, provisoirement, la consi­ dérer comme vraie.

L'hist o ire des sci en ces mont re qu e l es th éo ­ ries ont un e dur ée d e v ie limit ée dan s le t e mp s.

Penser, c'est remettre en cause B a ch e lard écrit , dans L 'Engagement ratio­ naliste, qu 'il «faut rendre à la raison humaine sa fonction de turbulence et d'agressivité».

Cela signife que la pensée ne doit pas se laisser aller à la somnolence parce que le temps lui a permis d'acquérir des habitudes.

Penser, c'est tendre vers l 'avenir.

U ne pen sé e féco nd e ne dur e pas, elle d ev ient .

Une pensée vivante, une pe n sée qui cherche, est une pensée qui se méfie des certitudes acquises au fil du temps.

La raison doit porter son soupçon sur tout ce qui est devenu simple habitude.. »