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Si les hommes sont malheureux, doivent-ils s'en prendre a eux-mêmes ou a la société ?

Publié le 27/02/2005

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.et doit en supporter les contraintes L'homme vivant en société doit obligatoirement comme l'indique la définition donnée dans l'introduction se plier à certaines contraintes, la première étant le travail. "Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude" Schopenhauer On pourrait en effet penser que la société nous ôte tout liberté. Et de nos jours, il est très difficile de décider de vivre en dehors de toute société.  C'est pourquoi beaucoup oppose une résistance plus ou moins secrète aux contraintes collectives. Ce qui témoigne du fait que l'individu réclame pour lui-même le droit d'exister et qu'il soit tenu compte de ses propres intérêts.   3. Attribuer ses malheurs à la société, c'est se déresponsabiliser Il est trop facile de dire que la société nous enlève toute possibilité d'agir. Certes elle nous impose des règles, des contraintes. Mais l'individu a encore une réalité et même s'il doit agir dans un cadre déterminé, il peut encore agir.

On peut donner plusieurs sens au mot société : d'une part au sens large, il s'agit d'un ensemble d'individus entre lesquels il existe des rapports organisés et des services réciproques( ce qui comprend les sociétés animales) et d'autre part, dans un sens plus restreint , ensemble d'individus dont les rapports sont consolidés en institutions et le plus souvent garantis par l'existence de règles, de lois et de sanctions.

La deuxième définition, applicable dans le plus souvent des cas au société humaine, met l'accent sur le fait que l'on ne peut pas faire ce que l'on veut dans une société, il existe des règles qui sous-tendent les relations entre personne.

D'autre part, individu et société sont des termes qui se définissent en fonction l'un de l'autre. L'important dans ce sujet sera d'essayer de comprendre les relations possibles entre individu et société. Dans quelles mesures la société détermine l'homme? Celui-ci a-t-il la capacité et la liberté de décider de son existence et de ses actions?

 

« Que le malheur persiste à exister semble nous renvoyer en amont à des promesses non-tenues, celle de l'avènementd'une société, par exemple, qui sur le papier assure de maximiser le bien collectif au point de ne laisser personnepour compte.

Que le malheur persiste à exister nous donne l'idée d'une ombre au tableau, d'un mystère non-résolu,d'un échec sommaire venant de l'incapacité des hommes à gérer de manière optimale le vivre-ensemble, et ce,malgré les réflexions semblant perdurer depuis la nuit des temps sur la polis , la citée.

Les hommes trainent ainsi depuis des siècles la réussite d'un modèle social avorté: il n'existe que des ébauches faites à l'encre, sans quejamais le monde puisse témoigner de l'effectivité de toutes ces pensées politiques.

Le rêve de certains penseurs,celui d'un monde de sourires humains, d'un monde où les esclaves et les opprimés appartiennent à l'histoire, d'unmonde où tous naissent libres et égaux, n'a jamais abouti à autre chose qu'à un orchestre sanglant mené par lamain d'un maître capricieux et au pouvoir arbitraire.

Les grandes histoires politiques ne se retranscrivent toujoursqu'à travers de longues colonnes de victimes qui avancent, les yeux vides, vers l'enfer que certains hommes leursont réservé.

Qu'en déduire? Que les hommes attendent trop de la régulation de la sphère sociale alors que celle-ci arévélé son incapacité à faire le bien pour tous? A la fois, s'il existe encore des hommes qui espèrent, ils espèrentbien souvent un autre monde comme si le notre s'était essoufflé et que plus rien ne pouvait en sortir; ils souhaitentl'avènement d'une nouvelle citée tout en l'appelant utopie , du grec utopos , en dehors du temps.

Nos temps sont ceux d'hommes qui n'espèrent que modérément, sans attendre de miracle, où qui savent au bout du compte qu'onne peut s'attendre de la part de la politique qu'à un moindre mal où il persistera toujours des malheureux, desopprimés, des pauvres: le mieux est l'ennemi du bien.

Or, est-ce cette promesse si souvent faite, et si souventavortée, qui est cause entière du désarroi des hommes? L'homme n'a-t-il qu'un fardeau, celui de ne jamais avoir suvivre avec ses semblables? Aristote: l'homme comme animal politiqueI. L'homme n'est ni un dieu, ni une bête.

Et c'est cette place intermédiaire entreles deux grands règnes du monde, l'un des hautes sphères éthérées d'Olympe,l'autre enfoui dans la matérialité de Gaïa, qui fait de l'homme un être à part.Tout d'abord, il est évident qu'il ne peut se suffire à lui-même, il est pour ainsidire incomplet, et ne prend tout son sens, qu'au sein de cette dimensionsociale, qu'au sein des siens précisément.

L'homme n'est pas un dieu dénuéde désir.

En lui palpite à chaque instant l'envie, s'étire la souffrance du besoinqui demande l'assouvissement.

L'homme désire donc, creuser qu'il est par lemanque à chaque instant.

Là où il ne manque rien à un dieu, il manque tant àl'homme.

Peut-être trouvons-nous entre les dieux et les hommes cetintermédiaire de l'ermite ascétique qui sait faire taire son corps de manièreoptimale au point de vivre dans un temps ralenti où le désir ne dicte plus parla nécessité de ses impulsions vers des objets convoités précisément satemporalité.

L'ataraxie, la quiétude du sage est peut-être exemple pour lesgrecs, mais bien des hommes demeurent en-deçà de cette rude exigence, decette discipline de vie.

On trouve déjà en l'homme, sous la marque du besoin,cet aller-vers la sphère sociale, vers les hommes, qui ne pourront se prendreen charge que tous réunis. L'homme désire, l'homme veut, voilà la marque d'une nécessité, celle du vivre-ensemble.

S'il ne peut cesser de désirer, il ne possède pas non plusl'omnipotence divine qui lui permettrait à lui seul de répondre par son propre pouvoir à tous ses besoins.

L'hommedésire, et pour lui seul, désire trop pourrions-nous dire.

Il nécessite l'intervention de la communauté humaine quiparcellise les tâches, organise la production et agence l'avènement d'une économie politique où trouvent enfinréponse les désirs de chacun.

L'homme n'est pas un dieu donc, mais pour autant, i l n'est pas non plus une bête:encore une preuve nous dit Aristote, de ce destin collectif de l'humain: le langage (cf.

La Politique ). En effet, l'homme parle, il dispose du logos , là où les animaux n'ont que la phonè.

Quelle différence y-a-t-il entre ces deux modes de communication? Par la phonè, l'animal ne peut qu'exprimer ce qui dépend de son espace directement égocentrique.

L'univers du « dicible » pour l'animal par le biais de la phonè , entendons de la voix, c'est ce qui appartient à son environnement immédiat.

L'animal exprime sa souffrance immédiate, un danger immédiat: il resteattaché au piquet de l'ici et du maintenant.

Jamais il ne s'émancipe au fond de cet environnement proche, faisanten sorte que son horizon se referme au plus près de lui.

A contrario , l'homme dispose du logos , du langage rationnelle qui ne l'emprisonne pas dans l'immédiateté du monde et lui ouvre les voies de l'abstraction.

Le logos peut élaborer des concepts, disserter sur le bien et le mal, le juste et l'injuste, en somme autant de valeurs importantes àl'établissement de la sphère sociale.

C'est parce que l'homme peut échanger des concepts, des valeurs abstraites,qu'il peut élaborer son destin commun.

Tout à la fois, le logos lui aussi rappelle la particularité de l'homme dans le monde, sa place unique et tout à la fois destinée à la société.

La dimension sociale de l'homme devient tellementprimordiale qu'elle explique à elle seule le sort heureux ou malheureux de l'homme.

Parce que l'homme ne prend sonsens qu'au sein de la société, seule la société peut lui permettre l'obtention d'un plein bonheur: la grande part deson malheur ne peut, par contraposée, trouver son origine que dans une inadéquation entre le destin collectif qu'ilse doit d'avoir, et l'existence concrète qu'il mène dans sa citée. Epictète: Soi avant les autres II.. »

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