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Sommes-nous maître de notre existence ?

Publié le 23/01/2004

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§  Le sujet interroge la possibilité pour l'homme de se faire le maître se son existence, c'est-à-dire  de pouvoir en rendre compte dans toutes ses parties et de pouvoir la mener, faire des choix et agir en conséquence, en toute connaissance de cause. §  Etre maître de son existence sembla alors supposer deux choses : connaître son existence, c'est-à-dire se connaître soi-même, et être entièrement libre, c'est-à-dire avoir la capacité d'agir librement, de réaliser ses choix en acte. Ces deux présuppositions sont autant de conditions de possibilité qui permettront, si elles s'avèrent vraies et possibles, de dire que l'homme est maître de son existence. §  Or, il apparaît de prime abord que l'homme ne semble pas pouvoir se connaître lui-même entièrement. En effet, si cette connaissance de soi semble première et immédiate, comment pouvons-nous être sûrs de ne pas être dupés par des phénomènes extérieurs d'une part et par nous-mêmes d'autre part. Il apparaît donc difficile d'arriver à une connaissance précise de soi-même, qui permettrait à l'homme une maîtrise de lui-même. §  Qui plus est, si la maîtrise de son existence doit passer par le critère de la liberté, il semble que cette liberté doive être définie bien précisément. En effet, pour que l'homme soi maître de son existence, il faut qu'il soit rationnellement et raisonnablement maître de ses actes. Dès lors, toute illusion de liberté qui serait liberté sans entrave, sans limitation donnée par la raison, se fait fausse liberté et, si l'on peut dire « liberté asservissante ». Il apparaît alors que des qualités intrinsèques de l'homme telles que les passions sont plus des lieu d'asservissement de l'homme à lui-même que des lieux dans lesquels l'homme est véritablement maître de son existence. §  Tout le problème sera donc de trouver une liberté de l'homme qui ne soit pas liberté débridée, se transformant nécessairement en asservissement et pas non plus une perte de liberté qui soit asservissement pur de l'homme à une tutelle supérieure et qui en ferait un esclave d'autrui, dépourvu de tout maîtrise sur son existence. §  L‘existence de l'homme est-elle ce qui lui appartient en propre, ce dernier en étant à la fois l'auteur et la maître, ou l'homme est-il trop faibles de nature pour avoir une quelconque maîtrise de lui-même étant toujours asservi soit à lui-même soit à autrui ?

« intérieure de la conscience forge notre identité, au sens où elle influe sur nos actes et sur lesintentions qui président nos actes.

Nous sommes auteurs de notre existence au sens où nous sommescapables, par l'intermédiaire de la conscience, de mettre en marche une action ou non selon que nousla jugeons par anticipation bonne ou non, et au sens où nous pouvons ressentir, une fois l'actionproduite, une satisfaction ou des remords, sentiments a postériori qui sont le signe de laresponsabilité que nous avons pris dans l'action en question.

La conscience serait donc la marque ennous du fait que nous sommes auteurs de nos actions, et cette « autorité » prendrait donc la formed'une liberté et d'une responsabilité. § Dans les Méditations métaphysiques, Descartes, ne met en lumière qu'une seule certitude, une fois la méthode du doute appliquée, l'existence du moi.

La certitude 1 ère et immédiate du sujet est le je suis, j'existe, et plus particulièrement le fameux « je pense donc je suis ».

La conscience est donc laconnaissance immédiate par le sujet de son existence.

Autrement dit, selon Descartes, la conscienceest cet opérateur intuitif qui rapporte toutes les activités du sujet à un unique moi qui en est l'auteur.

L'existence est donc ce qui est d'emblée rapporté au sujet comme ce qui en découle, le sujetétant l'auteur de son existence. § Existe donc une liberté subjective, qui est le mode immédiat par lequel la conscience se rapporte à sesactes et cette conscience, parce qu'elle passe par une liberté, semble être conscience d'un pouvoirindéterminé de vouloir.

Je serais donc l'auteur et maître de mon existence, non seulement parce queje possède une conscience, mais parce que je suis essentiellement libre et que je possède unevolonté qui fait que je me rends responsable de toutes mes actions. Mais cette liberté et cette maîtrise se soi par la conscience est-elle réellement totale ? Ne peut-on pas supposerque des choses échappent à la conscience de soi, rendant l'homme nécessairement asservi à lui-même ? II) L'hypothèse d'un inconscient comme asservissement de l'homme à sa propre existence : existence et illusion de liberté. § L'existence d'un inconscient psychique vient remettre en cause la thèse selon laquelle la conscienceserait toujours à l'œuvre dans le sujet, le rendant maître et auteur de son existence.

L'inconscient estalors le signe qu'existe quelque chose qui échappe à la maîtrise du sujet, se dernier n'étant alors plusl'auteur de son existence mais au contraire, étant soumis à des puissances qui l'assujettissent.

Freuda théorisé l'inconscient et montre que certains faits semblent attester quelque chose échappe à lamaîtrise du sujet : les lapsus par exemple, ou glissement de la langue, attestent que le sujet n'est pasentièrement maître de ce qu'il dit, ni de ce qu'il pense.

De la pensée échappe à la raison et celamarquerait une partie obscure dans l'homme.

L'homme est alors déchu de son statut apparent etpremier d'auteur de son existence puisqu'il est soumis jusque dans ses pensées à des choses surlesquelles il n'a aucune maîtrise.

L'idée d'un inconscient accorde donc l'existence à une fonctionpsychique positive et efficace susceptible de déterminer la volonté tout autant voire plus que ne lefait la conscience, semble donc ruiner l'idée même de sujet comme substance pensante, puisqueje suis susceptible d'être déterminé à penser par mon inconscient, contre lequel je ne peux rien.L'inconscient contredit alors également l'idée de liberté comme responsabilité, au sens où, ne décidantpas par un acte conscient et volontaire de dire telle ou telle phrase ou d'agir de telle ou telle façon,comment alors me rendre responsable de cette action ou de cette parole ? Le sujet, bien loin d'êtreauteur de son existence, de son identité, est bien plutôt mu par quelque chose qu'il ne choisit paset dont il ne connaît, dans la mesure où il n'en a pas conscience. § A côté de cet inconscient psychique semblent pouvoir siéger les passions de l'homme.

En effet, si ellesrévèlent une partie, quant à elle consciente de l'homme, il n'en reste pas moins que ces passions sontce qui asservissent l'homme à lui-même, le rendant esclave de lui-même et non maître de lui-même.Dès lors, en répondant à ses passions, et en se croyant de fait libre de faire ce qui lui plaît, l'home,bien loin de se maîtriser, ne fait que s'asservir à ces passions qui le dépassent en tant qu'êtreraisonnable.

Il n'est donc pas libre mais bien soumis, asservi. § L'homme ne serait donc pas libre dans ses choix et ses actes, et bien plus, il serait déterminé à lesfaire.

La liberté, qui semble être la condition de possibilité requise pour faire du sujet l'auteur de sonexistence, apparaît alors être une pure illusion que le sujet forge pour donner une explication à sonexistence, et qui reflète son ignorance.

Dès lors, nos actes, dont nous avons le sentiment qu'ils sontl'effet d'une volonté libre, semblent être le résultat d'une multitude de causes dont nous ignoronsl'existence.

Là où nous croyons être libres et donc auteurs de notre existence, nous sommes enréalité déterminés et c'est pourquoi Spinoza dit dans son Ethique (première partie) que la liberté est l'autre nom de l'ignorance dans laquelle nous nous trouvons des causes qui nous déterminent à agir.Aussi, dans la première partie, proposition 29, Spinoza écrit- il : « il n'est rien donné de contingentdans la nature, mais tout y est déterminé par la nécessité de la nature divine à exister et àproduire quelque effet d'une certaine manière ».

L'homme, loin d'être l'auteur de son existence, estpour Spinoza semblable à une pierre qui ne saurait trouver en elle-même le principe de sonmouvement.

L'homme n'agit que sous l'effet de causes extérieures qu'il ignore telles que les passions,. »

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