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Sommes-nous maîtres de nos pensées ?

Publié le 27/02/2005

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Or la pythie lui répondit qu'il n'y en avait aucun. Et cette réponse, son frère, qui est ici, l'attestera devant vous, puisque Khairéphon est mort. [...] Lorsque j'eus appris cette réponse de l'oracle, je me mis à réfléchir en moi-même : « que veut dire le dieu et quel sens recèlent ses paroles ? Car moi, j'ai conscience de n'être sage ni peu ni prou. Que veut-il donc dire, quand il affirme que je suis le plus sage ? Car il ne ment certainement pas ; cela ne lui est pas permis. » Pendant longtemps je me demandai quelle était son idée ; enfin je me décidai, quoique à grand peine, à m'en éclaircir de la façon suivante : je me rendis chez un de ceux qui passent pour être des sages, pensant que je ne pouvais mieux que là, contrôler l'oracle et lui déclarer : « cet homme-ci est plus sage que moi, et toi, tu m'as proclamé le plus sage. » J'examinai donc cet homme à fond. [.

La pensée désigne au sens large toute activité mentale d'un sujet. Pour Descartes, elle est tout ce qui est connu ou aperçu immédiatement en nous. Descartes définit les pensées comme : « toutes les opérations de la volonté, de l'entendement, de l'imagination et des sens. «

Mais d'où viennent ces choses ressenties en nous ? En sommes-nous les producteurs ou bien proviennent-elles de l'extérieur ? En avons-nous la responsabilité ?

 

« consciemment les causes mais sous l'influence de notre inconscient. Freud, Métapsychologie : « On nous conteste de tout côté le droit d'admettre un psychisme inconscient et de travaillerscientifiquement avec cette hypothèse.

Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient estnécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient.

Elle estnécessaire parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain quechez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autresactes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience.

[...] Notre expérience quotidienne la pluspersonnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine, et de résultatsde pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée.

» III – Maîtriser sa pensée dans la mesure du possible 1) Ramener sa pensée à soi-même Pour Descartes, la base de tout raisonnement est le célèbre « Je pense, donc je suis », seule certitude immédiate.

Se rendre maître de sa pensée nécessite ainsi une méthode.

Et penser est la preuve de mon existence. Descartes, Discours de la méthode, 4 ème partie : « Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chosequi fût telle qu'ils nous la font imaginer.

Et pour ce qu'il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, mêmetouchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j'étais sujet à faillir,autant qu'aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pourdémonstrations.

Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuventaussi venir quand nous dormons, sans qu'il n'y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolue de feindre quetoutes les choses qui m'étaient jamais entrées dans l'esprit, n'étaient non plus vraies que les illusions de messonges.

Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallaitnécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : je pense, donc jesuis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pascapables de l'ébranler.

» 2) Maîtriser sa pensée commence par l'humilité Platon nous rappelle qu'être sage c'est déjà savoir reconnaître qu'on ne sait pas.

En partant de cette prémisse, nous pouvons commencer à diriger notre pensée. Platon, Apologie de Socrate, 20d-22b : « Or, un jour qu'il était allé à Delphes, il osa poser à l'oracle la question que voici – je vous en prie encoreune fois, juges, n'allez pas vous récrier -, il demanda, dis-je, s'il y avait au monde un homme plus sage que moi.

Orla pythie lui répondit qu'il n'y en avait aucun.

Et cette réponse, son frère, qui est ici, l'attestera devant vous,puisque Khairéphon est mort.

[...] Lorsque j'eus appris cette réponse de l'oracle, je me mis à réfléchir en moi-même : « que veut dire le dieu et quel sens recèlent ses paroles ? Car moi, j'ai conscience de n'être sage ni peu niprou.

Que veut-il donc dire, quand il affirme que je suis le plus sage ? Car il ne ment certainement pas ; cela ne luiest pas permis.

» Pendant longtemps je me demandai quelle était son idée ; enfin je me décidai, quoique à grandpeine, à m'en éclaircir de la façon suivante : je me rendis chez un de ceux qui passent pour être des sages, pensantque je ne pouvais mieux que là, contrôler l'oracle et lui déclarer : « cet homme-ci est plus sage que moi, et toi, tum'as proclamé le plus sage.

» J'examinai donc cet homme à fond.

[...] Il me parut en effet, en causant avec lui, quecet homme semblait sage à beaucoup d'autres et surtout à lui-même, mais qu'il ne l'était point.

J'essayai alors de luimontrer qu'il n'avait pas la sagesse qu'il croyait avoir.

Par là, je me fis des ennemis de lui et de plusieurs desassistants.

Tout en m'en allant, je me disais en moi-même : « je suis plus sage que cet homme là.

IL se peutqu'aucun de nous deux ne sache rien de beau ni de bon ; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu'il ne sait rien,tandis que moi, si je ne sais pas, je ne crois pas non plus savoir.

Il me semble donc que je suis un peu plus sage quelui par le fait même que ce que je ne sais pas, je ne pense pas non plus le savoir ».

» Conclusion : Nous ne sommes pas maîtres de toutes nos pensées a priori mais il nous est possible d'apprendre à penser,et donc de nous en rendre plus maîtres.

L'homme peut trouver en lui les ressources pour se tourner vers lui-même,examiner ses pensées et apprendre à connaître leur origine.

C'est déjà, d'une certaine manière, se rendre maître dese pensées. [1] Ek-stasen : de ek-stasis, action d'être hors de soi.. »

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