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Sommes-nous responsables de nos désirs ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Si l'homme n'est pas doué du libre arbitre, il ne peut être tenu responsable de ses actes. Quel sens y aurait-il à punir ou à récompenser quelqu'un qui ne pouvait agir autrement qu'il ne l'a fait? « Qui lance une pierre ne peut plus la rattraper. Toutefois, il était en son pouvoir de la jeter ou de la laisser tomber, car cela dépendait de lui. Il en va de même pour les hommes qui pouvaient, dès le début, éviter de devenir injustes et débauchés; aussi le sont-ils volontairement; mais une fois qu'ils le sont devenus, ils ne peuvent plus ne pas l'être. « Aristote, Éthique à Nicomaque, Ive s. av. J.-C. « L'homme est condamné à être libre.

Pour définir si l'homme est responsable de ses désirs, nous allons d'abord donner la définition du désir. Selon Spinoza  « le désir est l'essence de l'homme «, «  l'appétit avec conscience de lui-même «. Plus simplement le désir est le fait de vouloir posséder quelque chose en vue d'en tirer du plaisir, cette chose peut être matérielle ou non. Le terme responsable, veut dire ici, le devoir de répondre de ses actes et de ses pensés devant sa conscience. A la suite de cette brève définition, nous pouvons nous poser les questions suivantes : peut-on pleinement nous tenir responsable de nos désirs ? Doit-on se tenir responsable de ses conséquences ? Pour répondre à cette problématique, nous allons dans un premier temps voir que nos désirs nous appartiennent, puis, nous montrerons que nul ne peux être tenu comme responsable de nos désirs, et pour finir nous expliquerons la différence entre le désir et l'acte du désir.

 

Introduction

  • I. Peut-on être moralement responsable d'un désir que l'on subit?

1.  L'idée de responsabilité a une origine morale.

2.  La passivité du désir.

3.  Le désir exprime notre nature.

  • II. Le déterminisme du désir supprime toute responsabilité.

1.  La liberté est dans le passage du désir à l'acte.

2.  Le déterminisme du désir.

3.  La notion de « désir inconscient «.

  • III. Réhabilitation de l'idée de responsabilité.

1.  Le désir n'est pas une donnée objective.

2.  L'affirmation de la liberté : Sartre.

3.  Amorce d'une conciliation de la liberté et de la nature.

Conclusion

 

« Mais s'il faut rendre nos désirs conformes à la raison, c'est parce que, montre Kant, seul le libre arbitre décide desatisfaire ou non un désir.

Le désir est donc de l'ordre du fait, nous n'en sommes pas responsables car il est lasimple expression de la nature en nous.

Mais son accomplissement est du ressort de notre responsabilité, donc de notre liberté sans laquelle elle n'a aucun sens. Connaissant cela, on peut néanmoins, avec Kant, penser (sur le mode du « comme si ») un « plan caché de lanature » par lequel l'homme est amené à instaurer le droit : tout se passe en effet « comme si » le caractèreégoïste des hommes et leurs désirs insatiables, combinés à la nécessité pour eux de vivre en société (« l'insociablesociabilité »), était là pour les forcer à progresser vers le règne du droit.

Ce qui confirme que le désir est bien un faitde nature dont nous ne sommes pas responsables, mais que nous sommes à l'inverse entièrement responsables de ce nous en faisons. pluralité de vérités, hiérarchisées ou non.

En examinant soigneusement la formule : « doit-elle », on voit qu'il s'agitici plutôt d'un questionnement sur la nature propre à la foi (la logique qui lui est inhérente) que d'une interrogation d'ordre juridique ou même moral (sur le devoir de tolérance ou d'intolérance). « L'homme est libre; sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtimentsseraient vains.

» Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, 1266-1274. Si l'homme n'est pas doué du libre arbitre, il ne peut être tenu responsable de ses actes.

Quel sens y aurait-il àpunir ou à récompenser quelqu'un qui ne pouvait agir autrement qu'il ne l'a fait? « Qui lance une pierre ne peut plus la rattraper.

Toutefois, il était en son pouvoir de la jeter ou de la laissertomber, car cela dépendait de lui.

Il en va de même pour les hommes qui pouvaient, dès le début, éviter de devenirinjustes et débauchés; aussi le sont-ils volontairement; mais une fois qu'ils le sont devenus, ils ne peuvent plus nepas l'être.

» Aristote, Éthique à Nicomaque, Ive s.

av.

J.-C. « L'homme est condamné à être libre.

Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependantlibre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait.

» Sartre, L'existentialisme est un humanisme, 1946.L'homme est « condamné à être libre », parce qu'il ne peut échapper au devoir de se réaliser lui-même, de se faireêtre ce qu'il est. « Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande.

» Sartre, «La République du silence», 1944.Cette affirmation paradoxale, comme on s'en doute, a fait couler beau coup d'encre.

Comment peut-on se déclarer «libre » quand on est asservi, torturé, déporté, humilié ? Provocation gratuite ? Non, Sartre veut dire que la libertéest toujours une conquête, et d'abord une conquête sur soi-même.

Il est facile de se dire « responsable » quand onest loin des combats ; c'est au contraire dans les « situations limites » (l'occupation allemande, par exemple), quandtoutes les libertés nous ont été ôtées, que notre liberté de choisir (ici, entre collaboration et résistance) prend toutson sens et toute sa dimension. « Si l'on a conçu les hommes "libres", c'est à seule fin qu'ils puissent être jugés et condamnés, afin qu'ils puissentdevenir coupables.

» Nietzsche, Crépuscule des idoles, 1889.. »

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