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SPINOZA: l'autorité publique et la liberté individuelle. Commentaire.

Publié le 10/08/2014

Extrait du document

spinoza

Vous dégagerez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée :

« Il est extrêmement rare que les souveraines Puissances' donnent des ordres d'une extrême absurdité, car, dans leur propre intérêt et afin de conserver leur pouvoir, il leur importe avant tout de veiller au bien général et de fonder leur gouvernement sur les critères raisonnables.

5              (...) On sait que le but et le principe de l'organisation en société consistent à soustraire les hommes au règne absurde de la convoitise et de les faire avancer — autant que possible — sur la voie de la raison, de sorte que leur vie s'écoule dans la concorde et la paix. Aussitôt donc que ce principe cesserait d'être mis en oeuvre, tout l'édifice s'écroulerait. Mais seule la

la souveraine Puissance a la charge d'en assurer le maintien, tandis que les sujets doivent exécuter les ordres reçus et ne reconnaître d'autre droit, que celui établi par les proclamations de la souveraine Puissance. Peut-être va-t-on prétendre qu'ainsi nous faisons des sujets des esclaves, car une opinion vulgairement répandue nomme esclave celui qui agit sur

15 l'ordre d'un autre, et homme libre celui qui se conduit comme il le veut. Cette manière de voir n'est pas tout à fait conforme à la vérité. En fait, l'individu entraîné par une concupiscence personnelle au point de ne plus rien voir ni faire de ce qu'exige son intérêt authentique, est soumis au pire des esclavages. Au contraire, on devra proclamer libre

20 l'individu qui choisit volontairement de guider sa vie sur la raison.«

 

1. Les détenteurs de l'autorité politique.

q    Ouvertures

LECTURES

La pensée politique de Spinoza trouve notamment son expression dans le Traité politique et le Traité théologico-politique.

Une intéressante analyse en est fournie par Étienne Balibar dans Spinoza et la politique, coll. «Philosophies«, P.U.F.

AUTRES SUJETS

 

D'assez nombreux sujets de dissertation recoupent les thématiques de ce texte :

  Pourquoi obéir aux lois? (Bordeaux, juin 1993, série B).

  La révolte peut-elle être un droit? (Paris, juin 1989, série A).

  Le pouvoir repose-t-il sur la contrainte ou le consentement? (Pondi­chéry, juin 1994, série A).

  Quelle est la fonction première de l'État? (Aix-Marseille, juin 1995, série ES).

NOTIONS CONCERNÉES

 

-              Le pouvoir.

-              Les passions.

-              L'existence.

-              La société.

-              L'État.

-              La violence.

-              Le droit.

-              La justice.

-              Le devoir.

-              La volonté.

-              La liberté.

-              La raison.

spinoza

« D Les clés du sujet BIEN LIRE LE TEXTE ..,.

Le vocabulaire de ce texte ne présente pas de grandes difficultés d'in­ terprétation.

Les seuls termes qui demandent explication, «souveraines Puissances», font l'objet d'une note.

Il n'est toutefois pas inutile de relever que ce type de note n'a pas d'autre objet que de fournir au lecteur une indication minimale sur le sens des termes: l'analyse n'est pas tenue de s'arrêter là, et derrière la tournure de «détenteurs de l'au­ torité politique», on attend que les candidats dénichent le concept de pouvoir exécutif.

Mais cette indication fournie en note est un peu réduc­ trice, car on trouve aussi dans l'idée de «souveraines Puissances» celle d'une concentration entre les mêmes mains des pouvoirs exécutif, légis­ latif et judiciaire.

Un examen attentif du texte doit aussi s'arrêter à évaluer la prépondérance, d'un point de vue statistique, de certains termes.

Ici, c'est le thème de la raison qui émerge nettement par le nombre d'oc­ currences.

La thèse de Spinoza, précisément, pourra être analysée comme une position rationaliste en philosophie politique.

Quant au plan du texte, il est remarquablement net, ce qui justifie de procéder à une analyse linéaire de chacune de ses deux parties, qui devra se prolonger par une réflexion critique .

..,.

Thème: l'autorité publique et la liberté individuelle .

..,.

Thèse: l'exercice rationnel du pouvoir fait de l'obéissance à l'autorité la vraie liberté politique .

..,.

Plan du texte : -lignes 1 à 9: seul l'exercice rationnel du pouvoir assure aux gouver­ nants la conservation du pouvoir; - lignes 9 à 20: la véritable liberté politique se trouve dans l'obéissance à l'autorité, seule attitude rationnelle.

RECHERCHER L'INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE ..,.

L'intérêt premier de ce texte est d'illustrer comment la raison peut amener à adopter une thèse apparemment paradoxale.

Le sens commun conçoit avant tout la liberté comme une possibilité de désobéissance, d'écart hors des voies que nous serions sans elle déterminés à adopter.

Comment, dans ces conditions, trouver une conciliation entre ce que souhaite le détenteur du pouvoir (la conservation de ce pouvoir) et ce que revendique celui qui y est soumis (la liberté)? À ce qui se présente. »

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