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Suffit-il que mes actes émanent de moi pour que je sois libre ?

Publié le 27/02/2005

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§  La liberté semble de prime abord se définir comme le fait de pouvoir agir à son gré, de commettre des actes quels qu’ils soient, et ce, sans être entravé. Dès lors, c’est bien par l’action que semble se définir la liberté.

§  Néanmoins, un homme incapable d’agir, suite à un accident par exemple, n’en est-il pas moins libre ? dès lors, la liberté ne serait pas liberté d’action mais liberté de conscience.

§  La liberté de conscience est le mode immédiat sur lequel la conscience se rapporte à ses actes, se faisant le signe d’un pouvoir indéterminé de vouloir. La liberté de conscience séduit alors dans la mesure où elle laisse le sujet être le maître de ses propres jugements et plus largement de ses propres actes, de sa vie. Néanmoins cette liberté se fait en même temps pouvoir d’illusion, le sujet étant livré à lui-même et la liberté immédiate qu’il expérimente pouvant se transformer en aliénation, eu égard aux passions, elles aussi souvent spontanées chez l’homme. Elle semble devoir être alors limitée.

§  Se pose alors le problème suivant : la liberté est-elle avant tout une liberté d’action, se reconnaissant de l’extérieure, ou toute liberté est-elle liberté intérieure, signe de l’autonomie d’un sujet ?

 

  • I) La liberté comme absence de contrainte et de discipline.

  • II) La liberté d’agir comme illusion de liberté.

  • III) La liberté comme liberté de conscience et autonomie.

 

« raison qui est cette discipline venant mettre fin à la tyrannie des passions.

Dès lors, le véritableesclave n'est pas celui qui obéit ou doit obéir à une discipline extérieure, mais il est celui qui n'estpas soumis à la discipline, intérieure quant à elle, de la raison.

Aussi Spinoza écrit-t-il, dans leTraité théologico-politique , chapitre XVI : « On pense que l'esclave est celui qui agit par commandement et l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir.

Cela cependant n'est pasabsolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de ne rien faire qui nous soitvraiment utile, c'est le pire esclavage, et la liberté n'est qu'à celui qui de son entier consentementvit sous la seule conduite de la raison ».

Il faut donc se plier à la discipline de la raison qui seulepeut nous délivrer de l'emprise des passions qui nos soumettent.

C'est donc dans la discipline quela liberté se manifeste véritablement. I) La liberté comme liberté de conscience et autonomie. § La liberté de conscience marque le fait pour l'homme de se faire le maître de ses propres jugements, deses propres pensées et croyances, indépendamment de toute influence extérieure venant lui imposerdes dogmes et par là un mode de vie particulier.

Etat de non contrainte, elle désigne alors le pouvoirabsolu de la volonté et la capacité de commencement absolu, c'est-à-dire le pouvoir de la volontéd'être la cause première d'un acte.

La liberté de conscience permet à l'homme de pouvoir opinerlibrement au sein de la vie sociale et de la vie en général, sans influence extérieure.

Elle se rapprochaainsi de la liberté de penser et se fait pas là la condition même de la possibilité pour l'homme des'individuer, de se rendre autonome.

Se laissant porter par sa volonté et son pouvoir indéterminé,l'homme se fait ainsi le seul responsable de ses actes, agissant comme il l'a décidé. § Dans les Méditations métaphysiques , IV, Descartes souligne ce caractère infini de la volonté qui se fait ressort de la liberté de conscience.

L'infinité de la volonté en l'homme est en outre pour Descartes lamarque de Dieu en nous : Dieu est infini, tout comme le pouvoir de notre volonté.

L'homme est donccapable de cette liberté de conscience qui fait qu'il se rend maître de ses convictions et a fortiori dees agissements, dans la mesure où cette liberté de conscience, mue par la volonté qui se fait en luiinfinie, est le signe de Dieu en l'homme, ce qu'il y a de divin en lui.

La liberté de conscience est ce quifait que l'homme, à travers l'infini pouvoir de sa volonté, se fait image de Dieu.

Mais cette liberté,pour rester telle, doit alors être contrainte, limitée. § La loi et la contrainte semblent pouvoir être alors compatibles avec la liberté, voire semblent rendrepossible la liberté de conscience si elle est définie comme obéissance à soi même, c'est-à-dire commeautonomie.

Dans les Fondements de la métaphysique des mœurs , Kant thématise cette idée d'obéissance à soi-même, et ce dans le cadre de la définition de la loi morale.

En effet, pour ne pasêtre une contrainte soumettant nécessairement l'individu, au prix de la liberté, Kant définit la loimorale comme autonomie.

L'obéissance à la loi morale est alors une obéissance à la loi que la raisonnous prescrit, c'est-à-dire à la loi que l'on s'est prescrit à soi-même.

La loi morale n'est donc riend'autre que la manifestation de notre raison.

Dès lors non seulement la loi est conforme à la liberté,dans la mesure, où je m'obéis à moi-même, mais plus encore, la loi est la manifestation même de laliberté, dans la mesure où c'est par un acte totalement libre que le choisis de me donner la loi moraleet de m'y soumettre.

Loi et liberté sont alors compatibles dans la mesure où la loi est la liberté, elleest l'acte par lequel je manifeste ma liberté, mon autonomie : je ne suis soumis à rien d'autre qu'à laloi morale, donc qu'à ma propre raison, donc qu'à moi-même. § C'est donc librement que la volonté se donne la loi morale qui va la déterminer à agir selon la vertu.Le sujet moral est donc le sujet soumis à une loi qui n'est autre que la loi de sa propre raisonpratique et qu'il s'est donné librement.

La loi morale n'est donc pas ce qui détermine de manièretoute extérieure l'existence du sujet, elle est au contraire le signe que l'homme agit librement, selonune loi qu'il s'est lui-même prescrite et qu'il est l'auteur conscient et responsable de son existence.L'homme, par sa raison, met donc une limite à sa liberté de conscience, puissance infinie en lui, afinde la conduire vers la vertu et non l'illusion.

§ Dans la mesure où la loi morale est fondée en raison, l'homme est proprement l'auteur de la loi moraleen lui : il fait le choix de l'autonomie, c'est-à-dire de se conformer à la loi morale et il est par làpleinement responsable de tous ses actes.

Par la liberté de conscience rangée grâce à la raisonpratique, l'homme est donc pleinement auteur de son existence, tous ses actes dépendants d'unchoix libre et responsable de se conformer ou non à la loi morale.

Autonomie et liberté font donc del'existence humaine une existence morale responsable, toute action et toute intention étant alorspleinement imputable au sujet. CONCLUSION.

§ La liberté semble être d'abord une liberté d'action, se donnant à voir dans des conduites touteextérieures, voire superficielles.

Néanmoins, cette liberté semble illusoire et pouvoir se transformer enson contraire, la servitude. § Dès lors la liberté est avant tout liberté de conscience, interne au sujet, connaissance du sujet de sapropre autonomie, dérivée de la raison.. »

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