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Suffit-il qu'une pensée soit cohérente pour qu'elle soit scientifique ?

Publié le 30/01/2011

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Le développement de la sophistique au Vème siècle avant J-C expose à la critique la cohérence des discours puisque celle-ci peut se révéler transmettre un parole fallacieuse. Pourtant, lorsque de nos jours nous disons « c'est logique « dans une conversation, nous accordons aux propos de notre interlocuteur une valeur de vérité. Or, la vérité est le but, l'idéal vers lequel tend la science. En effet, la science est une représentation abstraite et méthodique de la réalité concrète. Il n'y a de plus pas de science sans logique, c'est-à-dire sans cohérence, car la cohérence c'est l'accord des idées entre elles, l'accord de la pensée avec elle-même. Elle permet donc de structurer la science, d'organiser la connaissance en système. La pensée, c'est-à-dire l'activité de l'entendement qui permet à l'homme de comprendre, connaître, juger, donc de former des représentations du réel, semble avoir nécessairement besoin de la cohérence, sans quoi elle risque la contradiction.

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« Dans les premiers et seconds analytiques, Aristote définit la logique, c'est-à-dire l'analytique comme unepropédeutique à la science, autrement dit, sans la logique il n'est pas possible d'arriver à la science.

La logique estde surcroit une science, la science du raisonnement.

Le raisonnement, c'est le syllogisme, c'est-à-dire un discoursdans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d'autre en résulte nécessairement par le seul fait de cesdonnées.

Autrement dit, dans un syllogisme, il suffit des prémisses pour arriver à la conclusion.

Socrate distinguealors le syllogisme scientifique, c'est-à-dire le syllogisme où le moyen terme a la privilège de représenter l'essence,la cause (aitia) du premier terme extrême, par exemple : Dans le syllogisme « Socrate est une homme / Tous les hommes sont mortels / Donc Socrate est mortel.

» le moyenterme « homme » est l'essence du premier terme extrême : « Socrate ».

Ainsi, la vérité logique en tant qu'elle esten même temps scientifique est oussiologie, c'est-à-dire science de l'être.

Mais l'essence qui est ici la médiationdans le raisonnement scientifique est en même temps indémontrable. On peut donc dire que la pratique de la logique prépare à la recherche de la vérité objective, scientifique, et enmême temps enseigne les limites de la science : on ne peut connaître scientifiquement la cause d'une chose.

Ainsi lalogique est une propédeutique nécessaire à la scientificité. Descartes, 4ème règle des règles pour la direction de l'esprit : la mathesis universalis. C'est la science de la vérité en général, autrement dit de la vérité de toute connaissance, de toute sciencepossible.

C'est la science de la science, le science qui étudie l'ordre, le système, la structure qui organise toutescience.

En effet, c'est toujours le même ordre qui est à l'œuvre dans chaque science.

Cet ordre fait selonDescartes la simplicité de chaque science.

Les différentes sciences réitèrent en effet la même simplicité.

Et cetélément simple, c'est le principe d'identité (définit par Aristote comme A=A).

La mathesis universalis, qui met enœuvre ce principe simple et structurant de toutes les sciences, et donc la science logique, l'accord de la penséeavec elle-même.

Cette science du simple est nécessaire à la maîtrise des autres sciences.

C'est, nous ditDescartes, une « trame », c'est-à-dire la structure qui permet d'enlacer les fils de la vérité, c'est l'ensemble desrègles qui organise le tissage, c'est-à-dire la méthode qui produit le tissu, la science, à partir des fils = des idées.

Lafonction de la mathesis universalis c'est donc d'extraire de chaque science sa vérité logique.

Par conséquent, lamathesis universalis est la science originaire de la vérité de la pensée comme cohérence. Transition : On voit donc que la cohérence est nécessaire à la pensée scientifique.

La logique est à l'origine de lascience, en est la propédeutique et permet de ne pas se tromper.

Néanmoins, une pensée logique est-ellenécessairement scientifique ? Si non, quels autres critères peuvent décider du caractère scientifique d'une pensée ? II/ La vérité logique, une condition non suffisante à la vérité objective. Aristote et Hilbert : l'axiomatique. Chez Aristote, la vérité logique est une condition nécessaire mais non suffisante de la vérité objective qui est le butde la science.

Cette pensée logique a des lois, très simples qui permettent de raisonner et peuvent conduire à lavérité scientifique.

Il s'agit des axiomes au nombre de trois : principe d'identité (A=A), principe de non contradiction(A différent de -A), principe du tiers exclu (on ne peut pas avoir à la fois A et -A).

Or les axiomes sont selonAristote des principes formels, c'est-à-dire sans contenu.

Hilbert, le fondateur de l'axiomatique moderne qui, d'unecertaine manière, transforme en science ce dont Descartes avait l'intuition avec la mathesis universalis, réfute lathèse d'Aristote selon laquelle les axiomes seraient une évidence.

Ils sont certes une pure forme, mais aussi unesimple convention.

La vérité axiomatique est donc la réitération perpétuelle de la vérité logique, mais, puisque lepoint de départ en est conventionnel, la vérité sera relative au système.

Et l'histoire de la science nous en fourniten effet un exemple : Hilbert a axiomatisé la géométrie euclidienne, il y distingue 5 axiomes : l'appartenance : les points appartiennent à une droite qui appartient à un plan ; l'ordre : la régularité ;. »

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