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Est-il vrai de dire que les pratiques techniques ne jouent pas un rôle déterminant dans l'avènement de la pensée scientifique ?

Publié le 03/08/2012

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Nous vivons à une époque singulièrement marquée par l’essor des sciences et des techniques. Il est alors urgent de savoir si les pratiques techniques jouent un rôle déterminant dans l’avènement de la pensée scientifique.

Dans une première approche, on peut dire que non seulement les savoir-faire n’ont pas une fonction spécifique dans le déploiement de l’esprit scientifique, mais aussi et surtout que les technologies ne seraient que la version pratique des théories scientifiques. Mais cette version n’occulte-elle pas la liaison entre technique et science ?

Il faut entendre par « pratiques techniques « l’ensemble du savoir-faire qui invente, fabrique, utilise les outils, depuis le moindre instrument produit jusqu’aux machins perfectionnées dont nous disposons à l’heure actuelle (machines à laver, voitures, ordinateurs, portables, radiotélescopes). L’homme comme le pense Bergson (Évolution créatrice, chap. III) n’est-il pas de prime abord homo faber, homme fabricateur d’outils ? Auquel cas, il semblerait que les pratiques techniques seraient antérieures à l’esprit scientifique. Car, il est un fait qu’A. Comte rappelle avec force de conviction, est que la pensée scientifique est récente dans l’histoire de l’humanité.

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« Certes, il semble incontestable que la ligne des objets techniques remonte à des pratiques spécifiquement humaines.

La technique comme savoir-faire et non commeseule application tardive des savoirs correspond originellement à des besoins biologiques (de subsistance, de défense contre les menaces du milieu, etc.).

C'est par desimples connaissances empiriques et intuitives des mécanismes naturels que l'on a pu mener à bien des constructions utiles à l'homme. Dans une certaine mesure, on peut dire que la science est une activité i ntercalaire , c'est-à-dire qu'une certaine attente la précède et la suscite.

Elle s'insère alors à certains moments sur la non science.

Par exemple, la catoptrique de Ptolémée suppose les miroirs, la dioptrique de Descartes requiert les lentilles.

On s'aperçoitfinalement que si la science peut être datée dans le temps, la technique n'a pas d'histoire.

Elle est coextensive à l'humanité, dans la mesure où les techniques sont sous-tendues par des besoins essentiels à l'homme (besoin de manger, de se protéger, etc.). Les sciences trouvent depuis lors et souvent dans les techniques des problèmes à résoudre.

On peut convoquer à titre d'exemple le développement de la trigonométrierépondant à des questions de mesure et d'arpentage ; au XVIe siècle, la fabrication d'horloges à roue, les progrès dans la navigation conduisent les savants às'interroger sur les notions de temps, de vitesse. Mais si la science se sert des techniques ou si elle répond à des appels de la technique, elle n'en est pas moins une activité autonome.

De l'antériorité de la technique,on ne doit pas conclure à la dépendance de la science.

Il ne suffit pas qu'il existe un objet technique déterminé pour qu'automatiquement se développe la science quien fasse la théorie.

La preuve de l'autonomie du savoir scientifique est la recherche désintéressée s'exerçant pour le simple désir intellectuel du savant.

Si on considèrela période antérieure à l'électromagnétisme, on constate que les premières étapes de cette théorisation semblent avoir été indépendantes de toute influence technique,ainsi les travaux de Volta peuvent être considérées comme des recherches de science pure, la physique quantique comme une pure conception du monde.

A.

Comte età sa suite G.

Bachelard ( La Formation de l'esprit scientifique) ont bien montré que l'esprit scientifique a pour vocation d'expliquer les phénomènes naturels en tentant de lever les lois qui les régissent.

Cet esprit scientifique n'est pas spontané, il est même tardif. Bien souvent on constate que les pratiques techniques jouent un rôle déterminant dans l'avènement d la pensée scientifique, les techniques faisant appel à la sciencepour se perfectionner, et proposant donc des problèmes précis à la science.

En effet cette dernière trouve dans les techniques des instruments de détection, de mesureindispensables à la solution de problèmes.

Il n'en demeure pas moins que la pensée scientifique s'exerce aussi souvent de manière autonome.

Ce qui est bien là lamarque de son désintéressement.. »

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