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Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis ?

Publié le 16/07/2004

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Aussi, pouvons-nous dire que nous ne sommes pas les mieux placés pour nous connaître.                      « Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce que ta conscience te l'apprendrait alors. Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance, que cela ne s'y trouve pas. Tu vas même jusqu'à tenir « psychique « pour identique à « conscient «, c'est-à-dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu'il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus de choses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience. Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix. Rentre en toi-même profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.             C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi. Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir, que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison «.           FREUD, « Essais de psychanalyse appliquée «.                    Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

« • Descartes , découvrant le cogito, aboutit à une unique certitude après le doute : la seule existence de son être pensant.

Quant àl'existence des choses et à celle d'autres consciences, elle n'estpas encore avérée et fait problème.

Nous ne pourrions imaginerautrui que par le subterfuge d'un raisonnement par analogie.

Laconscience d'autrui découlerait ainsi de la conscience de soi.• Leibniz imagina aussi un monde d'esprits qu'il nomme monades etdont aucune n'aurait de "fenêtre" sur le dehors du monde. La question du solipsisme de l'apprentissage ne peut pas être pertinente dans la mesure où tout apprentissage suppose unmédium, que ce soit un livre, un disque, un objet.

Dès lors on n'estplus seul, le travail se fait donc avec l'aide d'un médiateur.

Car onne peut restreindre le terme « autres » à sa signification la plusélémentaire, c'est-à-dire un maître, ou encore un parent. « Le professeur ne doit pas apprendre des pensées [...] mais àpenser.

Il ne doit pas porter l'élève mais le guider, si l'on veut qu'à l'avenir il soit capable de marcher de lui-même.

» Kant, Propos de pédagogie . Ainsi, en élargissant le contenu du mot on observe qu'il peut tout aussi bien désigner un travail qui a étéfait par un autre.

Apprendre uniquement dans les livres, c'est faire appel au savoir de ceux qui les ontécrits et c'est donc apprendre avec l'aide des autres.

Dans tous les cas l'apprentissage suppose l'autre. Même ceux qui me sont le plus proches ne peuvent me connaître que partiellement.

Tandis que je suis avecmoi-même à tout moment de mon existence.

Je connais mes pensées et mes sentiments intimes, mes qualitéset mes défauts, j'ai en mémoire la totalité de mes actes et de ma vie.

Ce qui fait l'originalité du rapport de laconscience à elle-même, c'est l'immédiateté.

Nul intermédiaire, nulle médiation, la conscience se donneimmédiatement.

Pour Descartes, la vérité se saisit dans le présent et plus précisément dans l'instant.

En effet,c'est au moment où je prononce « je suis, j'existe » que cette proposition est vraie.

C'est dans l'instant oùelle se donne que je l'éprouve dans sa vérité.

Le présent est la seule chose qui échappe au doute.

Il sedistingue du passé qui, en tant qu'il suppose la mémoire, dépend de la fiabilité de cette dernière et de lareconstruction qu'elle implique.

Seul, le présent est ce qui peut signifier cette immédiateté.

Le présent est letemps de la vérité de la conscience. Je peux me connaîtreConnais-toi toi même disait Socrate.

La connaissance de soi est bien possible, pourvu que l'on accepte dejeter sur soi même un regard franc et sans complaisance.

Même les aspects inconscients qui nous échappentd'abord peuvent être éclairés moyennant un effort un peu soutenu de notre attention.

Pour peu que je leveuille, je peux me connaître de part en part.

Ce qui est présent dans la conscience semble directementaccessible.

Un simple regard, une simple introspection suffisent.

De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.

Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.

Bref,la conscience est transparente à elle-même.

Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait quela conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante.

En cela le rapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avec l'objet.L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.

Quand je m'engage dans la connaissance du mondeextérieur, je quitte le domaine de la certitude.Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

Autrement dit, je lisdans ma conscience à livre ouvert.

La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une véritéreconnue par elle avec évidence comme telle.. »

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