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Suis-je libre si je commande ?

Publié le 07/03/2005

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En effet, en se faisant sans cesse servir le maître n'est plus capable de vivre sans son esclave, alors que ce dernier a par son service acquis l'indépendance et donc la liberté.             Dans le 1er cas, celui qui commande à ses sujets est finalement esclave de ces derniers, puisqu'il cherche leur propre bonheur. Le véritable roi ne peut pas vouloir devenir roi de lui-même parce qu'il sait ce que va être sa tâche. Dans le second cas, le maître qui commandait et qui était libre devient esclave par le commandement lui-même. Commander ne permet donc pas d'acquérir la liberté.   III/ Je ne suis libre que si je me commande moi-même :               Commander autrui ne semble pas finalement exprimer ma liberté, et encore moins me rendre libre. En effet, en ordonnant d'agir à autrui, ce dernier n'est que l'exécutant de ma volonté et de ma raison, il est une extension de moi-même, ce qui signifie que j'en suis responsable. Commander autrui ne me permet donc pas d'être libre. Pour l'être, il faut que ce que je commande ne dépende que de moi-même, que ce soit totalement maîtrisable, et totalement à ma disposition.               ∙ Qui d'autre que moi-même peut posséder ces caractéristiques ?

Commander à une machine ou à d’autres hommes d’accomplir une tâche c’est attendre d’eux quelque chose, comment être libre si l’on est rivé à une attente ? Commander ce n’est pas être détaché de toute responsabilité, au contraire, n’est-ce pas plutôt une forme d’aliénation ? Toutefois, la liberté ne doit être conçue ni comme indifférence ni comme droit de tout faire, ne peut-on pas concevoir une liberté en deçà d’une sphère métaphysique qui ait partie liée à l’agir, au travail ?

 

« ∙ Il est possible d'utiliser le raisonnement de Platon sur le philosophe-roi.

Pour bien gouverner la Cité, pouravoir une Cité parfaite et juste, il faut que celui qui la gouverne, et donc qui commande aux sujets soit unscientifique qui connaisse parfaitement le Juste.

C'est le philosophe qui doit gouverner la Cité car lui seul connaîtl'essence du Juste.

Mais ce philosophe est représenté par Platon comme une sorte de "martyr" ; il se sacrifie pour lebonheur de la Cité, au détriment de son propre bonheur.

Autrement dit, le roi n'est pas libre car il utilise toute sonautorité, force et énergie dans le gouvernement et le bien-être de ces sujets.

La 2 ème possibilité est d'utiliser la dialectique du maître et de l'esclave de Hegel : Ici encore, l'esclavage et donc l'autorité du maître sont légitimés, et la "supériorité" du maître ne peut pas être remise en cause par le droit.(cf.

la légitimation de l'esclavage.) Le maître (libre) se fait servir par son esclave (non libre), mais ce faisant il lelibère involontairement pour devenir lui-même à son tour esclave.

En effet, en se faisant sans cesse servir le maîtren'est plus capable de vivre sans son esclave, alors que ce dernier a par son service acquis l'indépendance et donc laliberté.

Dans le 1 er cas, celui qui commande à ses sujets est finalement esclave de ces derniers, puisqu'il cherche leur propre bonheur.

Le véritable roi ne peut pas vouloir devenir roi de lui-même parce qu'il sait ce que va être satâche.

Dans le second cas, le maître qui commandait et qui était libre devient esclave par le commandement lui-même.

Commander ne permet donc pas d'acquérir la liberté.

III/ Je ne suis libre que si je me commande moi-même : Commander autrui ne semble pas finalement exprimer ma liberté, et encore moins me rendre libre.

En effet,en ordonnant d'agir à autrui, ce dernier n'est que l'exécutant de ma volonté et de ma raison, il est une extension demoi-même, ce qui signifie que j'en suis responsable.

Commander autrui ne me permet donc pas d'être libre.

Pourl'être, il faut que ce que je commande ne dépende que de moi-même, que ce soit totalement maîtrisable, ettotalement à ma disposition.

∙ Qui d'autre que moi-même peut posséder ces caractéristiques ? Comme l'explique Kant dans la Critique dela raison pure, je ne suis libre que lorsque je n'obéis qu'à moi-même, que lorsque ma volonté agit en étantdéterminée par ma propre raison (et non pas par le monde sensible, mes penchants et mes désirs).

« La liberté de lavolonté [consiste] dans une autonomie, càd ds la propriété qu'elle a d'être à elle-même sa loi.

» Fondements de lamétaphysique des mœurs.

∙ C'est en tant qu'être de raison possédant une volonté que l'homme peut être libre.

Lorsque la volonté sedétache des lois naturelles, et qu'elle se détermine elle-même, elle est liberté.

Ainsi, lorsque je me commande moi-même en faisant en sorte que mon commandement vienne de la raison, je suis libre, puisque j'agis selon la forme dela loi.

à C'est ce que l'on appelle l'autonomie de la volonté, elle se détermine elle-même par ses propres lois, qui sont des lois de la raison.

Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législationrationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer àfaire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Êtrelibre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

Lavolonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie :"L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toutepropriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes denotre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." Conclusion : La seule chose que je peux commander si je veux rester libre, c'est moi-même.

En effet, commander autruisans légitimité ne peut être que précaire, et le faire avec légitimité ne peut apporter que mon asservissement.. »

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