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Suis-je toujours l'auteur de mes actes ?

Publié le 27/02/2005

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Analyse du sujet :

 

  • Auteur : évoque l’origine et la responsabilité. L’auteur est celui qui crée ou qui réalise quelque chose, c’est aussi celui qui est responsable de ce qu’il fait ; de ce qu’il produit ou engendre.

 

  • Actes : ce que l’on fait, ce que l’on accomplit et réalise.

 

  • Toujours : absence d’exceptions.

 

  • Suis-je : cette question se centre sur le sujet.

 

 

Problématique :

 

Ce sujet soulève le problème de la responsabilité du sujet par rapport à ses actes. En effet, dire que je suis l’auteur de mes actes, c’est dire que j’en suis le seul instigateur, que je suis maître de ce que je fais et que j’obéis à mon seul commandement. De là, si je suis la seule personne à l’origine de ce que je fais, alors je dois en assumer l’entière responsabilité. Dans un premier temps, on peut donc se demander si cette responsabilité du sujet envers lui-même et envers ce qu’il engendre par son action est réelle ou non et si elle ne suppose aucune exception.

Par ailleurs, on remarque que cette question de la responsabilité entraîne celle de la liberté, car la responsabilité personnelle des actes présume la liberté. En effet, supposer que je suis toujours l’auteur de mes actes, c’est supposer que je suis libre de choisir, libre de décider d’agir comme bon me semble. Cela signifie que mon action ne m’est pas dictée de l’extérieur. Or, le sujet est-il réellement libre ou bien cette liberté peut-elle être remise en cause ?

 

 

« jamais acquise et la condition de l'homme est ambiguë et soumise à des contradictions.Tout d'abord, il faut noter la dualité du corps et de l'esprit.

L'homme croit qu'il peut agir sur ses affections maisc'est un leurre.

Spinoza nie cette liberté qui rendrait la maîtrise des affections possibles.

Pour lui, l'illusion de laliberté provient de l'ignorance des vraies causes qui la déterminent à son insu : « les hommes se croient librespour cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sontdéterminés » ( Ethique , II, 2, Scolie) Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volontéperdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autantmieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors quetel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessitéde sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Ausens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être etexister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libredécret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pasun empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et depassions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservationque pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence decauses extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notreculture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairementdéterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tousles hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, etignorants des causes qui les déterminent." Ainsi, l'homme a seulement conscience des fins de son action.

Or, c'est un préjugé finaliste car il est déterminéà agir comme toutes les choses de l'univers.

Cette thèse nous présente donc comme impuissants face à nosactes, car ignorants des véritables causes et motivations.De plus, Freud fait l'hypothèse de l'inconscient en déclarant que « le moi n'est pas maître en sa demeure ».

La conscience qui permet la possible maîtrise des affections ne constituequ'une toute petite partie de la vie psychique.

Prenons l'exemple de lasomatisation.

Le mal organique signifie, exprime un mal psychique.

Lesaffects ont été refoulés, c'est-à-dire que l'accès à la conscience leurest refusé.

Cependant il continuent d'avoir une charge psychique etémotionnelle qui provoque une souffrance psychique.

Ainsi, au début,l'inconscient c'est le refoulé.De ce fait, il y a un décalage entre les mobiles et les raisons conscientesde mon comportement.

Puisque les véritables raisons sont inconscienteset que je suis dans l'ignorance, il m'est difficile de maîtriser mes actes etje ne suis pas réellement libre d'agir comme il me plait.Cependant, la découverte de l'inconscient et de la duplicité de maconscience me prive-t-elle totalement de la possibilité de maîtriser mesactes ? 3- Tirer les leçons du déterminisme pour conquérir sa liberté : On peut avec Sartre considérer que le fait de ce cacher derrière ledéterminisme (cf.

Spinoza) est le signe de la mauvaise foi de l'homme.C'est une manière de ne pas assumer sa liberté : « Ce déterminisme,défense réflexive contre l'angoisse, ne se donne pas comme une intuitionréflexive.

Il ne peut rien contre l'évidence de la liberté, aussi se donne t-il comme croyance de refuge, commele terme idéal vers lequel nous pouvons fuir l'angoisse » ( L'Etre et le Néant ). Ainsi, penser que mon corps est soumis au déterminisme naturel et que de ce fait je ne suis pas libre serait unesolution de facilité afin de diminuer ma responsabilité face aux choix que je suis amené à faire.

Penser que jene peux agir librement, que je ne suis pas libre de choisir par exemple, me soulage de la difficulté de cettetâche.De plus, la vision déterministe n'est pas forcément une volonté de rejeter le poids de sa liberté.

C'est aussi etsurtout un moyen de mieux se connaître en cherchant les causes, les raisons.

Je prends conscience desmécanismes qui m'animent et c'est cette connaissance qui va apporter la maîtrise puis la liberté.

Je peuxchercher à me réapproprier mon corps et mon histoire.Ainsi, la liberté s'acquiert quand je connais et dépasse les déterminismes par la connaissance. Conclusion : Nous avons vu que si à première vue, je suis toujours l'auteur de mes actes en tant que sujet actif et libre, cetteliberté et cette responsabilité qui en découle (je choisis donc j'assume) peut être remise en cause si l'on considèrele rôle des divers déterminismes naturels, économiques, psychiques qui influencent mon action.

Cependant, il est. »

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