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Suis-je vraiment ce que j'ai conscience d'être ?

Publié le 31/01/2004

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conscience

L'inconscient, ce manque de la conscience, ne démontre-t-il pas qu'il ne peut y avoir aucune certitude sur ce que je suis dans ce que j'ai conscience d'être ? Que se passe-t-il quand je n'ai pas conscience d'être ? C'est le cas le plus fréquent, même si nous avons tendance à l'oublier quand nous réfléchissons sur la conscience, car précisément à ce moment nous avons conscience de nous- mêmes. Mais que suis-je quand je n'ai pas conscience de moi-même, quand toute ma conscience est liée à un objet extérieur ? Ne suis-je rien ? Ce problème mène à un autre : il nous révèle la discontinuité de la conscience. Ma conscience, y compris ma conscience réflexive, ne forme pas une chose fixe, pas même un développement continu et sans rupture. Dès lors, en quel sens prendre le présent dans " je suis ce que j'ai conscience d'être " ? S'agit- il de présent immuable ? De présent immédiat ?

Je me conçois comme généreux mais je ne donne pas d’argent aux S.D.F. pour autant. J’avais conscience d’être peureux mais j’ai défendu une personne agressée dans la rue. Mon être ne semble donc pas correspondre à la conscience que j’en ai . Cependant, j’ai conscience d’être un mammifère, d’exercer une activité X, d’être bon en calcul mental, de détester les araignées et rien n’est venu jusqu’alors démentir ces caractéristiques. Il est donc légitime de se demander si je suis ce que j’ai conscience d’être. En d’autres termes, l’idée spontanée, la représentation que j’ai de moi-même, de mon essence, de mes déterminations est-elle en accord avec cette essence, cet ensemble de déterminations que je suis vraiment ? La conscience est-elle donc connaissance authentique de soi ?

  • I) Je suis vraiment ce que j'ai conscience d'être.

a) La conscience a conscience qu'elle existe. b) Je suis celui que j'ai conscience d'être. c) J'existe en tant que sujet agissant.

  • II) Je ne suis pas toujours ce que j'ai conscience d'être.

a) La conscience de soi est trompeuse. b) Il n'y a pas de savoir absolu sur soi. c) La conscience de soi n'est pas objective.

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« Analyse du sujet · Le mot « conscience » vient du latin cum scientia qui signifie « accompagné de savoir ».

Être conscient, c'est en effet agir, sentir ou penser et savoir qu'on agit, qu'on sent et qu'on pense.

Le fait d'être conscientconstitue donc pour l'homme un événement décisif qui l'installe au monde et lui commande d'y prendreposition.

Car l'homme, dans la mesure où il est conscient, n'est plus simplement dans le monde, chose parmiles choses, vivant parmi les vivants.

Il est au contraire devant le monde et, dans ce vis-à-vis, le monde seconstitue pour lui comme monde à connaître, à comprendre, à juger ou à transformer.

Le monde est ainsi misà distance et tout l'effort de penser ou d'agir naît de cette expérience originelle de la séparation de l'hommeet du monde, instaurée par la conscience. · Mais ce n'est pas seulement du monde que l'homme se trouve ainsi exilé.

La proximité de l'homme à lui- même est tout aussi problématique.

Car, d'une part, la conscience qu'il a de lui-même à travers ses actes,sentiments ou pensées, ne lui en livre pour autant pas nécessairement l'intelligibilité.

D'autre part,l'expérience du remords, du regret ou de la souffrance en général met à jour les contradictions qui l'habitent,dont la moindre n'est pas d'avoir à admettre comme siens des actes, sentiments, ou pensées sans pourtants'y reconnaître. · Si la conscience est ce grâce à quoi je me connais, ou je crois me connaître moi-même, mais également mes idées, mes actes, mes sentiments, il se pose alors le problème de la coïncidence entre mon être etl'image que j'en ai dans ma conscience.

Il ne s'agit pas tant de savoir si je peux me connaître que de savoirsi la représentation que je me fais de moi-même par la conscience est adéquate à ma propre essence. Problématique Y a-t-il conformité entre ce que j'ai conscience d'être et ce que je suis réellement ? C'est donc la question de la connaissance de ma propre essence qui est ici en jeu.Est-ce que la conscience me permet d'accéder à une connaissance authentique de mon être ? Plan détaillé I.

Je ne suis que ce que j'ai conscience d'être : une substance pensante.

La conscience de soi est uniquement connaissance de mon essence Descartes recherche une vérité absolue, et ce qui résiste au doute hyperbolique qu'il a mené dans la premièreméditation, c'est la conscience de soi, dans laquelle m'est révélée, avec la certitude absolue que confèrel'évidence, mon existence.

« Je suis, j'existe » est la première certitude absolue que je peux atteindre.

Desorte que j'ai conscience que je suis. A partir de cette conscience de soi, je puis savoir ce que je suis.

La conscience est en fait condition d'uneconnaissance.

De la première certitude, se déduit une seconde vérité, la connaissance de ma nature.

En effet,ma nature n'est pas autre chose que pure pensée et pure intelligence, exclusive de tout élément corporel.

Laconscience que le sujet prend de lui-même, de sa nature est une aperception immédiate de ce qui est en lui,et ne se distingue donc pas de l'acte de penser.

Je suis une chose qui pense . Deuxièmement, puisqu'en effet j'ai acquis la certitude que je suis, alors que je doute encore de l'existence de mon propre corps, le malin génie agissant toujours par ailleurs, c'est qu'il n'est nullement nécessairement àmon essence, c'est-à-dire que mon essence ne tient pas dans une nature corporelle, au contraire, je ne suisqu'une chose qui pense. Il suit alors que le sujet connu dans le cogito, dans la conscience de soi, n'est pas un moi empirique, qui engage l'existence d'un corps, mais un sujet transcendantal, un sujet de raison, qui n'a pas d'autre contenuque ceci qu'il parle.

Le moi que la conscience me permet d'atteindre n'est pas un moi individuel, personnel,concret mais un moi pur. Ce que j'ai conscience d'être est ce que je suis, je m'aperçois simplement comme nature intellectuelle, c'est-à-dire comme raison ou pensée, à part tous les accidents que l'on a l'habitude de reconnaître à unsujet. Il suit que ce que je suis ne me différencie nullement de tout autre homme, mais au contraire, je découvre dans la conscience ce que j'ai de commun avec tout autre homme. Par conséquent, je suis ce que tout autre homme a conscience d'être . Si maintenant par être, on n'entend, non plus l'essence, mais tout ce qui me constitue, il faut dire que je nepuis avoir conscience de tout ce que je suis. En effet, la véracité divine me garantit que mon invincible inclination à croire que j'ai un corps n'est pas. »

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