Devoir de Philosophie

Sujet : « Peut-on reprocher aux artistes d'être inutiles ? »

Publié le 27/03/2013

Extrait du document

 

Introduction ;

L'art est une constante culturelle, présente dans toutes les sociétés humaines, et quelle que soient les époques.

(les 1ères formes d'art remonteraient à -36000 ans). Le terme « art « (du latin « ars « et donnant en grec techné )

désigne à l'origine la technique et le savoir-faire. La technique elle même constituant l'ensemble des procédés

utilisés par l'homme pour parvenir à une fin. Dès lors, la question « Peut-on reprocher à l'art d'être inutile ? « paraît

paradoxale, puisque par sa définition même, l'art aurait un but, donc une utilité pour l'homme. Cependant, une

oeuvre d'art à priori destinée à la contemplation constitue-t-elle un moyen d'atteindre une quelconque fin ? Quelle

serait la raison d'être d'une oeuvre ? Et qu'apporte l'art aux hommes ? En effet au contraire du travail et de la

technique, l'art ne nous apporte ni efficacité ni utilité propre, il ne constitue en rien un élément clef de notre survie.

Or c'est le produit final qui permet de juger de l'utilité ou de l'inutilité d'un art. Il semble ainsi que l'art soit la plus

inutile des formes culturelles. Mais est-ce parce que l'art est inutile qu'il ne nous est dispensable ? En effet le sens

de l'art ne réside-t-il pas dans son inutilité ? Nous verrons de cette façon si on peut légitimement reprocher à l'art

d'être inutile.

« Ainsi la peinture et l'art reproduiraient les erreurs de nos sens sans les corriger, et ne ferait que nous enfoncer un peu plus dans l'erreur dans laquelle nous sommes.

Ainsi l'art n'élève pas l'homme mais le dessert complètement.

En outre la société de consommation dans laquelle nous vivons en à même fait une simple marchandise luxueuse, due à son prix et sa rareté, à tel point que l’oeuvre d'art s'est transformée en un simple produit, signe extérieur de richesse, avec pour unique but de satisfaire le désir vain de possession et d'existence de leur propriétaire.

Ainsi donc, il semble que l'art ne soit pas indispensable à l'homme et qu'il puisse paraître superflu, voire inutile.

Pourtant, bien que l'art ne comporte en lui aucune fonction dont dépende l'existence humaine il n'en demeure pas moins omniprésent, comme une constante culturelle dont l'humanité ne peut se passer.

Aussi la notion d'utilité ou d'inutilité de l'art semble pour le moins subjective.

Car l'utilité n'est-elle pas relative à la fin qu'on se fixe ? Et de cette manière, si l'art à toujours existé chez les hommes, ne répond-il pas à un besoin spécifiquement humain, au delà des considérations matérielles et pragmatiques ? L'art ne satisfait pas un besoin de consommation car il ne répond pas à nos besoins vitaux, l'art nous détourne même en quelques façons de ces besoins.

De cette façon, on peut poser la question de l'utilité de l'art indépendamment de celle de son but.

Mais alors quelle utilité constitue l'art par le biais de ses productions ? Son utilité ne réside-t-elle pas dans la fait de nous faire découvrir ce qui peut nous satisfaire en dehors des considérations pratiques et matérielles ? En ce sens l'utilité de l'art serait justement de nous apprendre le désintéressement de l'utile.

De nombreux philosophes ont pris le parti selon lequel le sens de l'art serait de nous inviter à nous détourner de la seule préoccupation de l’efficacité pratique et de nous libérer de l'aliénation de la technique.

L'art nous invite à une certaine forme de désintéressement en nous rendant disponibles et en ouvrant nos esprits à ce qui est inutile à la satisfaction des besoins.

Kant disait que « le goût est la faculté de juger un objet par la satisfaction ou le déplaisir d'une façon toute désintéressée ».

En d'autres termes, la contemplation désintéressée d'une oeuvre provoque une satisfaction et un plaisir chez le spectateur.

L'art nous fait ouvrir les yeux pour nous faire apparaître des choses que nous ne voyons pas dans le monde qui nous entoure.

Selon Klee « l'art ne reproduit pas le réel mais le rend visible » ainsi, l’oeuvre d'art transformerais notre vision du monde car nous permettrai de le voir sous un nouveau jour.

Dans la même idée, Bergson dit que l'art rend visible ce que nous ne voyons pas habituellement, nos besoins et nos désirs masquant l'individualité des choses.

L'artiste nous fait ainsi accéder à la contemplation : il nous libère de la vision utilitaire et réductrice que nous avons du monde, lève ce voile opaque qui nous cantonne à ne voir que l'utile pour nous faire accéder à la beauté du monde.

L'art est la révélation d'une réalité par le biais de la représentation, de l’imitation..

En outre on pourrait croire que, l'imitation étant imparfaite, l'art nous éloigne du réel mais en réalité il nous en approche : l'imitation va nous apprendre à utiliser notre raison et permettre la déduction, l'analyse, le jugement.

Ainsi l'art nous rapproche de la raison, il est ainsi humanisant.

Pour Aristote, toute la connaissance humaine dépend des sens et commence par les sens, nous ne pourrions donc pas raisonner si nous n'étions pas ouvert sur le monde sensible.

Or c'est justement l'art, par sa pédagogie de la contemplation qui nous fais nous ouvrir sur le monde en totale disposition.

L'art est donc un moteur essentiel dans ce qui caractérise l'essence même de l'homme : le logos et la réflexion.

Mais là n'est pas la seule fonction de l'art.

Il arrive aussi que l'art constitue une consolation du malheur en embellissant la réalité; il permet aussi le repos de l'esprit en adoucissant une l'image parfois dérangeante du réel.

En effet le réel n'est pas fait que de beau, il peut-être laid et effroyable.

Mais l'art parvient tout de même en représentant ces aspects là du réel à nous enthousiasmer devant la beauté, non pas du modèle véritable, mais de l’oeuvre crée a partir de ce modèle.

L'artiste, par son talent, fais surgir le beau là ou on ne l'attend pas, là ou il n'existe pas naturellement : la mort est un phénomène naturel que seul l'artiste parvient à rendre beau, d'autres exemples célèbre sont la guerre avec « Guernica » de Picasso ou encore « La Charogne » de Charles Baudelaire, poème dans lequel l'auteur parvient à rendre beau un objet auquel nous accordons normalement une profonde répugnance (un cadavre d'animal en décomposition) , en rendant son texte particulièrement mélodieux et rythmé avec de nombreuses allitérations, assonances, vers impairs, rimes et champs lexicaux mélioratifs, conférant à l'image même que nous nous faisons du dégoût une dimension harmonieuse et agréable.

L'art à pour rôle d'éduquer les hommes, ils conduit par la mise en valeurs des passions à la prise de conscience par le spectateur du caractère néfaste de ces passions et il purifie ainsi le spectateur, qui sort de la représentation transformé, ayant pris conscience de ce qui est mauvais dans la réalité, ainsi l'art est bénéfique.

En outre l'art peut aussi être mis au service d'une idéologie ou d'une cause, il est alors engagé.

Sous cette forme, l'art prend la forme d'une véritable arme à travers les mots, la peinture, ou même la sculpture, et permet la transmission d'un message, de façon symbolique ou imagée, amenant à faire évoluer les mentalités ou dénoncer les méfaits d'une époque, et ainsi faire progresser le monde vers plus de justice et d'humanité.

Ainsi peut on souligner le rôle de langage de l'art, qui constitue un fort moyen d'expression et de communication, par delà les barrières des. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles