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Sur quoi repose l'accord des esprits ?

Publié le 20/03/2015

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On peut distinguer l'accord à propos de quelque chose (opinion ou connaissance) et l'accord en vue de quelque chose.

 

On aurait donc l'opposition de l'accord fondé et de l'accord fondateur.

 

Mais tout accord en vue de repose sur une fin, et donc sur la vérité d'un jugement portant sur le bien, particulier ou commun.

 

Il semble que l'on ne puisse envisager l'accord sans référence à une vérité.

 

L'accord est-il constitué seulement par le fait que plusieurs parlent et pensent de même, ou sont du même avis?

 

Polos aura avec lui la multitude pour assurer que commettre l'injustice vaut bien mieux que la subir, il se prévaudra donc de l'accord de tous contre le seul Socrate.

 

Mais cette unanimité des «faux témoins« (472b) est-elle bien un accord?

 

L'accord serait uniquement une homodoxia, une uniformité d'opinion.

 

Mais, en chacun, d'où procède cette opinion?

 

Il résulte d'une part de l'identité de la gourmandise et de l'ignorance en chacun des enfants, d'autre part de la flatterie et de la persuasion du cuisinier.

 

Ces analyses nous permettent de douter qu'il y ait véritable accord des esprits quand les esprits ne se sont pas accordés, quand l'accord est le simple constat extérieur d'une identité des avis ou des jugements dont chacun a été engendré à part.

 

Autrement dit, l'accord, l'homologia, implique en toute rigueur qu'autrui et moi-même nous nous rendions réciproquement raison de notre pensée pour obtenir notre aveu commun : «Moi au contraire, si je ne te produis pas toi-même comme unique témoin en accord avec ce dont je parle, j'estime n'avoir rien fait qui vaille« (Gorgias, 472b).

 

Mais en même temps l'accord des esprits entre eux est immédiatement reconnu comme l'accord de chaque esprit avec soi : «Calliclès ne s'accordera pas avec toi, Calliclès, et dans toute ta vie il y aura dissonance« (482b).

 

Comme le dit Kant, l'universalité subjective (l'accord de tous les sujets) procède de l'universalité objective (la connaissance a priori).

 

lir Sur les sciences discursives (qui ne rendent pas raison des hypothèses) et la dialectique, République, VI et VII.

 

« Dissertations 61 avec lui la multitude pour assurer que commettre l'injustice vaut bien mieux que la subir, il se prévaudra donc de l'accord de tous contre le seul Socrate.

Mais cette unanimité des« faux témoins» (472b) est-elle bien un accord? Oui, si l'accord se réduit au simple fait qu'une même opinion est partagée par tous.

L'accord serait uniquement une homodoxia, une uniformité d'opinion.

Mais, en chacun, d'où procède cette opinion ? Empruntons un autre exemple au Gorgias.

Des enfants seront d'accord pour préférer le cuisinier au médecin, et pour condamner celui-ci sur les accusations de celui-là (521e-522c).

Mais comment cet accord se produit-il ? Il résulte d'une part de l'identité de la gourmandise et de l'ignorance en chacun des enfants, d'autre part de la flatterie et de la persuasion du cuisinier.

En chacun pris à part, l'avidité et la déraison produisent un avis, et, comme ils se ressemblent tous sur ce point, cet avis se trouve être celui de tous.

Mais également, en chacun, c'est aussi la voix de tous qui parle, articulée ou non par le rhéteur.

L'avis de Pôlos ou de l'enfant est donc à la fois l'effet de sa condition singulière (ignorance et désir) et l'immense rumeur de l'opinion anonyme.

Il se trouve donc d'accord avec tous : il y a un effet d'accord, mais jamais ils ne se sont mis d'accord, l'accord n'a jamais été visé et produit comme tel.

b) Si moi-même et autrui effectuons correctement chacun de notre côté la même opération arithmétique, quand nous comparons à la fin les deux résultats, nous constaterons qu'ils sont identiques.

Mais s'agira-t-il d'un véritable accord? Nous nous bornons à constater l'identité du résultat.

Il pourra même se faire que ce soit un tiers qui les compare, et que chacun de nous d'eux croie qu'il a été le seul à effectuer l'opération.

Si l'accord entre moi et autrui n'existe que pour le tiers qui recueille et confronte nos jugements, peut-on dire que je suis en accord avec autrui, si à aucun moment de ma réflexion ou de mon calcul je ne me suis rapporté à autrui ? Ces analyses nous permettent de douter qu'il y ait véritable accord des esprits quand les esprits ne se sont pas accordés, quand l'accord est le simple constat extérieur d'une identité des avis ou des jugements dont chacun a été engendré à part.

II -Le véritable accord : homologia a) Il n'y a pas d'accord sans que les esprits n'existent l'un pour l'autre, ne se rapportent l'un à l'autre dans la recherche et l'obtention de cet accord.

Autrement dit, l'accord, l'homologia, implique en toute rigueur qu'autrui et. »

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