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Sur quoi se fonde le sentiment d'être soi même ?

Publié le 05/10/2011

Extrait du document

J'ai le sentiment de mon être, j'en fais expérience au quotidien. A chaque instant j'ai conscience d'être celui que je suis.

 

Pourtant, sur quoi repose cette évidence du moi ? Sur une substance comme le pense Descartes ? Sur un "Je pur" comme le suggère Kant ? Sur une "illusion" d'après Nietzsche ?

« 2.

Mais cela suppose une théorie de l'individuation contestable.

· Ainsi, on peut trouver dans le Théétète (151d-152d) de Platon un dialogue entre Socrate et Théétète.

Ce dernier affirme qu'« aucune chose, prise en elle-même, n'est une », car la science réside dansla sensation, donc dans l'apparence, et que celle-ci varie d'un individu à l'autre.

(référence à Protagorasselon lequel « l'homme est la mesure de toute chose, de l'existence de celles qui existent et de la nonexistence de celles qui n'existent pas »).

Ainsi, « rien n'est un, ni déterminé, ni qualifié de quelque façon quece soit » et « c'est de la translation, du mouvement et de leur mélange réciproque que se forment toutes lechoses que nous disons exister, nous servant d'une expression impropre, puisque rien n'est jamais et toutdevient toujours ».

Ce qui est ici mis en avant, c'est que le sentiment d'identité des objets ne repose sur riencar les apparences sont changeante et tout est en mouvement. · Reste alors si on ne peut pas fonder ce sentiment, à expliquer son origine.

Ainsi, Hobbes dans le De corpore XI, « De l'identité et différence » pose question du bateau de Thésée (il envisage la question de l‘identité à travers la question de l‘identité à travers les temps).

Il envisage trois principes possiblesd'individuation : la matière (par exemple la cire), la forme (par exemple une rivière) ou l'agrégat (un ensembled‘accidents).

Ce dernier principe est aberrant car dès qu'il y aura changement il y aura perte de l'identité.

Lepremier aussi car il est absurde que le meurtrier ne soit pas celui qui est condamné, ce qui est le cas si onconsidère que c'est la matière qui identifie.

En effet, la matière du meurtrier a changée depuis son meurtrejusqu'à la condamnation.

Le second conduit à affirmer l'identité de deux choses différentes, car la forme peutêtre commune à deux individus distincts (il s'oppose ici à Leibniz).

En réalité, le critère doit être d'ordrelinguistique : ce peut être un corps différent bien qu'il s'agisse d'un même homme.

Il faut tenir compte dunom par lequel on identifie l'objet.

Ce qu'il faut alors retenir, c'est que c'est le langage qui est à l'origine denotre sentiment d'identité.

C'est parce que nous utilisons des noms qui restent les mêmes que nous projetonsensuite dans la réalité des substance qui demeureraient derrière les apparences. · Transition : il faut donc dire que le sentiment d'identité ne peut pas se fonder sur la sensation qui elle ne donne que des perpétuelles modifications.

On peut néanmoins lui trouver une origine qui est d'ordrelinguistique.

Néanmoins, cela ne rend pas compte du sentiment de notre propre identité, ce qui ouvre laquestion de l'identité personnelle. 3.

Il faut donc admettre que le sentiment d'identité n'est que le sentiment de l'identité du sentiment, donc,la conscience de soi.

· Il peut remarquer avec Hume dans le Traité de la nature humaine que lorsque je « pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur uneautre...Je ne parviens jamais, à aucun moment, à me saisir moi-même sans une perception et je ne peuxjamais rien observer d'autre que la perception ».

Le moi est donc une fiction.

Donc, même le sentiment del'identité personnelle ne permet pas de trouver une unité substantielle derrière les variations. L'illusion substantialiste (la thèse de Hume) - Dans son Traité de la nature humaine (Livre 1, IVe partie, section VI), Hume cherche à expliquer lacroyance en un être nommé " moi ", c'est-à-dire la tendance de l'esprit à forger la fiction de l'identité.- De même que l'on voit un bâton brisé dans l'eau à cause de la réfraction, ainsi l'on croit sentir un principed'existence ininterrompu en soi (le moi), alors que nous avons seulement pris l'habitude d'associer desimpressions semblables, et de les associer de si nombreuses fois que nous n'avons plus conscience de passerde l'une à l'autre.

Hume va donc montrer que c'est l'accoutumance de glisser d 'une chose à une autre quiinduit le mirage ou la fiction du moi.

Il s'agit donc d'un effet de croyance : " nous n'avons aucune idée du moi" (Hume, op.cit.).- Qu'est-ce que l'esprit ou le moi ? " Rien qu'un faisceau ou une collection de perceptions différentes qui sesuccèdent les unes aux autres avec une rapidité inconcevable et qui sont dans un flux et un mouvementperpétuels " (Hume, ibid.)- Quand je regarde ce qui se passe en moi, je tombe toujours sur une perception particulière : chaleur, froid,amour, haine, plaisir, douleur.

Je ne peux me saisir moi-même sans une perception.

Nous sommes un faisceaude perceptions différentes qui se succèdent; pensées, sens, facultés changent constamment : " L'esprit estune sorte de théâtre, où des perceptions diverses font successivement leur entrée, passent, repassent,s'esquivent et se mêlent en une variété infinie de positions et de situations " (op.cit., p 344).

Il n'y a pasdans notre esprit d'identité.- La croyance en l'identité est le fruit de l'imagination et de l'esprit qui ont naturellement tendance, que cesoit pour les choses extérieures ou les perceptions intérieures, à associer les impressions toujours distinctes,à unir ce qui est séparé, à rassembler nos multiples expériences discontinues.

Principe de connexion qui sesubdivise en trois principes :1.

Le principe de ressemblance (il régit notre imagination).

Par analogie, nous imaginons que deux idéessimples, correspondant à deux impressions distinctes, sont semblables : par exemple, j'associe l'idée decheval, animal familier que j'aime, à la vertu, qualité orale que j'apprécie, et je forme l'idée de chevalvertueux.2.

Le principe de contiguïté (il régit notre perception) : j'associe deux phénomènes perçus simultanément :j'associe, par exemple, la froideur à la neige.

Comme nous avons pris l'habitude d'associer des impressions. »

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