technologies

« naturelles, et notamment des menaces pesant sur le corps. Les sociétés techniquement avanc ées   ont l'esp érance de vie la plus forte et la mortalit é infantile la plus faible. De plus les instruments   techniques m édicaux sont en constante am élioration et la production d'objets et d'aliments   n écessaires  à l'homme est largement ma îtris ée. Aussi, dans les ann ées 30, des publicit és comme   «   moulinex lib ère la femme   » montre l'efficacit é des objets robotis és, le temps gagn é, par la   robotisation des t âches m énag ères. C'est pour cela que dans l'entre­deux­guerres, la taylorisme fut   amen é comme un moyen d'acc éder  à d'autre loisirs, pour se cultiver, d évelopper son intelligence.

  Dans le m ême principe, l'invention de la machine  à laver  évite les heures pass ées jadis au lavoir.  Pour r ésumer, on gagne sur le temps de travail contraint et p énible, au profit de la civilisation du loisir,   c'est­ à­dire d'activit és voulues pour leur agr ément. Les hommes font davantage ce qu'ils veulent que   ce qu'ils ne peuvent  éviter. La libert é s'accompagne de plaisir. Aujourd'hui, le crit ère de   d éveloppement ou de progr ès en technique consiste  à effectuer le plus d'op érations possible, avec   de moins en moins de moyens et d'efforts. C'est pour cela que les ordinateurs aujourd'hui sont   portables, l égers et peuvent contenir bien plus de m émoire ou de fonctions que ceux de la   g énération pr écédente.  Mais internet, c'est aussi le lieu o ù l'on peut  être suivi  électroniquement, par exemple, dans ce cas   cela n'am ène­t­il pas de nouvelles formes de contraintes ? II. La puissance de la technique Les cam éras de surveillance, la localisation des t éléphones portables, la piraterie informatique sont   aussi des nouveaut és de la technique. Cela devient une v éritable menace car ces formes d'intrusion   dans la vie priv ée, dans nos faits et gestes quotidiens, constituent une forme r éelle de pouvoir   aujourd'hui. En effet, se sachant surveill és, les individus se comportent d'une fa çon telle que leurs   gestes, leurs attitudes sont respectueux d'une certaine norme. Sans s'attacher seulement  à la   surveillance, une forme  évidente d'atteinte  à la libert é vient des objets techniques par eux­m êmes :   ils nous donnent des pouvoirs par leur fonction, mais ils rel èvent d'un m écanisme complexe, nous   é chappant totalement. Un automobiliste en panne ne peut plus effectuer la r éparation, sans avoir   recourt  à un garagiste et m ême le garagiste parfois n'y arrive pas. On est donc d épendants des   hommes qui ont construis et connaissent ces objets techniques. L a technique, et ses progr ès nous   ont permis d’ être plus libres, c’est­ à­dire moins esclaves du travail et des t âches peu nobles que l’on   doit accomplir. Or ce que la technique nous a donn é comme temps libres, comme fatigue corporelle   en moins, elle nous a rendu ali éné à elle, elle nous a rendu totalement d épendant. Nous sommes   donc devenus comme incapable de vivre sans technique, d’agir et de penser par nous­m êmes. De   plus, le progr ès est un processus que l'on ne peut pas arr êter. Ainsi sur ce point de vue on peut voir   que le d éveloppement des techniques d épasse vite l'Homme car il est oblig é de le suivre pour garder   ce qu'il a construit et continuera de construire. Pour autant, chaque objet technique a un utilisateur donn é. Ne garde­t­il pas sa libert é d'en user   comme il l'entend ? La menace est ambigu ë car elle proc ède du d ésir de libert é, c'est­ à­dire de la   volont é de sortir de sa condition naturelle. L'objet technique est artificiel et donne un pouvoir.  Avec   un objet technique, il n'y a pas que le r ésultat qui compte, il y a aussi le plaisir de faire quelque   chose. Le d éveloppement technique repr ésente une menace pour la libert é, non pas parce que tout nous  . »