Tendances et inclinations spécifiquement humaines
Publié le 12/05/2012
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a) La pudeur considérée comme tendance spéciale. Les psychologues qui ne voient dans la pudeur qu'une tendance acquise n'y découvrent qu'un cas de synthèse mentale, dont le jeu se combine avec celui de l'instinct sexuel. C'est le point de vue de SERGI (Les émotions, Paris, 1901) et de W. JAMES ( Psychology, II, p. 435).- Pour A. JoussAIN (Les passions humaines, Paris, 1928, p. 154), la pudeur serait une forme superficielle de l'instinct de défense (combinaison lui-même des instincts de fuite et de répulsion), par lequel la femme « craindrait d'éveiller des désirs dont la réalisation amènerait avec elle douleurs et dangers «. Ces théories sont arbitraires. On ne voit pas que la pudeur ajoute ou retranche quoi que ce soit à l'instinct sexuel. Elle ne compose pas une activité spéciale...
Il existe certainement chez l'homme un instinct grégaire, distinct et indépendant de toute tradition, habitude ou expérience individuelle. Il se manifeste parfois sous une forme plutôt morbide chez des individus qui vivent solitaires dans les grandes villes et qui ne pourraient supporter l'isolement absolu. Mais, normalement, cet instinct élémentaire est recouvert par les formes de plus en plus complexes de la vie sociale, qu'on fait dériver communément de trois tendances considérées 11omme instinctives, à savoir la sympathie, l'imitation et le jeu...
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LES INCLINATIONS
damentales, sensibles et rationnelles.
Ces tendances et inclina
tions fournissent par le fait même le tableau des manifes
tatio,ns possibles de l'appétit intellectuel, qui sont, comme
telles, e.ssentiellement distinctes des tendances de
l'appétit
sensible, sans laisser toutefois d'être fréquemment en rela
tion avec elles.
§
1.
L'INSTINCT SEXUEL CHEZ L1HOMME,
L'instinct sexuel, dans l'esp,èce humaine, comporte un
aspect particulier, qu'il convient de souligner, en raison de son
importance, à savoir : le sentiment de pudeur.
1.
La pudeur instinctive.
- On peut définir la pudeur, avec
H.
ELLIS, comme «un dynamisme sensible d'appréhension quasi
instinctive, en relation directe
avec les processus sexuels ».
Encore
qu'on puisse lui trouver quelques analogies chez.les animaux,
dans le comportement des femelles,
la pudeur paraît être un
phénomène spécifiquement humain et posséder les caractères
d'un instinct.
a)
Son universalité.
La pudeur a l'universalité propre aux
instincts.
On la trouve dans tous les pays, toutes les races, tous
les climats, toutes les civilisations et dans l'un et l'autre sexes,
sans aucune exception.
Havellock
ELLIS (La pudeur, Paris,
1909, p.
15
et 124) affirme, en ce qui topche aux non-civilisés,
qu'ils
ont un sens très développé de la pudeur et même que
« la pudeur est.
plus invincible chez les sauvages que chez les
civilisés
>>.
On a objecté ce qu'on appelle l'impudeur des enfants.
Mais l'ob jection ne porte pas.
La pudeur est évidemment liée à l'instinct
sexuel et ne se développe qu'avec cet instinct.
-En ce qui concerne
les débauchés, les anormaux et les prostituées, on ne peut parler
d'absence complète de pudeur, mais plutôt d'une pudeur ou dimi-
nuée ou inhibée par des te11dances adverses.
·
b} Innéité.
La pudeur est in;née.
Sans doute, certaines de ses
expressions sont acquises
et dépendent des usages, de la tra
dition, de l'expérience.
Mais le fond est inné.
• Il faut distinguer,
écrit D
UGAS (La pudeur, • Revue philosophique », 1903, t.
1,
p.
468), alors même qu'on ne pourrait les démèler en fait, un
fond inné de pudeur, élémentaire et simple, et un apport consi
dérable d'idées et de sentiments factices représentant l'exploi
tation ou la mis~ en valeur du fonds primitif », si bien que le
même psychologue ajoute que
la pudeur • contient le plus
impérieux des instincts,_ [ ...
)le plus fort des sentiments ».
/.
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