Tête bien faite, tête bien pleine ?
Publié le 12/03/2004
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Introduction. - On connaît la boutade de Clemenceau opposant deux grands
hommes politiques avec lesquels il avait collaboré : « Poincaré sait tout, mais
il ne comprend rien ; Briand, lui, ne sait rien, mais il comprend tout. » Cela
revenait à dire que le premier avait la tête bien pleine ; le second, la tête
bien faite. En effet, une tête bien pleine est remplie de savoir, tandis qu'une
tête bien faite se distingue par l'intelligence qui lui permet de s'adapter
facilement aux circonstances et de s'assimiler rapidement ce qu'elle ignore.
Ces intelligences faciles brillent surtout dans les relations mondaines. Aussi
était-il naturel, aux époques où l'éducation avait pour but principal de
préparer à la vie de société, d'admettre qu'elle devait viser principalement à
obtenir des têtes bien faites. Mais les conditions sont changées ; la vie de
salon ne subsiste plus qu'à l'état d'organe témoin d'une civilisation passée.
Dans le siècle où nous vivons, il faut produire, et les problèmes que pose la
production, surtout la production industrielle, supposent, de la part du
technicien, des connaissances auxquelles ne saurait suppléer l'esprit
d'à-propos, qui permet de se faire admirer dans un cercle de belles dames.
On peut donc se demander si la formule de Montaigne : « J'aime mieux une tête
bien faite qu'une tête bien pleine » peut s'appliquer au technicien
d'aujourd'hui.
A cette question, nous croyons pouvoir répondre immédiatement par l'affirmative
: pour un technicien, il vaut mieux avoir la tête bien faite que bien pleine.
Liens utiles
- Montaigne dit : « J'aime mieux une tête bien faite qu'une tête bien pleine. » Cette phrase s'adressait à la formation désintéressée d'un public qui ne visait qu'à la culture générale. Vous paraît-elle aussi convenir à l'instruction d'un technicien ?
- Une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine. Montaigne
- Rabelais fait donner par Gargantua à Pantagruel une éducation encyclopédique : « J'y veux un abîme de science », tandis que Montaigne préfère « une tête bien faite à une tête bien pleine » Vous apprécierez brièvement ces deux systèmes opposés et vous direz ensuite quel vous paraît être l'idéal d'une bonne éducation. ?
- Rabelais fait donner par Gargantua à Pantagruel une éducation encyclopédique : « J'y veux un abîme de science » tandis que Montaigne préfère: « une tête bien faite à une tête bien pleine ». Vous apprécierez brièvement ces deux systèmes opposés et vous direz ensuite quel vous paraît être l'idéal d'une bonne éducation.
- Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine, a dit Montaigne. - Que veut-il exprimer par là ?