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Tocqueville: l'opulence fait préférer la sécurité à la liberté

Publié le 27/02/2008

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tocqueville
Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d'ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant d'apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et au moindre bruit des passions publiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s'éveillent et s'inquiètent ; pendant longtemps la peur de l'anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre. Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c'est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s'ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu'elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l'ordre est déjà esclave au fond du coeur; elle est esclave de son bien-être, et l'homme qui doit l'enchaîner peut paraître. Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.1e partie du texte -> Tocqueville note que l'opulence fait préférer la sécurité à la liberté (« Les hommes... procurer») et assimile celle-ci à l'anarchie («et au moindre... désordre.»). 2e partie du texte -> il admet que la sécurité est un bien («Je conviendrai... bien»), mais rappelle que la préférer à la liberté conduit à la tyrannie («mais je ne veux... suffise. »). 3e partie du texte -> il conclut que les peuples qui se préoccupent uniquement de leur bien-être et de leur sécurité sont mûrs pour la tyrannie («Une nation... peut paraître. »).

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