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Tout ce qui est vrai doit-il être prouvé?

Publié le 16/02/2005

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Le savant travaille en équipe, c'est un citoyen de la « cité scientifique », cité qui exige tout à la fois des travailleurs de plus en plus spécialisés, et en même temps la solidarité de tous ces spécialistes qui forment ce que Bachelard nomme magnifiquement « l'union des travailleurs de la preuve ». Mais la dimension sociale de la science ne nous livre pas la clef du travail scientifique lui même. « La vérité scientifique est une prédiction, mieux une prédication ». Voilà une très belle formule, caractéristique du style dense et brillant de Bachelard. La science est prédiction car le moteur de la découverte c'est l'hypothèse, définie par Claude Bernard comme « explication anticipée et rationnelle des phénomènes », Le savant ne répond pas directement et définitivement à la question « pourquoi » par une proposition affirmative, Mais il procède par le détour d'une nouvelle question. Il demande, selon Bachelard : « Pourquoi pas ? » C'est le savant qui va au devant de la nature, qui risque une explication audacieuse, qui propose une hypothèse imprévue et qui demande à la nature : « Pourquoi pas? » La science est prédication car elle annonce la bonne nouvelle d'une explication rationnelle des phénomènes; elle invite par là disait André Lalande à l' " assimilation des esprits entre eux », tout ce qui est rationnel étant universel, susceptible d'être librement accepté par tous les esprits. La science, disait le rationaliste Albert Bayet, est ci principe d'union » : Ma preuve une fois comprise par toi devient ta preuve. La preuve marque à la fois « la règle d'or de l'intelligence et la forme la plus haute de l'altruisme » puisqu'elle implique « le désir de s'accorder avec autrui sur les choses essentielles et le désir que cet accord ne soit pas un accord de surprise mais bien l'expression solide d'une communion réelle.

« dynamique.

Elle « instruit la raison » car la raison ne s'apparaît à elle même telle qu'elle est et telle qu'elle devient,que dans son activité réelle, actuelle, qui est l'activité scientifique.

Le problème est alors de savoir quellephilosophie de la connaissance la science peut suggérer.

A l'époque où écrit Bachelard les avis divergent.

ÉmileMeyerson pense que la science accrédite avant tout un réalisme : « Les concepts créés par la science tels l'atome,la masse ou l'énergie...

sont...

des choses...

participant au caractère de la chose en soi.

» Pour Brunschvicg, lascience qui substitue à l'épaisseur énigmatique du monde un réseau translucide de relations mathématiques,justifierait plutôt l'idéalisme.

Ne transforme t elle pas la matière en idées, en formules algébriques transparentes pourl'esprit? Pour Bergson et ses disciples, comme Édouard Le Roy, la science représente un ensemble de conventionscommodes mais artificielles qui permettent plutôt de manipuler le monde que de le comprendre.

Merleau-Ponty, plusproche de Bergson qu'il ne pense, écrit dans cet esprit que « la science manipule les choses et renonce à les habiter», C'est là une interprétation nominaliste de la science.

La philosophie de Bachelard n'est pas une réflexion àposteriori sur la science déjà faite.

Elle veut tirer des enseignements du travail lui même, de la science en train dese faire.

C'est pourquoi elle apparaît plus complexe et plus nuancée.

Elle ne saurait être unilatérale et retientquelque chose tout à la fois du réalisme, de l'idéalisme, du nominalisme.qu'est vraiment une combustion.

Il ne nous parle que de nous-mêmes, sollicite nos rêveries, réveille et nourrit nosdésirs inconscients.

Il tourne le dos à la connaissance objective.

L'édification de la science exigera que nous «psychanalysions » cette connaissance immédiate qui n'est que notre représentation.

Pour parvenir au savoirscientifique il sera indispensable d'éliminer de la connaissance les projections psychologiques spontanées etinconscientes, d'opérer une psychanalyse de la connaissance.

Devant le monde des choses nous devons « arrêtertoutes les expansions, nous devons brimer notre personne ».

Le monde qui est notre représentation c'est le mondesubjectif du poète, aux antipodes du monde objectif du savant : « Les axes de la poésie et de la science sontinverses ».

Bachelard dans ses ouvrages poétiques Psychanalyse du feu, L'eau et les rêves, etc., explore ce mondesubjectif.

Dans ses ouvrages d'épistémologie, il lui tourne 12 dos.

L'expression : « le monde est notre représentation» qui définit le subjectivisme involontaire de la connaissance immédiate est empruntée, semble t il, au titre ducélèbre ouvrage de Schopenhauer Le monde comme volonté et comme représentation.« ...

Si nous étions livrés tout entiers à la société c'est du côté du général, de l'utile...

que nous chercherions laconnaissance ; le monde serait notre convention...

».Pour Bergson l'intelligence scientifique est celle de l'homo faber et de l'homo politicus.

Elle découpe le monde en vuede l'utilité collective.

Elle est un ensemble de conventions qui réussissent.

Bachelard ne nie pas, loin de là cetaspect social de la recherche scientifique.

Le savant travaille en équipe, c'est un citoyen de la « cité scientifique »,cité qui exige tout à la fois des travailleurs de plus en plus spécialisés, et en même temps la solidarité de tous cesspécialistes qui forment ce que Bachelard nomme magnifiquement « l'union des travailleurs de la preuve ».

Mais ladimension sociale de la science ne nous livre pas la clef du travail scientifique lui même. « La vérité scientifique est une prédiction, mieux une prédication ».

Voilà une très belle formule, caractéristique dustyle dense et brillant de Bachelard.

La science est prédiction car le moteur de la découverte c'est l'hypothèse,définie par Claude Bernard comme « explication anticipée et rationnelle des phénomènes », Le savant ne répond pasdirectement et définitivement à la question « pourquoi » par une proposition affirmative, Mais il procède par ledétour d'une nouvelle question.

Il demande, selon Bachelard : « Pourquoi pas ? » C'est le savant qui va au devantde la nature, qui risque une explication audacieuse, qui propose une hypothèse imprévue et qui demande à la nature: « Pourquoi pas? » La science est prédication car elle annonce la bonne nouvelle d'une explication rationnelle desphénomènes; elle invite par là disait André Lalande à l' " assimilation des esprits entre eux », tout ce qui estrationnel étant universel, susceptible d'être librement accepté par tous les esprits.

La science, disait le rationalisteAlbert Bayet, est ci principe d'union » : Ma preuve une fois comprise par toi devient ta preuve.

La preuve marque àla fois « la règle d'or de l'intelligence et la forme la plus haute de l'altruisme » puisqu'elle implique « le désir des'accorder avec autrui sur les choses essentielles et le désir que cet accord ne soit pas un accord de surprise maisbien l'expression solide d'une communion réelle.

» La dimension sociologique de la science change ici radicalementd'aspect.

Ce n'est pas parce que la science traduit les exigences de la collectivité qu'elle est vraie.

C'est aucontraire parce qu'elle est vraie qu'elle a le pouvoir d'assurer la «convergence » des esprits. « ...

Le monde scientifique est notre vérification...

La science se fonde sur le projet ...

».

Au niveau de l'hypothèsela science donne raison à l'idéalisme puisque l'esprit, proposant une idée explicatrice se porte au devant du réel.

Auniveau de la vérification la science rejoint le réalisme puisque là, la théorie est soumise au contrôle du réel.L'hypothèse elle même n'est qu'un projet de vérification.

La théorie proposée est inséparable des instruments delaboratoires qui la soumettront à vérification.

La vraie philosophie scientifique n'est ni exclusivement idéaliste niexclusivement réaliste.

Elle est dialectique.

L'hypothèse est proposée pour résoudre une contradiction entre telleancienne théorie et les faits qui la démentent.

A son tour l'hypothèse vérifiée pourra être mise en cause par ladécouverte de faits inédits qui entrent à titre de problème dans la dialectique expérimentale qui se poursuit sans fin.Comme dit Husserl : « C'est l'essence propre de la science, c'est a pison mode d'être, d'être hypothèse à l'infini etvérification à l'infini »« ...

L'observation scientifique est toujours une observation polémique, elle confirme ou infirme une thèseantérieure...

»Il n'est pas tout à fait vrai de dire que la science part des faits.

Si foin qu'on recule dans l'histoire de l'humanité onretrouve autour des faits des mythes qui prétendent les expliquer.

Il n'y a pas dit Bachelard « des vérités premières,il n'y a que des erreurs premières ».

La science se constitue non pas en accumulant paisiblement des connaissancespar des observations répétées mais en réfutant les premières interprétations mythiques : « En revenant sur unpassé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel.

En fait, on connaît contre une connaissanceantérieure, en détruisant des connaissances mai faites.

» Le point de départ de la recherche n'est jamais le faitempirique considéré à part, mais le problème posé par le fait, la contradiction entre le fait découvert et les. »

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