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Tout est-il technique ?

Publié le 30/10/2012

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technique

 

 

 

 

            La technique est omniprésente dans notre monde moderne, elle se fait de plus en plus envahissante au point de se substituer à la prise de décision de l’homme. C’est que l’homme s’abandonne de plus en plus aux différentes techniques. Les prodigieux progrès de la technique font alors reculer les limites du possible. La technique en son développement effréné bouleverse notre culture et peut troubler morale et politique selon une pente dangereuse de tout se réduire à la technique. Il en va alors de l’être même de l’homme : La technique est-elle un phénomène secondaire par rapport à la condition humaine ou constitue-t-elle la manière d’être fondamentale de notre rapport au monde ?

technique

« Si l’on juge de la légitimité des possibles techniques d’un point de vue objectif, il apparaît que la seule légitimité que reconnaisse la nature, c’est celle des lois physiques.

Tout ce qui est conforme à ses lois est possible ; inversement, t out ce qui ne l’est pas est impossible.

L’enjeu ici n’a de sens non d’un point de vue d’un droit univ ersel ou d’une morale unanime, qui n’existent pas, mais des droits et des morales.

La techni que est ainsi doublement légitime dès lors qu’elle est conforme à ce qui est permis par le droit positif et qui ne contredit pas les valeurs d’une éthique.

L’illusion est de croire que tout problè me serait soluble par le biais de la technologie.

Sans s’apercevoir qu’elle ne fait que reconduite d’un cran le problème spécifiquement juridique et moral.

C’est pourquoi depuis les années 80 se constituent des Comités d’éthique.

Mais là encore le problème demeure intact.

Car si, à la manière de Kant, on défend des valeurs universelles comme le respect de la personne hu maine, il resterait à savoir où commence et ou finit cette personne : l’ovule fécondée est-elle une personne humaine ? Un homme en état de coma dépassé est-il encore un homme ? Les impé ratifs catégoriques de la raison peuvent-ils vraiment nous aider à déterminer s’il est légitim e ou non de prélever sur une personne en état de mort cérébrale des organes pour les tr ansplanter sur un autre individu ? On peut penser que la techni que n’est pas toujours légitime, mais elle n’en a cure, car non seulement morales et droits semblent impuissants à circonscrire son domaine de légitimité, mais de surcroît, elle fait vaciller leurs propres fond ements.

Au sens strict, la technique désigne un ensemble de procédés en vue de la réalisation d’un but sans définir cette finalité.

Et il revient toujours à la politique et à la morale de décider quelles seront les fins au service desquelles des techniques pourront être mises en œuvre.

« Un calculateur électronique peut servir une administration capitaliste et une administratio n socialiste » relèvera H.

Marcuse dans L’Homme unidimensionnel .

Et si le moulin à bras produit la société du suzerain, si le moulin à vapeur donne la société capitaliste comme le pensera Marx dans Misère de la philosophie, la technique n’est pas neutre.

Et si ce n’est pas la technique mais le mode social qui est le facteur historique décisif, la technique devient la forme uni verselle de la production industrie lle, au point de délimiter une culture.

Développement technique et manière d’être de l’homme sont étroitement mêlés.

La pensée humaine est conditionnée par la pensée technicienne.

Mais est-ce le déploiement de la technique qui détermine la pensée et menace sa liberté ou bien, inversement, ce dépliement technique, qui a été rendu possi ble par une pensée impensée ? « La technique, dira Heidegger dans la Lettre sur l’humanisme, est dans son essence, un destin hi storico-ontologique de la vérité de l’Être en tant qu’elle repose dans l’oubli.

». »

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