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Toute croyance est-elle irrationnelle ?

Publié le 27/02/2008

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 : c?est la raison pour laquelle les croyances sont véritablement le signe de notre identité, beaucoup plus que les pensées que nous pouvons formuler sur des sujets plus abstraits. Les hommes tiennent plus à leurs croyances qu?à leurs connaissances, comme si ces dernières ne leur appartenaient pas vraiment. D?ailleurs, on n?a jamais vu quelqu?un oublier ses croyances, alors qu?oublier ses connaissances est habituel. ·         Croire, c?est vivre ® Heidegger distinguait « être » et « exister ». Les objets sont, ils n?existent pas. Exister c?est sortir de son être pour se projeter dans le monde ; seul l?homme existe. L?homme, et lui seul, est capable de donner un sens à ce qu?il est et à ce qu?il voit. ·         La croyance n?est pas une partie de notre être mais une dimension de notre vie : il n?y a pas, en effet, en nous, un secteur qui serait celui de la croyance. Aussi, plus que la connaissance objective qui ne nous appartient pas en propre(parce qu?elle est un bien universel commun, et qu?elle est tournée vers les choses), la croyance est pourvoyeuse de sens : elle exprime les valeurs qui orientent notre vie. Une des principales raisons de la croyance est qu?elle nous donne des raisons de vivre.

« croyance elle-même qu'à son usage · Croire, en tant qu'on prétend à partir de là détenir une vérité certaine, c'est alors une attitude tout à fait irrationnelle. · La croyance est irrationnelle en cela qu'on ne connaît pas les fondements de cela même qu'on affirme comme vrai.

En ce sens, la croyance est irrationnelle par ce qu'elle n'est pasconforme aux principes de la raison qui cherche la vérité.

En plus, et conséquemment, elle estillégitime puisque s'exerce dans un domaine où elle n'a pas lieu d'être : à savoir laconnaissance. · La recherche du vrai suppose une conversion radicale qui fasse passer du plan de l'opinion à celui d'un savoir fondé en vérité.

Vaincre l'illusion est possible, à condition de résister aupremier mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose à nous et malgré nous.

L'illusionrésulte en effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort.

Croire, c'est s'en remettre àquelque chose ou à quelqu'un d'autre que soi pour juger.

Nous ne sommes, par conséquent,condamnés à l'illusion ou à l'erreur que pour autant que nous préférons croire que juger parnous-mêmes.

En ce sens, toute croyance qui naît d'une confiance aveugle dans le butd'affirmer quelque vérité non fondée est totalement irrationnelle, et ce en un sens absolumentnégatif pour le champ de la connaissance, car source d'illusion. · A cet égard, l'analyse que fait Descartes sur l'illusion est exemplaire.

Si l'illusion perceptive nous abuse, c'est que nous croyons le témoignage de nos sens et fondons sur lui nosjugements.

Ne pas croire, en ce cas, signifie refuser de laisser nos sens nous induire en erreuret conduire notre jugement (attitude bien plus respectable).

Un bâton plongé dans l'eau paraîtbrisé, mais si nous jugeons qu'il l'est, nous ne sommes pas victime d'une illusion, maisresponsables de notre erreur.

En elles-mêmes d'ailleurs, les données des sens ne sont ni vraiesni fausses.

Les illusions des sens obéissent à des lois d'organisation du champ perceptif toutaussi régulières que celles qui régissent notre perception dite « normale ».

On comprend alorsque l'opinion porte moins le saut de la responsabilité que l'usage qu'on en fait : elle estirrationnelle dans son usage (usage que l'on peut corriger).

C'est donc l'usage de l'opinion, quel'on sait non fondée en raison, qui est irrationnel, alors que l'opinion, par nature, n'a pas affaireà un tel rapport.® Descartes, Sixièmes réponses aux objections adressées aux Méditations. II- La question de la foi : le respect comme considération admirative mêlée de distante. · Le problème fondamental de la croyance ce n'est pas tant son existence que sa visée. Quand elle vise à se substituer au raisonnement, fondé sur la logique (c'est-à-dire lorsqu'ons'en remet à une autre instance que notre propre raison pour juger), alors elle est irrationnelleet doit être, en tant que telle combattue.

Parce qu'elle est responsable d'erreurs plusirraisonnées et illégitimes les unes que les autres.

Mais ici, nous nous attacherons à étudier cequ'il en est de la croyance, non pas comme opinion, mais comme foi. · On pourrait ainsi expliquer la formule de Pascal « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas » (formule souvent mal comprise) : en réalité, il s'agit ici de prendre consciencequ'il est des domaines, comme celui de la divinité, qui sont impénétrables à la raison, et queseule la foi peut expliquer.

Il en est ainsi de la croyance religieuse.

Son principe est par natureirrationnel, on ne peut avancer les preuves assurées de l'existence de Dieu, pour autant, la foipeut se définir comme cette intime conviction qui parle au cœur et non pas à la raison.

Il nesert donc à rien de soumettre la croyance religieuse aux cribles de la rationalité.

Elle est doncirrationnelle au second sens du terme défini, à savoir en tant qu'elle est hors de la portée de laraison (quand l'usage de l'opinion va contre la raison) · On comprend alors que toute croyance, en tant qu'elle s'apparente à la foi est irrationnelle uniquement dans la mesure où elle est hors de portée de la raison et qu'elle n'a pas à voiravec cette dernière.

On ne peut, ni ne doit, réduire la croyance comme foi à la rationalité.

Oncomprend alors que la foi est irrationnelle en tant qu'elle ne se place pas dans le domaine de laraison, elle est alors légitime en ce sens qu'elle ne prétend pas, comme on fait usage del'opinion, dire quelque chose sur la raison et la vérité rationnelle.

Elle joue sur un tout autreterrain, qui n'est pas totalement irrationnel en tant qu'elle emporte avec elle une chargesignificative forte. · De façon parallèle, on pourrait reprendre, dans cette perspective, notre analyse de l'illusion et en prolonger les conséquences : on doit la distinguer de l'erreur.

En effet, l'erreur,pour Spinoza n'est qu'une simple « privation de connaissance » (Ethique, LII, scolie de laproposition XXXV).

Nous avons beau savoir que le soleil est extrêmement éloigné de nous,nous continuons à la voir beaucoup plus proche qu'il ne l'est en réalité Or, cette croyance estrespectable en ce sens, et en ce sens seulement, parce qu'elle est l'expression d'un certainrapport au monde, témoin de la condition de l'homme dans le monde.

Elle est manifeste de lafaçon dont en se rapporte à lui originairement, et en cela elle dit quelque chose de nous.

Danscette perspective cette forme de croyance ne peut pas être dite irrationnelle, puisqu'elle ditquelque vérité sur l'homme et la façon dont il se rapporte au monde. · Par ailleurs, si tout ce qui existe à une raison d'être (selon le principe de la raison énoncé. »

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