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Toute morale est-elle relative ?

Publié le 30/01/2005

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morale
          3 L'incertitude de toute morale   A) Elles doivent faire face à la réalité qui la nie, société , religion, science etc...   L'application stricte des préceptes moraux rencontrent inévitablement dans la société des obstacles : la morale peut être un obstacle au développement de l'économie, du progrès de la science, en donnant une dimension éthique à des problèmes dont les scientifiques n'avaient même pas envisagés.  La morale peut en effet relativiser la richesse des grands en leur montrant qu'il est moralement indécent face à la pauvreté grandissante, d'être ostentatoire dans leur richesse. Elle demande alors de partager les fruits de la croissance, avec davantage d'équité, de justice.   Alors que la réalité traite du réel , de l'existence, bref de ce qui est, la morale nous projette dans un devoir-être incertain, dont on a manifestement aucune prise. Bref la morale semble manquée de pragmatisme. Elle nous fait peur   B) Elles ne sont pas équivalentes, universalisables, aucune synthèse n'est possible   Quid des conditions de possibilité d'une morale universelle ? Pensez à Lévi-Strauss qui montre comment le cannibalisme est honteux moralement pour notre société alors qu'il est ou qu'il vise pour une société cannibale à honorer ses parents par l'absorption du corps.    C) les contradictions intérieures de la vie, les antinomies éthiques.   Un exemple historique de conflit des devoirs nous est fourni par le débat entre Benjamin Constant et Kant sur le mensonge.

Ambiguïté bien nette que ce terme de morale dans l’intitulé du sujet, car toute morale, c’est n’importe quelle morale, morale du plaisir, morale de l’intérêt, morale des Stoiciens, telle morale particulière, mais c’est aussi la Morale ; cette théorie raisonnée du mal et du bien, dont les commandements régissent notre vie, morale austère s’il en est, qui santifie nos conduites. Le terme « relatif « complexifie encore davantage le problème, le relatif s’oppose bien à l’absolu comme ce qui n’admet aucune restriction ni réserve, mais le relatif, c’est aussi la relation, ce qui est relatif à quelque chose, et enfin plus difficile à cerner le relatif, c’est ce qui n’est pas sûr, ce qui n’est certain. Voilà donc bien des nuances qu’il faudra prendre en considération.  Nous proposerons donc le plan suivant dans un premier temps, nous prendrons le sens de toute morale comme la morale en général, en totalité, et nous poserons que celle-ci n’a rien de relatif, dans un deuxième temps, nous verrons que toute morale, c’est précisément n’importe quel type de morale, et que fatalement toute morale est relative à quelque chose  qui la conditionne. Enfin  nous verrons que le terme relatif signifie aussi explicitement l’idée de quelque chose d’incertain, de peu sûr, de sorte que nous serrons amenés à refléchir sur l’incertitude que toute morale implique.

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« XVI que la pitié est le fondement de la morale.

Toujours est-il que la pitié peut conduire à des actes injustes, lamoralité ne peut remise exclusivement à un mouvement d'affectivité, souvent capricieux et contingent, l'obligationne peut se réduire à une motivation, ni à la liberté de la nature .

-Toute morale est relative à l'individu, à la personne .

Pensez à l'anarchisme et dans quelle mesure il est une morale du soi, que ce soit Max Stirner, William Morris, ou Kropotkine, il y a une défense d'une doctrine de la souveraineté de l'égoïsme.

- toute morale est relative au bien .

Pensez aux Morales Antiques qui ont été presque sans exception des morales du bien, et en tant que le bien pour l'homme est le bonheur, des eudémonismes.

.L'idée de Bien est d'ailleurs lesommet de la pensée platonicienne, dans la République de Platon VI, 505 a, l'idée de Bien est aux objets intelligibles ce que le soleil est aux objets sensibles.

Dans le Timée, le démiurge travaillant d'après un modèle éternelest soit l'idée du bien, soit une émanation de l'idée du Bien , c'est l'objet de la vertu selon Platon.

-toute morale est relative à l'intérêt : voilà une théorie qui aura de quoi en surprendre plus d'un.

L'intérêt se distingue du plaisir comme le médiat de l'immédiat, l'intérêt est la recherche de la cause du plaisir plutôt que le plaisirlui-même.

Bernard de Mandeville a très bien montré cette morale de l'égoïsme dans le Fable des Abeilles , il y présente un réalisme social d'après lequel ce seraient les vices des hommes qui feraient la solidité de la société, carla vertu, l'honneur, ne pourraient être que superficiels et hypocrites.

Pensez aux morales utilitaristes .

En fait on comprend un tant soit peu les limites d'une telle démarche entre ce qu'elle oppose l'individu à la société, bref àl'universalité, en prônant que c'est les individualités , les particularités qui sont à la base de l'action morale et dubien général.

Cette position est-elle tenable jusqu'au bout ? - toute morale est relative au plaisir. .

Comprenez rapidement que toute morale est relative au plaisir en ce que le plaisir implique l'idée de qualité.

Elle vise essentiellement à éviter la douleur et le plaisir qu'elle vise est son intérêt,c'est la règle du jouisseur, son impératif est Cape diem.

Bien sûr que la morale du jouisseur peut devenir compliquée,d'autant plus que l'amertume s'y mêle plus ou moins bien.

Aristote montre dans l'Éthique à Nicomaque que ce n'est pas le plaisir que cherche l'activité ou la douleur qu'elle fuit, c'est sa fin.

Réserve sur la thèse en question qui prône que toute morale est relative au plaisir, la première question est desavoir si le plaisir doit-il être pris comme principe moral absolu ? Il y a, il est vrai des distinctions entre le plaisir, lajoie, et le bonheur somme toute à faire avant de se prononcer.

Certe le plaisir est la valeur d'une qualité donnée etcirconscrite, mais c'est aussi un objet.

Malgré Aristippe, Eudoxe, Épicure, le plaisir ne peut être tenu pour un souverain bien, bref pour une valeur absolue, même s'il accompagnait de toutes les autres valeurs.

3 L'incertitude de toute morale A) Elles doivent faire face à la réalité qui la nie, société , religion, science etc...

L'application stricte des préceptes moraux rencontrent inévitablement dans la société des obstacles : la morale peutêtre un obstacle au développement de l'économie, du progrès de la science, en donnant une dimension éthique àdes problèmes dont les scientifiques n'avaient même pas envisagés.

La morale peut en effet relativiser la richessedes grands en leur montrant qu'il est moralement indécent face à la pauvreté grandissante, d'être ostentatoire dansleur richesse.

Elle demande alors de partager les fruits de la croissance, avec davantage d'équité, de justice.

Alors que la réalité traite du réel , de l'existence, bref de ce qui est, la morale nous projette dans un devoir-êtreincertain, dont on a manifestement aucune prise.

Bref la morale semble manquée de pragmatisme.

Elle nous fait peur B) Elles ne sont pas équivalentes, universalisables, aucune synthèse n'est possible Quid des conditions de possibilité d'une morale universelle ? Pensez à Lévi-Strauss qui montre comment le cannibalisme est honteux moralement pour notre société alors qu'il est ou qu'il vise pour une société cannibale àhonorer ses parents par l'absorption du corps.

C) les contradictions intérieures de la vie, les antinomies éthiques.

Un exemple historique de conflit des devoirs nous est fourni par le débat entre Benjamin Constant et Kant sur le mensonge.

La question débattue s'énonce : faut-il se soumettre sans condition à l'interdiction de mentir , au point de dire, à un meurtrier poursuivant un de nos amis et nous interrogeant si celui-ci s'est réfugié dans une maisonvoisine ? En répondant par la négative , Benjamin Constant subordonne la règle formelle de véracité absolue à laconsidération des conséquences réelles de son application.

, nous ne devons la vérité qu'à ceux qui y ont droit.

Aucontraire Kant répond par l'affirmative en alléguant cette vérification morale que le mensonge rend le menteurresponsable des conséquences du mensonge. »

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