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Toutes les illusions sont-elles dangereuses ?

Publié le 17/01/2022

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b. L'illusion est avant tout un enfermement, une « folie ». 2) Mais toutes les illusions ne sont pas nécessairement dangereuses. a. D'une part, les illusions de la perception ne sont pas aliénantes. b. D'autre part, les illusions affectives peuvent compenser une angoisse (Freud). FREUD: «[Les idées religieuses] sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens...» La raison nous montre que la religion est une illusion. «[Les idées religieuses] sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité; le secret de leur force est la force de ces désirs.

« FREUD: «[Les idées religieuses] sont des illusions, la réalisation des désirs lesplus anciens...» La raison nous montre que la religion est une illusion. «[Les idées religieuses] sont des illusions, la réalisation des désirs les plusanciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité; le secret de leurforce est la force de ces désirs.» Freud, L'Avenir d'une illusion (1927). • Pour Freud, il ne suffit pas de dire que la religion est une erreur, qui décritde manière erronée la réalité et donne aux prêtres un ascendant illégitime surles gens assez crédules pour les croire.

La religion a une force propre, celle dudésir.

Elle est, comme l'ensemble des comportements humains, une desmanifestations de la libido.

Pour Freud, la croyance en un Dieu providentielest une projection de la figure paternelle, qui permet de se prémunir contreles angoisses rencontrées dans la réalité.

La religion est une pathologie, unenévrose obsessionnelle, qui nous maintient dans un stade infantile et dont ilfaut se délivrer pour parvenir à l'âge adulte.• La critique freudienne est à double tranchant, car elle permet aussi de voirque certaines critiques de la religion reproduisent, au nom de la science et dela liberté de penser, les mécanismes qu'elles croient critiquer.

Ce qui se prétend «discours rationnel» n'est souvent pas moins dogmatique et pas moins symptomatique de certains désirs etangoisses que la religion. « Ainsi je suis en contradiction avec vous lorsque, poursuivant vos déductions, vous dites que l'homme ne sauraitabsolument pas se passer de la consolation que lui apporte l'illusion religieuse, que, sans elle, il ne supporterait pasle poids de la vie, la réalité cruelle.

Oui, cela est vrai de l'homme à qui vous avez instillé dès l'enfance le doux -ou ledoux et amer- poison.

Mais de l'autre, qui a été élevé dans la sobriété? Peut-être celui qui ne souffre d'aucunenévrose n'a-t-il pas besoin d'ivresse pour étourdir celle-ci.

Sans aucun doute l'homme alors se trouvera dans unesituation difficile; il sera contraint de s'avouer toute sa détresse, sa petitesse dans l'ensemble de l'univers; il ne seraplus le centre de la création, l'objet des tendres soins d'une providence bénévole.

Il se trouvera dans la mêmesituation qu'un enfant qui a quitté la maison paternelle, où il se sentait si bien et où il avait chaud.

Mais le stade del'infantilisme n'est-il pas destiné à être dépassé? L'homme ne peut pas éternellement demeurer un enfant, il lui fautenfin s'aventurer dans l'univers hostile.

On peut appeler cela « l'éducation en vue de la réalité »; ai-je besoin devous dire que mon unique dessein, en écrivant cette étude, est d'attirer l'attention sur la nécessité qui s'impose deréaliser ce progrès? » FREUD. D'origine juive, mais formé à l'école de la philosophie des Lumières, du darwinisme et de l'hellénisme, Freud s'est trèsvite démarqué de la religiosité de sa famille.

C'est, de son propre aveu, ses réflexions sur l'origine de la culture quil'ont amené à rencontrer le phénomène religieux .

« Totem & Tabou » (1913), « Malaise dans la civilisation » (1930),« Moise & le Monothéisme » (1934), « L'avenir d'une illusion » (1927)., autant d'oeuvres qui témoignent de l'intérêtde Freud pour la religion.Dans cet ouvrage, Freud affirme que ce serait l'angoisse de l'homme devant la nature toute-puissante, angoisseanalogue à celle de l'enfant, qui aurait engendré, en quelque sorte, le comportement religieux.

En personnifiant lesforces naturelles sous formes d'êtres supérieurs, parfois terrifiants, mais pourvus d'une volonté semblable à celle deshommes, en attribuant aux dieux les caractères que l'enfant attribue au père, les hommes auraient cherché àexorciser l'angoisse due à la cruauté de la nature.La première fonction de la religion serait donc d'humaniser la nature, de protéger l'homme contre celle-ci.

Mais,humaniser la nature, c'est aussi la tâche de la civilisation.

Or, si celle-ci rend la nature plus supportable, elle imposenéanmoins à l'homme des privations et des souffrances qui, à leur tour, suscitent l'anxiété et le besoin d'undédommagement ou d'une consolation.

La religion aurait donc aussi pour objectif de protéger l'homme contre « lesdommages causés par la société humaine ».

Ainsi la religion serait une satisfaction de notre désir archaïque d'êtreprotégé et aimé.Mais la religion apporte-t-elle vraiment une réponse à l'angoisse de l'humanité ? D'où les idées religieuses, qui nereposent ni sur l'expérience ni sur la raison, tirent-elles leur force, sinon de nos désirs d'un univers ordonné danslequel l'angoisse peut être rendue supportable ? La religion n'est-elle donc pas une croyance conforme à nos désirs,cad une illusion ? Ne nous enferme-t-elle pas dans l'infantilisme ? Ne serait-il pas préférable que les hommesaffrontent la réalité sans le secours de la religion ? Ne faut-il pas, en particulier, désacraliser les interdits sociaux demanière à ce que les hommes, comprenant les nécessités de la vie sociale, supportent mieux « la pression qu'exercesur eux la civilisation » ? L'essai d'une éducation non religieuse ne vaut-il pas la peine d'être tenté ?Telles sont les questions que Freud examine à partir du chapitre IV de « L'avenir d'une illusion », au cours d'undialogue entre lui et un contradicteur imaginaire.

Le texte étudié est un plaidoyer pour une éducation sans religion. Commentaire du texte. I.

Ce que Freud met en cause est la thèse exprimée par un contradicteur (supposé) : l'homme ne saurait se passer. »

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