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Travail : gain ou perte ?

Publié le 22/02/2012

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Gagner sa vie tout en la perdant, c'est ce paradoxe que nous invite à penser la réalité du travail dont l'enjeu sera finalement soit l'aliénation, soit la réalisation de soi. Afin de répondre à la contradiction qui habite la notion de travail nous allons procéder en trois étapes. La première défend le fait selon lequel le travail nous assure notre survie, qu'il s'agit d'une nécessité. La deuxième étape souligne que le travail peut se révéler pénible et peut nous faire perdre notre force et notre humanité. La dernière étape explique qu'au-delà de notre identité sociale il est question, dans le travail, lorsque les conditions sont idéales, de notre propre réalisation.
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« Le travail se matérialise par le revenu.

Donc, ce n'est pas tant l'acte en lui-même qui me permet de gagner ma vie que ce qui en résulte : je gagne ma vie en gagnant un revenu.

En conséquence, « gagner sa vie » ne définitpas l'essence du travail mais propose une justification externe du travail comme moyen en vue d'une fin.

Que fait-onexactement en travaillant ? Est-ce qu'on ne mets pas sa vie au service d'un autre pour être rémunéré ? Ne faudrait-il pas dire alors, que pour gagner sa vie, il faut, paradoxalement, commencer par la perdre en travaillant ? Le travailest une nécessité car y renoncer serait renoncer à soi-même.

En effet, le travail définit l'homme comme celui quirefuse les dons extérieurs.

L'Homme à l'inverse de l'animal, préfère avoir à inventer et à réaliser un monde différentde celui qui lui est offert.

L'homme se soustrait également aux dons naturels intérieurs.

Donc, l'Homme se nie lui-même en refusant de s'abandonner aux besoins naturels pendant le temps de travail : il s'impose de ne pas boire,manger, ni dormir; ce qui lui impose un rythme auquel il obéit hors du temps de travail, premier pas vers l'autonomie.L'Homme se contraint et contraint son environnement en permanence ce qui lui donne une supériorité sur l'animal.Parce que le travail est une activité qui produit une œuvre qui donne une raison à être réalisée.

Imaginer, raisonner,évoquer ce qui est absent et tout relier pour créer, s'accordent dans l'invention d'une forme.

Concevoir ce que l'onne perçoit pas, valorise l'Homme, ce qui est nécessaire pour celui-ci dans la volonté qu'il détient de vouloir sedifférencier de l'Animal.

Par exemple, un artiste ne peut s'empêcher d'imaginer et de concevoir de nouveau, c'est saraison de vivre et privé de cela, il serait comme amputé d'une partie de lui-même.

Souvent, la satisfaction d'unouvrier maçon, d'un artisan ou même d'un architecte devant une réalisation provenant de lui-même est immense etnécessaire.Le travail permet la conscience de soi et de s'extérioriser.

L'Homme accède à lui-même en travaillant, en s'imposantun rythme.

L'Homme se libère de tous ses liens : la liberté ne se donne pas, elle s'acquiert.

En effet un salaire, verséen fin de mois, permet à un individu d'accéder à la mobilité, l'alimentation, aux loisirs. Cependant, le travail est dû à la disproportion existant entre les ressources naturelles et les besoins d'un groupe humain.

Comme Rousseau le confirme, l'apparition du travail est liée à la mise en place des premièressociétés : dès que les hommes se rassemblent, la nature ne suffit plus à satisfaire leurs besoins.

Il est dès lorsnécessaire d'entrer dans une lutte avec la nature pour en extraire les produits utiles.

Le travail signifie alors latransformation des données naturelles.

« L'homme est le seul animal qui soit voué au travail » (Kant, Traité de pédagogie ).

Le travail permet donc à l'Homme de se défaire de la nécessité.

Pour Hannah Arendt, il serait l'activité humaine la plus proche de l'animalité, de la nécessité biologique, en vertu de sa finalité qui est de satisfaire nos besoins.

Dans la société moderne, le travail est nécessaire pour la rémunération.

Nous ne pouvons pas en effet vivresans argent, et travailler est la principale activité qui nous assure un revenu.

« Dans les pays de la civilisation , presque tous les hommes se ressemblent maintenant en ceci qu'ils cherchent du travail à cause du salaire »(Nietzsche, Le gai savoir ).

Marx voit aussi dans le travail l'assurance de la survie des hommes, des ouvriers qui désirent subsister.

Cependant comment le travail que les grecs tenaient pour indigne de l'homme, a-t-il pu devenirune valeur? Cette première partie met en lumière que le travail en lui-même est une nécessité absolue de surviepuisque la nature ne peut tout nous fournir : les besoins biologiques et sociaux doivent être comblés.Malheureusement, le travail peut épuiser, devenir une torture et à la longue déshumaniser l'Homme. Le travail, considéré en tant qu'acte, est un processus dévorant de consommation.

Qu'il soit manuel ou intellectuel, salarié ou libéral, le travail est toujours une dépense d'énergie vitale.

Le revenu se justifie alors parrapport à cette perte de vitalité comme ce qui doit permettre à l'Homme de reconstituer « sa force de travail ».Marx, analysant plus spécifiquement le travail salarié, définit « la force de travail ».

C'est « leurs bras et leurs cerveaux agissants ou l'ensemble des facultés physiques ou intellectuelles qui existent dans le corps d'un homme »(Le Capital , t.

I).

Ce que je gagne, c'est d'abord ce que j'ai accepté de perdre en travaillant.

Le travail comme activité serait alors plus de l'ordre de la perte que du gain.

Je perds mon autonomie en me soumettant à des lois quine sont pas les miennes : le lieu et le temps de travail sont imposés aussi bien aux salariés qu'aux patrons, lesquelssont soumis aux lois du marché (rendement et rentabilité entre autre).

Le travail est donc une activité prescrite etcontraignante qui impose d'investir son énergie.

Marx a analysé de manière pertinente le processus de production enle pensant en même temps comme un processus de consommation.

Produire, c'est consommer et consommer, c'estproduire.

En travaillant, l'être est soumis aux règles du paraître, comme ce garçon de café que décrit Sartre dansL'Être et le Néant , qui joue à exercer de son mieux son activité de garçon de café alors qu'il n'est pas garçon de café : travailler, c'est jouer avec sa condition.

En travaillant, je perds mon être en assumant, tel un rôle, unefonction dans la société.

Le travail est une nécessité, il est une obligation sociale.

Marx, dans cet extrait, rappelledans quelle mesure le travail et la liberté peuvent être opposés l'un à l'autre.

« Le domaine de la liberté commence seulement là où cesse le travail qui est déterminé par la nécessité et la finalité extérieure ; d'après sa nature, cedomaine se situe donc au-delà de la sphère de la production à proprement parler matérielle.

Comme le sauvagedoit lutter avec la nature pour satisfaire ses besoins, pour continuer et produire sa vie, de même l'homme civiliséy est obligé et il l'est dans toutes les formes de la société et dans toutes les manières possibles de la production »(Karl Marx, Le Capital ).

En me libérant des contraintes biologiques, le travail peut, dans certaines conditions, m'aliéner plus ou moins.

Mais, c'est surtout au XIX ème siècle, au moment des révolutions industrielles que la pénibilité du travail prend toute sa dimension.

Plus que pénibilité, le travail devient synonyme d'aliénation.

En effet,les naissances du fordisme et du taylorisme apportent avec elles une vision du travail totalement différente.

Lesnouvelles techniques, dont le machinisme fait partie, contribuent à la rationalisation du travail, qui a pour finalité. »

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